Trois mois. C’est le temps qu’il reste à Groupama sailing team et à son skipper Franck Cammas pour préparer le championnat du Monde de Class C qui se déroulera fin septembre à Falmouth. Conçu et dessiné par le bureau d’études interne avec la collaboration d’éminents architectes et techniciens extérieurs comme Guillaume Verdier, Benjamin Muyl, Martin Fisher ou encore Denis Glehen, Groupama C est en cours de construction et d’assemblage à Lorient.

Passant avec un égal bonheur de l’équipe de France en Nacra 17 au Tour de France à la Voile en M34 en passant par les navigations tests sur Alpha et le Flying Phantom au large de Lorient, le skipper Groupama accumule une précieuse expérience. Avec Louis Viat au trapèze et parfois Gurvan Bontemps à la barre quand il ne peut se démultiplier, Franck n’a pas grand chose à envier aux skippers qui préparent la Coupe de l’America en baie de San Francisco : « On navigue en Class C car nous devons continuer à accroitre nos connaissances techniques. Les recherches et développement que l’on fait sur ce support sont fondamentalement les même que ceux que l’on peut faire sur la Coupe de l’America. Nous pourrions passer autant de temps sur un Class C que sur un AC72, même si notre plan de pont est quand même plus simple. Mais à part ça tout ce qui est aéro, hydro et fonctionnement d’une aile sont les mêmes. C’est donc très profitable pour notre design team ».

Quant à savoir à quel degré de préparation en est le Groupama sailing team, Franck nous répond : « Le bateau devrait sortir début août à l’eau, ce qui est plus tard que ce qui avait été imaginé au départ mais comme il y a le Tour de France à la Voile en juillet, nous en avons profité pour poursuivre nos tests sur Alpha et sur le Flying Phantom et choisir le plus tard possible la version finale de Groupama C.
Les tests que l’on fait sur ces deux bateaux concernent
– pour le Flying Phantom, les appendices, avec une formule volante qui ne sera pas la seule formule possible sur le Class C, mais c’est certainement la plus difficile à mettre au point,
– et sur Alpha, l’aile, le plan de pont, la manoeuvre, le système de barre en lui-même et quelques mesures de performances ».

Entouré de l’équipe d’analyse de la performance dirigée par Yann Riou, Groupama sailing team a-t-il eu plus de travail sur l’aile ou sur les foils ? : « On a pris plus de temps sur les foils volants et la stabilité qui est très difficile a obtenir dès qu’il y a de la mer alors que sur mer plate on arrive vraiment à faire des choses intéressantes.
On a décidé de mettre sur Groupama C tous les gadgets et tous les raffinements techniques qui peuvent exister et qu’on a déjà utilisés par le passé ou qui existent également sur certains bateaux de la Coupe dans certains domaines.
On ne s’est pas bornés à faire un catamaran simple et léger mais plutôt un bateau complexe et audacieux technologiquement.
Mais évidemment, quand on commence, on a beaucoup de mises au point à faire et donc des déchets. En espérant que lors du championnat du Monde, toutes ces nouvelles techniques seront au point. Mais ce qui est certain, c’est que les systèmes de Groupama C ne ressembleront pas à ce qui existait auparavant ».

Une des autres équipes qui prépare ce championnat du Monde est le team suisse Hydros avec Jérémie Lagarrigue. On imagine que vous regardez de près leur évolution ?
« Oui c’est une nouvelle équipe dans cette classe. Ils sont arrivés avec un état d’esprit assez ouvert par rapport à ce qui se faisait auparavant, un peu comme nous, notamment en terme de forme de coques. Leur bateau a l’air plutôt léger, ce qui est un atout important en Class C. Et surtout ils ont eu le temps et les moyens de mettre leurs deux bateaux à l’eau tôt et de pouvoir tester. C’est donc forcément une équipe favorite pour cette petite coupe de l’America et c’est très bien qu’il y ait de nouvelles équipes ayant une volonté de recherche avec qui on va pouvoir se confronter, c’est très excitant ».

Avant de mettre jeudi le cap sur Dunkerque et le départ du Tour de France à la Voile 2013, le skipper Groupama poursuit donc réunions et navigations. Comme s’il ne voulait pas faire baisser la proportion de jours navigués depuis le début de l’année : 161 sur 180 !

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