A tâtons dans le brouillard
Les MOD 70 ont passé aux environs de 3 heures du matin (heure française), le phare de Wolf Rock… sans même le voir. Les Multi 50, eux, se rapprochent de la Bretagne dans une purée de poix. Les multicoques de la Route des Princes naviguaient tôt ce matin par 15 nÅ“uds de vent, au portant pour l’arrière de la flotte, au près pour ceux qui se rapprochent du but. La nuit fut froide, noire et humide !
Les MOD 70 et le Maxi 80 Prince de Bretagne devraient en principe naviguer à vue ! La flotte est regroupée en moins de 2 milles, mais ils ne se voient pas tant le brouillard est épais. Matthieu Souben sur Prince de Bretagne, leader de la flotte des grands bateaux, avouait même ce matin à la vacation ne pas avoir vu Wolf Rock, point de passage obligatoire. Même chose pour Sidney Gavignet, skipper d’Oman Sail Musandam, qui s’inquiétait des nombreux cargos, visibles uniquement sur l’AIS. Des conditions difficiles qui n’empêchent pourtant pas les MOD 70 de batailler ferme sur cette dernière étape. Edmond de Rothschild (qui a empoché le point de bonus à Wolf Rock) et Oman Air-Musandam ne sont séparés que d’un demi mille. Ils courent tout deux pour la victoire !
Duel chez les Multi50
Joint à la vacation de 5 heures (heure française), Mayeul Riffet sur Arkema – Région Aquitaine expliquait qu’il venait de dépasser FenêtréA-Cardinal après une remontée diabolique sur toute la flotte des Multi50 cette nuit. Il venait de passer la cardinale Nord-Ouest Minquiers et naviguait au près dans une mer courte et avec de la bruine. Les deux Multi50 en tête se livrent à un duel sans précédent, pour tenter d’arracher la victoire devant le port de Roscoff.
La dernière escale de la Route des Princes, en plein festival Terre et Mer, vit depuis quatre jours au rythme des joutes culinaires de grands chefs étoilés, de navigations sur des voiliers traditionnels, de découvertes de produits du terroirs… A Roscoff, les multicoques sont attendus dans l’après-midi. Ils seront accueillis par une parade regroupant des centaines de voiliers.
Matthieu Souben (Prince de Bretagne) :
« On a des conditions froides et humides, très peu de visibilité. On est passé en tête à Wolf Rock à 1 TU heure et même à 100 mètres on n’a pas vu la lumière ! Cela réclame de la vigilance, car il y a beaucoup de pêcheurs et de cargos dans le secteur.
Les MOD sont juste derrière, on les voit sur l’AIS, on descend maintenant dans 15nds de vent à 20/25 nds. On a hâte de voir le jour se lever pour que la brume se dissipe… le vent devrait mollir un peu devant, notre ETA 15/16h environ.»
Sidney Gavignet (Oman Air – Musandam) :
« Les conditions sont très froides, humides et brumeuses, on est d’ailleurs passé très près d’un cargo à cause du manque de visibilité ! On n’a pas vu le phare non plus. On ne voit pas les autres bateaux, mais sur l’AIS on voit que l’on est revenu sur Gitana qui est passé devant à Wolf rock, on est actuellement à 0,5 mille derrière.
On vient d’empanner, le vent est un peu léger, 13/14 nds, le bateau glisse bien, ça roule. »
Mayeul Riffet (Arkema – Région Aquitaine) :
« Nous sommes au près, on a une mer courte, le bateau cogne un peu, il y a 15/18 nds de vent. Il bruine, on sent bien que l’on arrive en Bretagne !
Le bateau glisse bien au portant, cela nous a permis de revenir sur FenêtréA-Cardinal avant le point de passage. Un petit empannage pour nous décaler avant la marque nous fait prendre l’avantage. Heureusement, car on a pris un départ moyen, peut-être trop prudent et du coup on s’est fait enfermer. On a maintenant un petit mille d’avance, on va refaire le plein d’énergie pour la suite du parcours. On a beaucoup manœuvré, et je n’ai pas eu le temps de voir l’ETA, il y a encore quelques virements à faire. »