Un programme dense à Lisbonne
A 16 h (heure française) ce samedi, les Multi50 se sont envolés, direction l’Irlande. Après un petit parcours de 6 milles lors duquel ils ont été escortés par les MOD70 et le Maxi80, entre la place du Commerce et le pont de 25 avril, les « petits » multicoques de la Route des Princes ont quitté Lisbonne pour mettre le cap au nord vers Dublin – Dún Laoghaire, via l’occidentale de Sein et le rocher du Fastnet. De leur côté, les 70 pieds ont enchainé trois courses in-shore sur le Tage. Trois manches, comme la veille, extrêmement disputées qui ont confirmé le leadership d’Edmond de Rothschild et ainsi sacré l’équipage de Sébastien Josse, déjà vainqueur de l’épreuve in-shore à Valence.
Bon départ des Multi50 !
Comme prévu, à 16 heures précises ce samedi, les Multi50 ont pris le départ de la deuxième étape off-shore de la Route des Princes ralliant Lisbonne à Dublin – Dún Laoghaire. Arkema – Région Aquitaine, Actual, FenétrêA-Cardinal et Rennes Métropole – Saint-Malo Agglomération se sont donc élancés, accompagnés par les MOD70 et le Maxi80 Prince de Bretagne, dans un vent de nord soufflant entre 10 et 12 nœuds. Ils ont d’abord effectué un petit parcours – un aller-retour de 6 milles -, entre la place du Commerce et le pont du 25 avril avant de se diriger vers la sortie du Tage, après 27 minutes de course. C’est l’équipage d’Erwan Le Roux qui occupait alors la tête de la flotte, quelques longueurs seulement devant Yves Le Blévec et ses hommes. Il leur restait alors 6 milles à batailler avec le courant dans le nez avant de sortir du fleuve et de mettre le cap vers Cascais. Cascais où ils ont ensuite viré une marque de parcours obligatoire et où, à 17h41, un point de bonus spécial a été attribué à Actual, alors en tête de la flotte.
Ce soir, lui et ses poursuivants continuent leur progression en tirant des bords au près, dans une quinzaine de nœuds de vent de nord, en direction du cap Finisterre que les premiers devraient dépasser demain en début d’après-midi. A noter qu’en raison des conditions météo difficiles à venir dans les prochaines 48 heures dans le golfe de Gascogne, la Direction de Course a décidé de modifier légèrement leur parcours. Les quatre multicoques devront ainsi aller virer l’Occidentale ouest de la chaussée de Sein puis le célèbre phare du Fastnet avant de franchir la ligne d’arrivée. Au total, ils devront donc avaler 1 100 milles.
Classement à la première marque de parcours obligatoire (bouée C1 au sud-ouest de Cascais) :
- Actual (Yves Le Blévec) à 17h41
- FenêtréA-Cardinal (Erwan Le Roux) à 17h44
- Arkema – Région Aquitaine (Lalou Roucayrol) à 17h45
- Rennes Métropole – Saint-Malo Agglomération (Gilles Lamiré) à 18h25.
MOD 70 : Edmond de Rothschild remporte les in-shore de Lisbonne
Déjà vainqueur de l’épreuve in-shore à Valence, il y a pile une semaine, l’équipage de Sébastien Josse a récidivé aujourd’hui à Lisbonne, confirmant ainsi sa bonne forme du moment sur les petits parcours construits. La navigation sur le Tage n’a pourtant pas été simple. Aujourd’hui comme hier, ça a beaucoup distribué et une nouvelle fois, trois bateaux se sont partagés les premières places. Et si ce samedi, Edmond de Rothschild a réalisé strictement la même journée, en termes de points, que Spindrift, c’est logiquement qu’il remporte l’épreuve puisqu’il occupait déjà la pôle position ce matin, avant l’entame des débats. « On est super content. On se sent bien sur le bateau, on est en phase. C’est le travail de l’année dernière et de l’hiver qui commence à payer, donc c’est vraiment top ! Aujourd’hui, on a réalisé, en termes de points, la même journée qu’hier. Ca distribuait toujours pas mal mais on était un peu plus à l’aise. Sans doute parce qu’hier, justement, on a pu voir comment le plan d’eau fonctionnait. On avait pu nous rendre compte de l’importance des départs. Il est certain que sur des parcours de 1,2 mille, le fait de partir devant est un gros avantage pour la suite. Maintenant, c’est vrai qu’on a aussi les capacités, à bord d’Edmond de Rothschild, de revenir de temps en temps sur ceux qui ont pris un meilleur départ et de remettre la pression. Ça c’est vraiment positif », a indiqué Sébastien Josse, à son retour à terre. « Maintenant, il va falloir qu’on confirme sur une course off-shore. Normalement, avec l’équipage qu’on a, on devrait être plus performant au large que sur les régates entre trois bouées, alors on va essayer de s’appliquer sur la prochaine étape ». La prochaine étape dont le départ sera justement donné demain à 14 heures, face à la place du Commerce.
Les MOD70 s’élanceront alors pour un morceau de 990 milles – le plus gros de cette Route des Princes – en direction de Dublin – Dún Laoghaire, via le phare du Fastnet. Tout un programme.
Classement de l’in-shore de Lisbonne (avant jury):
- Edmond de Rothschild, 10 pts
- Spindrift, 8 pts
- Oman Air-Musandam, 6 pts
- Virbac-Paprec 70, 4 pts.
Classement général provisoire (avant jury) :
- Oman Air-Musandam (Sidney Gavignet) 54 pts
- Edmond de Rothschild, 52 pts
- Spindrift (Yann Guichard) 52 pts
- Virbac-Paprec 70 (Jean-Pierre Dick), 38 pts
Ils ont dit :
Multi50
Erwan Le Roux (FenêtréA-Cardinal) :
« On va retrouver, sur cette deuxième étape, des conditions océaniques, c’est-à-dire des passages de dépressions, des passages de front… On aura, par contre, sûrement moins de manœuvres à effectuer mais il faudra réussir à les faire au bon moment. On aura un changement de bord hyper important après le passage de la dorsale. On aura sans doute aussi un empannage déterminant à placer pour aller chercher l’occidentale de Sein. Ce sont deux manœuvres qu’il ne faudra pas rater pour être bien positionné et réussir à prendre le large sur les adversaires. Finalement, plus que le vent, c’est la mer qui va nous embêter sur cette étape Mais bon, on aura du portant. C’est mieux ça que du près parce que ça va aller vite. Il va donc falloir avoir la main sur les écoutes. En tous les cas, ça nous promet de belles sensations. »
Yves Le Blévec (Actual) :
« Sur cette deuxième étape, on aura beaucoup de systèmes météo à traverser. Le premier va nous concerner cette nuit. C’est une petite dorsale. Le jeu va être de savoir quand la traverser. Ensuite, le vent le sud, qu’on aura d’une manière ou d’une autre, va se renforcer pour devenir franchement fort, au moment du passage du cap Finisterre. C’est ce cap le point un peu délicat de cette étape. L’avantage, en partant plus tôt que prévu, c’est qu’on est certain de conserver des vents portants mais potentiellement, on va aller vite dans une mer délicate pour les multicoques. Il faudra alors gérer vitesse/performance et sécurité, et adapter notre trajectoire en fonction, tout en gardant un œil sur nos petits camarades. Heureusement, dès lundi matin, on retombera dans des vents plus faibles mais le jeu restera très ouvert. Entre l’Occidentale de Sein et l’arrivée à Dublin, pour l’instant c’est compliqué et très divergeant. A mon sens, on va donc se creuser la tête tout au long de cette étape. »
Gilles Lamiré (Rennes Métropole – Saint-Malo Agglomération) :
« On va avoir des conditions, au cap Finisterre, assez soutenues – 30-35 nœuds de vent – mais ce sera au portant. Le bateau va donc moins souffrir que si l’on prenait la même chose au près. L’étape va être assez rapide en fin de compte car devrait être mardi à Dublin. De fait, la route est assez directe, sauf au début où on va tirer des bords le long de la côte portugaise. Le plus dur, ce sera les deux premiers jours. Il faudra faire en sorte d’arriver au cap Finisterre le plus vite possible. Nous sommes à Lisbonne depuis une semaine. On a très envie de prendre le large et d’aller à Dublin afin de découvrir une nouvelle ville. Pur moi, la course démarre aujourd’hui puisque nous n’étions pas sur la première étape. Alors forcément, on veut s’accrocher et faire une belle performance. ».
Lalou Roucayrol (Arkema – Région Aquitaine) :
« Cette deuxième manche ne va pas être facile. Il va falloir monter jusqu’au cap Finisterre puis on va avoir une belle session de glisse jusqu’à Sein. C’est plutôt bien car ça va être assez puissant. Au début, il ne devrait pas y avoir trop de mer et ça devrait être vraiment rigolo jusqu’à ce qu’on tombe dans une vieille dorsale. Il va sans doute y avoir un regroupement de la flotte à Sein parce que les bateaux risquent de butter dans une zone sans vent. Après, on sera au près pour monter jusqu’en Irlande. Ca promet d’être super intéressant car il y aura pas mal de passages à niveau lors de cette étape. En termes de résultat, on va essayer de faire aussi bien qu’à la première manche, mais ne vendons pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué. On va déjà essayer de bien naviguer, et de rester aussi motivés que sur cette première étape. »