Au dessus, le ciel était bleu, blanc, rouge…
La valse des départs avançaient de « general recall » en pavillons noirs quand un furieux bruit de canon est tombé du ciel. Au dessus des têtes, les Alphajet de la Patrouille de France entamaient leur ballet, répétition générale d’un défilé du 14 juillet qui occupera l’air de la Canebière dimanche prochain.
Faut-il y voir là l’explication de la quantité plutôt importante de recalés sous pavillon noir lors de ces premières manches de la journée ? Comme l’avouait, après coup, ce concurrent anonyme : « On ne peut pas prendre un bon départ avec la tête en l’air. » Vu sous cet angle…
L’angle, du vent plus précisément, a encore été objet de litige. Les caprices du thermique ont encore mis les nerfs en pelote d’une flotte qui n’avait pas besoin de ça…
Dans le rond jaune, le premier scoop du jour est venu de l’élimination sous pavillon noir du leader espagnol « Hotel Princesa Yaisa ». Ce qui, finalement, ne portera pas à conséquence puisqu’au jeu des moins bonnes manches retirées, ils garderont leur leadership au soir de la journée. En attendant, Laurent Sambron sur « Hemon-Camus » a claqué la manche devant les Espagnols de « HM-Hotels » (Javier Chacartegui) et les Hollandais de « Joie de vivre ». Dans la deuxième manche de la journée, qui finit in-extremis dans la molle, Iker Martinez, sur « Enbata 80/Gold sailing » s’est refait une santé, devant le « CN St Gast » de Maxime Rousseaux et l’« Oxital » de Jesus Giz-Amaliach.
Dans le rond gris, évidemment soumis aux mêmes aléas, les Espagnols des « News Territories » d’Hugo Rocha ont parfaitement lu le plan d’eau, mouillé plus au nord, pour s’adjuger les deux manches du jour.
Les Français Luc Nadal sur « Gan’ja » et Clément Commagnac sur « CN St Cast Vittel Fenêtre », l’Américain Brian Kean sur « Savasana » et l’Espagnol Roque Martinez Aliaga sur « Golosinas Fini » décrochent les accessits.
A l’issue des manches du jour, troisième jour de régate, étaient déterminés les ronds or et argent, divisant ainsi la flotte en deux flottes égales. Première leçon : les favoris sont bien présents, sans grande surprise. Et deuxième leçon : les Espagnols se placent, grâce à leur régularité. Rayco Tabares Alvares demeure leader, devant Iker Martinez, revenu sur le podium pour reléguer Eric Brezellet en troisième position, à cause d’une ultime journée peu efficace (11ème et 17ème).
La suite promet…
GREY GROUP
RACE 5
1 – NEW TERRITORIES – ROCHA Hugo (SPA)
2 – GAN’JA – NADAL Luc (FRA)
3 – SAVASANA
KEANE Brian (USA)
RACE 6
1 – NEW TERRITORIES – ROCHA Hugo (SPA)
2 – GOLOSINAS FINI – MARTINEZ ALIAGA Roque (SPA)
3 – CN ST CAST VITEL FENETRE – COMMAGNAC Clément (FRA)
YELLOW GROUPE
RACE 5
1 – HEMON-CAMUS
SAMBRON Laurent (FRA)
2 – HM-HOTELS
CHACARTEGUI Javier (SPA)
3 – JOIE DE VIVRE
VROON Laura (NDE)
RACE 6
1 – ENBATA 80/GOLD SAILING – MARTINEZ Iker (SPA)
2 – CN ST CAST G.OUEST ETIQUETTES – ROUSSEAUX Maxime (FRA)
3 – OXITAL – GIZ-AMALIACH Jesus (SPA)
CLASSEMENT GENERAL AVANT JURY
1 – HOTEL PRINCESA YAISA TABARES ALVARES Rayco (SPA) – 15pts
2 – ENBATA 80/GOLD SAILING – MARTINEZ Iker (SPA) – 17pts
3 – INTERFACE CONCEPT BREZELLEC Eric (FRA) – 24pts
4 – GAN’JA
NADAL Luc (FRA) – 26pts
5 – FACTOR ENERGIA
VAN DER PLOEG José maria (SPA) – 29pts
Echos et autres bruits de ponton
Les Jaunes font grise mine (suite)
Suite à l’ultime manche du rond jaune de la journée de mercredi, à l’issue de laquelle le jury avait initialement décidé d’accorder 30 points à la moitié de la flotte arrivée hors limite de temps, les râleurs ont changé d’identité quand a été révélée la nouvelle décision du jury : ce sera finalement 60 points et non 30. Coup de bambou pour les Jaunards et quelques couleurs pour les Gris…
Suivre les courses en direct
Le championnat du monde de J/80 est présent sur www.tractrac.com, un site internet qui permet de suivre le tracé des courses en direct ou en différé. Intéressant pour revivre les manches courues depuis le début de l’événement. Plusieurs coureurs y passent du temps chaque soir pour décortiquer leurs performances.
Le succès sur la web
Le Mondial de J/80 fait un carton sur la toile. Le site officiel de la compétition, http://marseille-j80worlds2013.com, a vu sa fréquentation doubler entre le premier et le deuxième jour de course. Et sur Facebook, la page de l’événement a été visitée 23100 fois dans la journée de mardi. Et ce n’est qu’un début…
La voile, de toute façon, c’est féminin…
Même s’ils ne sont quatre équipages, au final, à se disputer le titre féminin sur ce Mondial (en effet, le coach des Omanaises navigue finalement avec elles), les filles disputent la course avec rage, passion mais aussi et surtout plaisir.
Au sud, il a les Toulonnaises de la Marine Nationale. Et puis, il y a l’esprit. L’« Esprit du Sud – Ville de Marseille », pour être exact, du nom du bateau de Marseillaises, mais pas que… Le « pas que », c’est Julie Gerecht, bretonne pur beurre. Mais aussi la spécialiste du J80 de l’équipe. A ses côtés, Coraline Jonet, Emilie Constant, Mélanie Gaggero et Nadège Douroux font pencher l’accent vers le local. Sans exagération. « C’est un bateau plutôt simple, explique Emilie, l’organisation à bord n’est pas très compliquée. Par contre, sur l’eau, c’est plus complexe. A cause du niveau, mais aussi et surtout du nombre de bateaux. »
Du coup, l’objectif demeure le même que pour tous : « Le rond or, lâche Nadège. Après, on essaiera de faire du mieux possible. Et si on peut décrocher le classement féminin, on se ne gênera pas. » Quelques heures plus tard, elles auront décroché leur objectif premier. Et tant pis si le nombre de bateaux féminins n’est pas si important. « Il vaut mieux qu’on soit moins nombreuses, analyse Julie, plutôt que les filles soient là pour ramasser les bouées. C’est sûr que pour nous, les filles, le problème de poids se pose, certains bateaux féminins devant naviguer à 6, ma is on est surtout là pour courir face aux hommes… » Pas de quartier.
Au nord, il y en les Normandes de « Metaltexiladies ». Et puis il y a les filles de « Thierry Immobilier – Pays de la Loire ». Catherine Lepesant, Cécil Keriel, Marine Monlay, Elizabeth Ricaud et Sylvie Harlé composent un beau mélange de compétences sur un bateau de l’APCC. « La région du Pays de la Loire a beaucoup investi dans les J/80, explique Cécil. Du coup, notre projet est né il y a deux ans et demi et progresse au fil des rencontres. Comme pour Sylvie qui, pour sa deuxième régate en J/80, se voit participer aux Mondiaux. » Malgré une deuxième journée assez catastrophique puisque prises dans la nasse des bateaux marquant 60 points (voir en écho), elles y croyaient encore, au rond or, avant cette dernière journée. En vain, puisqu’elles ne parviendront à décrocher le rond or. « Mais c’est tellement le pied de naviguer ici en Méditerranée, on avait tellement besoin de soleil… » avoue-t-elle en cœur.
La voile, au final, c’est féminin pluriel…