Depuis quelques jours, le Team Banque Populaire observait une situation météo intéressante avec des conditions très moyennes dans le nord de l’Atlantique et bonnes dans le sud pour atteindre le Cap de Bonne Espérance dans les temps du record. Cependant, sur les dernières 24 heures, cette situation s’est dégradée notamment sur l’Atlantique nord et sur les premières heures après le départ (vent faible et mer formée). De fait, à ce jour, le Maxi Banque Populaire V prendrait un retard certain sur la partie nord de l’Atlantique, du départ jusqu’aux Canaries. De ce point au Cap de Bonne Espérance, les conditions envisageables ne permettraient pas de se remettre dans le timing du record. Loïck Peyron, Ronan Lucas et leur équipe météo ont donc pris la décision de ne pas prendre le départ.
Sur les pontons du port du Château à Brest, Loïck Peyron expliquait ce midi les raisons de ce choix :
« Nous ne partons pas. Ce n’est pas une surprise dans le monde des chasseurs de records. Il faut être attentif et prêt à choisir la moindre proie et dans notre cas, la proie est de taille. Nous observons les évolutions météo depuis une semaine et nous étions prêts à prendre un petit risque, à partir dans des conditions pas favorables du tout ici au large de Brest, avec très peu de vent et une mer formée. Quitte à avoir du retard à l’Equateur pourquoi pas mais avec un Sud pas mal du tout. Il s’avère qu’ici ça s’est dégradé franchement et qu’il n’y a pas assez de vent pour décoller de Ouessant et trop de mer pour pouvoir démarrer et aller accrocher du vent assez intéressant au large. Dans ces cas là, ça nous met vraiment en retard aux Canaries et le fameux anticyclone des Açores est en promenade à Madère, ce qui nous obligerait à passer au ras des côtes et à arriver à un temps à l’Equateur qui n’est pas bon du tout. Tout l’équipage était prêt. Il faut être prêt tout le temps, c’est tout l’esprit d’un commando. On ne sait pas à quel moment on va pouvoir attaquer, mais pour le moment la paix subsiste ! Fort heureusement, les systèmes météo ne sont absolument pas figés en ce moment sur l’Atlantique et nous regardons déjà ce qu’il se passe dans les dix jours qui viennent. Si d’aventure nous ne partons pas dans un avenir proche, nous ferons une session d’entraînement. Nous avons convenu de nous retrouver tous les quinze jours pour naviguer s’il n’y a pas de fenêtre. Il ne faut pas oublier que nous ne sommes à Brest que depuis trois jours… »
Marcel van Triest et Juan Vila, en charge de la cellule météo, Loïck Peyron et Ronan Lucas ont donc d’ores et déjà les yeux rivés sur l’évolution des systèmes sur l’Atlantique. Le Team Banque Populaire saisira la moindre opportunité pour s’élancer sur le Trophée Jules Verne, se réservant le droit de faire demi- tour pour revenir à Brest si la fenêtre ne s’avérait pas satisfaisante.
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