Changement radical de conditions météorologiques aujourd’hui sur le Grand Prix International de la Côte d’Opale… Les 46 équipages engagés dans la compétition organisée par la Ligue de Voile du Nord-Pas-de-Calais ont navigué dans un vent bien plus fort qu’hier avec pas moins de 20 nœuds sur zone.

Bourgeois pour 55 secondes

9h10 ce matin, les IRC et HN partaient de Boulogne-sur-Mer. Le centre nationale de la mer, Nausicaa, boulevard Sainte-Beuve face à la rade boulonnaise, était dans la brume mais le vent orienté au Nord-Est soufflait déjà. De quoi permettre à Henry Antoine, le patron du comité de course, de lancer ses grands voiliers dans la course. Un parcours de 41 milles entre Boulogne donc et Dunkerque, la cité du fameux corsaire Jean Bart, capitale régionale de la culture en 2013. Top départ, au près avec le courant, les unités de plus de 35 pieds prenaient la poudre d’escampette. Au près sur un bord, elles allaient rapidement, après le passage d’Ambleteuse, à la rencontre des deux Caps, le gris puis le blanc. Eole prenait encore de la puissance et sans réelle stratégie possible, malgré la renverse du courant, une parade s’organisait le long du littoral de la Côte d’Opale, Calais, Gravelines puis Dunkerque. Une virée express qui réussissait pour 55 secondes en temps compensé à l’équipage de Philippe Bourgeois, sociétaire de « Dunkerque Plaisance ». L’IMX 40 Belge « Oxygen » reste en tête au classement général provisoire à seulement deux points des nordistes.

Sportboats attitude

Les sportboats sont devenus, en quelques années, les petits voiliers les plus utilisés dans le Nord. Le plan de développement de la Ligue de Voile du Nord-Pas-de-Calais a facilité leur ascension, la création du centre d’excellence pour la voile habitable « Voile Ambition Dunkerque » aussi et puis il faut tout simplement dire que ce sont des voiliers ludiques et faciles d’accès. Pour cette dixième édition du Grand Prix International de la Côte d’Opale, ils sont 14 au rendez-vous, 7 J80 et 7 Open 5.70, la bataille est belle sur le plan d’eau des bancs de Flandre cher aux marins du coin comme Daniel Souben ou Thomas Ruyant. En Open 5.70, les dunkerquois Rodolphe Delesalle, Yasmine Chentouf et Damien Seeten prennent la tête du classement général au détriment de Clément Meister et son équipage avec trois points d’avance. En J80, Rémi Hurdiel de l’université du littoral de la Côte d’Opale continue son bonhomme de chemin avec huit points d’avance sur Jacques Hubert, skipper de l’un des J80 du Yacht Club de la Mer du Nord. Enfin, à noter, le sans-faute de « Norexpress », vainqueur des cinq manches courues pour l’instant en HN2.

Un passionné belge au service du Grand Prix International de la Côte d’Opale

Henry Antoine, 62 ans, bon teint, est le président du comité de course du Grand Prix International de la Côte d’Opale. Il officie à ce poste depuis sept ans. Comité de course international, à la retraite, Henry est membre de la Fédération Française de voile mais aussi et évidemment de la Fédération Royale Belge de Yachting. « Je gère au sein de cette institution belge la commission qui s’occupe des officiers de course ». Henry pratique son activité bénévole essentiellement pour des régates de voiliers « habitables ». « Même si je reviens de la SNIM à Marseille, j’essaie particulièrement d’être sur les courses de mon pays. J’étais, par exemple, il y a deux ans sur la Gold Cup à Ostende ». Ancien cadre dans une entreprise française, plongeur-démineur à la marine militaire belge, Henry est un passionné. « J’ai appris assez tôt la navigation à la voile. J’aime tout ce qui fait appel à la sécurité en mer et ce qui aiguise mon sens marin. Il était donc naturel lors de ma retraite de m’orienter vers les comités de course. Le Grand Prix International de la Côte d’Opale est une étape importante de mon calendrier car c’est un événement qui regroupe les régatiers nordistes et belges. J’ai été très bien accueilli par les organisateurs. Les nordistes sont charmants et honnêtes ». Concernant l’état de la voile belge, Henry répond sans détour : « Nous avons trop de jauges en Belgique avec les IRC, HN et CR. Les marins ne s’y retrouvent plus. Même si nous avons encore des plaisanciers, ils courent de moins en moins. La crise économique est passée par là ».

Ils ont dit :

Axel Decock, skipper de « Oxygen » :

« Nous avons pris le départ dans 15 nœuds de vent. Il était au Nord-Est. Jusque les caps, nous étions sur un bord. C’est lors de la renverse du courant que les choses se sont compliquées avec les premiers virements mais ensuite, nous n’avions pas le choix. Il fallait à nouveau faire route directe vers le but sur la même amure. Nous remportons la course en temps réel et sommes toujours en tête en temps compensé.. C’est une satisfaction. Nous nous entraînons afin de participer l’année prochaine à toutes les grandes épreuves bretonnes notamment le Spi Ouest France ».

Remi Ruyant :

« Voilà une superbe journée de navigation avec du vent et du soleil ! Nous avons enchaîné quatre courses. Notre classement n’est pas au rendez-vous. Nous sommes ici pour le fun ».

Renaud Bornais, équipier à bord du J80 « J’abuse », deuxième :

« En J80, c’est vraiment très serré en tête entre trois voiliers dont nous. Même s’il a fait froid entre les manches, nous avons pris beaucoup de plaisir. Ce Grand Prix est intéressant ».

Clément Meister, deuxième en Open 5.70 :

« Cela s’est passé un peu moins bien qu’hier. Nous remportons la première manche du jour, une bonne entrée en matière. Le vent s’est ensuite levé. Nous avons connu des difficultés à s’adapter à ces nouvelles conditions. Hélas, le plan d’eau ne nous laisse pas de nombreuses ouvertures ».

Charlotte Couliou à bord de « Laita », 12 ans :

« Je me suis déjà entraîné avec mon père. J’adore les vagues et faire du rappel. La journée a été géniale ».

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