Alizés aisés
Chacun sa route… Pour gagner vers le nord, tous les concurrents de la Transat B to B cherchent le meilleur compromis entre cap et vitesse. Partisans d’une route à serrer le vent, Gamesa, Banque Populaire et PRB occupent actuellement les trois premières places du classement, car plus proches de l’orthodromie, la route directe. Mais MACIF et Virbac-Paprec 3 qui ont choisi une allure plus débridée pour toucher les régimes de vents d’ouest au plus vite, n’ont pas dit leur dernier mot.
De l’avis même des coureurs, cette première journée est l’occasion pour chacun de prendre ses marques pour la première course en solitaire de l’année. Après les quelques régates en équipage et l’exercice du duo lors de la dernière Transat Jacques Vabre, les navigateurs retrouvent les réflexes de base dans la perspective du prochain Vendée Globe. Plus question de tirer le maximum du potentiel du bateau, il s’agit maintenant de trouver le bon compromis entre performance et nécessité de ménager le bonhomme. La course étant, par ailleurs, qualificative pour le prochain Vendée Globe, tous les navigateurs solitaires sont d’autant plus soucieux de franchir la ligne d’arrivée sans encombre.
Tenues légères (encore) de sortie
Les conditions météorologiques les aident d’autant plus que les alizés sont plutôt cléments. Depuis le départ, les solitaires naviguent dans un vent d’est à nord-est de 10 à 12 nœuds avec quelques rares pointes à vingt nœuds. La mer non plus, n’est pas trop formée de telle sorte que les navigateurs peuvent encore goûter aux joies de la navigation en short et tee-shirt. La seule question qui les taraude pour l’heure, est de savoir quand ils pourront prendre le virage à angle droit, cap sur la Bretagne. A ce petit jeu, certains préfèrent une stratégie plus conservatrice, en tentant de ne pas s’éloigner trop nettement de la route directe. C’est le cas de la majorité de la flotte emmenée par Mike Golding sur Gamesa. D’autres ont choisi de tenter crânement leur chance en mettant un peu d’ouest dans leur route. Objectif, vitesse avant tout : pour François Gabart, leader de ce petit groupe de francs-tireurs, comme pour Jean-Pierre Dick, il s’agit de capter au plus vite les vents d’ouest qui balaient les latitudes nord. Sera-t-il plus intéressant d’avoir rallongé sa route pour attraper l’express des dépressions océaniques ou d’avoir joué la sagesse ? Réponse d’ici deux à trois jours, quand il faudra mettre le clignotant à droite. En attendant, chacun s’efforce de mettre le plus de milles possible entre son tableau arrière et l’arc antillais.
Ils ont dit :
Mike Golding (Gamesa)
« Tout va bien. Le vent est assez instable, donc nous avons pas mal de changements de voile à faire. Actuellement, je navigue sous solent en alternant grand-voile haute et un ris. Je suis très content des modifications effectuées sur le bateau qui apparaissent vraiment adaptées pour la navigation en solitaire, dans la perspective du Vendée Globe. On aura encore un petit chantier au retour de la Transat B to B, mais la liste des modifications supplémentaires ne devrait pas être trop longue. La bonne stratégie est clairement de monter au nord, mais il est difficile de savoir quand il faudra infléchir notre route vers l’est. »
Armel Le Cléac’h (Banque Populaire)
« Tout se passe bien. Je reprends mes marques de navigation en solitaire sur un bateau que je découvre encore dans cette configuration. En même temps, la Transat Jacques Vabre, en double avec Christopher Pratt, m’a permis de valider pas mal de choses. Actuellement, les conditions sont bonnes. On avance bien, dans un vent d’est à nord-est modéré, le bateau ne tape pas trop. C’est presque confortable… »