Journée technique à venir
Après des premiers milles dans une bonne dizaine de noeuds, les MOD70 sont rapidement tombés dans un trou sans vent, hier après-midi, avant de retrouver à nouveau un peu d’air à la tombée de la nuit. Virbac-Paprec 70, a été le premier à redémarrer. Au premier pointage ce lundi, il occupe les commandes de la flotte avec une jolie avance de 25 milles sur ses poursuivants qui ont choisi, ces dernières heures, de se décaler plus au large. Tous, en tous les cas se préparent à une journée délicate lors de laquelle il faudra non seulement négocier le passage du cap Finisterre mais aussi celui d’une petite dépression dans le golfe de Gascogne. Plus au nord, les Multi50 s’apprêtent, eux, à traverser une zone de vents instables et à finir au près les derniers milles jusqu’à l’occidentale de Sein que les leaders devraient dépasser dans la soirée.
Mulit50 : restons groupés !
C’était l’un des temps forts de la journée d’hier, pour les Multi50 : le passage du cap Finisterre. Si Arkema – Région Aquitaine et FenêtréA-Cardinal ont préféré passer à l’extérieur du DST (dispositif de séparation de trafic), Actual a choisi pour sa part de passer à l’intérieur, au plus près de la pointe nord-ouest de la péninsule ibérique, misant ainsi sur une mer moins dure dans le but de préserver à la fois le bateau et l’équipage. Si cette option s’est avérée payante dans un premier temps, puisque l’équipage d’Yves Le Blévec avait légèrement creusé l’écart hier soir sur ses poursuivants directs, force est de constater que la flotte s’est ensuite regroupée après le passage du front, la faute à des vents instables qui ont donc relancés un peu la partie. Ainsi, au premier pointage du jour, les trois premiers se tiennent en moins de 15 milles. Tous progressent au portant dans une douzaine de noeuds de vent sous petit gennaker, ce qui permet à Lalou Roucayrol et ses hommes de naviguer à armes égales avec leurs concurrents. Rappelons en effet que l’équipage d’Arkema – Région Aquitaine a perdu son grand gennak hier en fin d’après-midi, celui-ci s’étant déchiré en deux. Les trois bateaux se préparent cependant à un changement de régime. Dans un premier temps, le vent va mollir légèrement puis tourner au nord-ouest en début d’après-midi. C’est donc au près que les Multi50 vont devoir avaler les derniers milles jusqu’à l’Occidentale ouest de la chaussée de Sein, leur deuxième marque de parcours obligatoire – où sera attribué un nouveau point de bonus spécial – que les leaders devraient logiquement virer en début de soirée avant d’entamer un long louvoyage jusqu’au célèbre rocher du Fastnet, à moins que la Direction de course décide de raccourcir le parcours et de les envoyer en route directe vers Dublin – Dùn Laoghaire. Réponse dans la journée. Une journée lors de laquelle Gilles Lamiré à bord de Rennes Métropole – Saint-Malo Agglomération va tout mettre en oeuvre pour essayer de recoller un peu au score. Pour mémoire, ce dernier s’est retrouvé piégé, hier, à l’approche du cap Finisterre où il a, en quelque sorte, raté le train et dû essuyer, en conséquence, des vents assez violents au large de la Corogne en milieu de nuit.
MOD70 : deux passages à négocier
Après un départ dans une dizaine de noeuds, les MOD70 ont rapidement été ralentis, hier après-midi. Dès la sortie du Tage, le vent à commencé à mollir pour complètement s’effondrer au large de Guincho. Pendant quelques heures, c’est donc sur une mer d’huile que les quatre 70 pieds et le Maxi80 Prince de Bretagne ont dû batailler avant de redémarrer doucement en début de nuit après que le vent c’est établi au nord-ouest. Premier à avoir regonflé ses voiles, Virbac-Paprec 70 a donc creusé l’écart sur ses adversaires. A 4 heures ce matin, il comptait 25 milles d’avance et tirait des bords dans un vent soutenu, sous trinquette et grand-voile haute, le long des côtes portugaises, à la hauteur de Porto alors que ses camarades de jeu préféraient rester décalés un peu plus au large. Tous, en tous les cas, se préparent à une journée « technique », pour reprendre le mot lâché par Jean-Luc Nélias, le navigateur à bord de Prince de Bretagne, ce matin lors de la vacation officielle. Et pour cause, comme les Multi50 hier, ils vont devoir choisir de passer à l’extérieur ou à l’intérieur du DTS du cap Finisterre puis ensuite négocier au mieux le passage d’une dépression dans le golfe de Gascogne. Un système qui pourrait bien leur donner pas mal de fil à tordre à cause de son instabilité. Le but, pour les marins, sera de réussir à rester sur sa bordure sans jamais tomber dans son centre, au risque de se retrouver empétolé. Affaire à suivre donc.
Ils ont dit :
Yves le Blevec (Actual) :
« Il fait froid, on fait moins les malins là ! Hier, nous avons négocié le passage le long de la dépression qui nous préoccupait et aussi le passage du cap Finisterre. Nous avions deux choix possibles à cause du DST qui est un obstacle. Nous devions passer d’un côté ou de l’autre. Nous sommes passés entre le lui et le cap Finisterre. La mer y était moins mauvaise, c’était moins dur pour le bateau et l’équipage. Voilà pourquoi on a fait ce choix. C’est assez marrant car un moment donné on a eu l’impression d’avoir creusé l’écart et après il y a eu le passage du front avec du vent instable et du coup, les autres sont remontés. On est tous revenu à égalité. C’est le placement pour la route directe qui compte et pour le coup nous étions plutôt en position favorable. Cela n’a pas généré des écarts énormes en fait. Ce n’est pas la dessus que la course s’est jouée, c’est plutôt sur ce qu’il va se passer après. On va ralentir en fin de nuit car on va changer d’influence et on va traverser des zones plus calmes. Ce sera la fin du portant, puis ce sera de nouveau du près, grosso modo jusqu’à la fin de la journée. Là, le vent s’est stabilisé, nous avons une bonne douzaine de n&oeliguds et on navigue sous petit gennaker avec des pointes à 22 noeuds à peu près. Après l’Occidentale de Sein, notre objectif est dans le nord-ouest et on va avoir du vent de nord-ouest donc ça va être du louvoyage jusqu’au Fastnet. »
Jean Luc Nélias (Maxi80 Prince de Bretagne) :
« Une fois sorti du Tage, le vent a bien molli. On a eu une mer d’huile et ensuite on a démarré. On était un peu décalé au vent et on s’est retrouvé en tête de flotte avec Virbac-Paprec 70. Ensuite il y a eu du refus, du vent qui est passé au nord-ouest. Ensuite, c’est rentré et là, on est depuis la tombée de la nuit sous trinquette et grand-voile haute et on tire des petits bords. On navigue à vue à l’AIS avec Edmond de Rothschild et Oman Air-Musandam. Spindrift, qui était derrière nous, a disparu et Virbac est beaucoup plus à terre. On attend le levé du jour, cela devrait mollir un petit peu. Depuis 17h-18h le vent est rentré, nous avons fait un long bord sur une mer plate avec le grand gennaker, grand-voile haute, sur un patin. Nous allons moins vite que les MOD car nous n’avons pas le même kit du régatier. Les prochaines 24 heures vont être techniques car on doit se glisser entre le DST et le cap Finisterre et une petite dépression. On va essayer de passer à l’est de cette dernière et puisqu’elle bouge, on va être au aguets pour ne pas se faire piéger dans son centre. Nous ferons du près à partir de ce soir, jusqu’au Fastnet. »