Le Grand Prix Guyader allonge la foulée
Aujourd’hui, en baie de Douarnenez, les conditions étaient beaucoup plus navigables qu’hier. Aux dires des marins, on touchait même l’idéal de la proue. S’il faisait encore frisquet, le vent soufflait moins fort et les concurrents du Grand Prix Guyader Dragon se sont régalés sur une mer qui s’était assagie dans la nuit.
La Suisse ouvre les hostilités
Après un rappel général à 11 heures 30, le Comité a pu lancer une première course 10 minutes plus tard. C’est toujours la même histoire sur les régates et encore plus pour celles de Dragon, un bon départ est fondamental, il détermine 50% du résultat. Alors, au petit jeu de ‘qui perd gagne’, la pression montant au fil des courses, une poignée de Dragonistes tentent leur chance et entrainent quelques autres dans leur sillage. Parfois ça passe, d’autre fois, ça casse… Et hop ! Retour à la case départ.
Ce matin, pour la deuxième procédure, faite cette fois sous pavillon noir, les esprits s’étaient calmés et c’est un départ sans débordement qui a été donné. Le pavillon noir signifiant que si une partie de la coque, de l’équipage ou de l’équipement franchit la ligne dans la minute avant le départ, le concurrent est disqualifié. Ça calme, forcément…
Il y avait 10 à 15 nœuds d’ouest et de belles éclaircies comme des poursuites illuminant la scène du Grand Prix Guyader. C’était une vraie belle journée pour régater en baie de Douarnenez, à tel point que du bateau comité venait ce commentaire : «On aimerait bien être à leur place ! »
Pour autant, l’heure n’était pas à la contemplation et l’unique bateau suisse engagé (Sui 311) a rompu le traité de paix perpétuel si cher aux Helvètes en prenant d’emblée les commandes de la flotte pour ne plus les lâcher jusqu’à l’arrivée. A ses trousses, l’équipage de Luc Pillot (FRA 386) bien inspiré après un début de Grand Prix décevant (OCS sur la deuxième course) et celui de Markus Wiezer (UKR 7). Ces trois Dragon là, ont mené une propre et belle course, ne laissant aucune chance à leurs poursuivants, même si ‘Strange Little Girl’ (RUS 76) est venu, à plusieurs reprises, leur chatouiller la poupe.
Profitant de ces belles conditions, Philippe Faure n’a pas tardé à lancer une deuxième procédure.
Naviguer en short toute l’année…
Il ne faut pas chercher sur les calendriers la trilogie de ces saints que sont Saint-Mamert, Saint-Pancrace et Saint-Servais, ils ont été remplacés par Sainte-Estelle, Saint-Achille et Sainte-Rolande, mais ce sont bien les saints de glace et ils ont débarqué en baie de Douarnenez. Pas de quoi affoler la plupart des 59 équipages du Grand Prix Guyader 2013, en revanche, Tam Nguyen (HKG 55), le vainqueur de la Coupe de Bretagne Trophée STEF, nous vient tout droit de Hong Kong et se sent bien moins à l’aise dans ces conditions qu’avec le petit temps qui régnait le week-end dernier en baie de Douarnenez. «A Hong Kong on navigue en short toute l’année, nous n’avons pas besoin de porter des vestes, des polaires et tout cet équipement nécessaire ces jours-ci. Notre spécialité, c’est le petit temps, jamais nous ne rencontrons autant de vent et de mer et du coup, finir dans les 20 premiers est une performance inouïe pour nous ! ». Derrière son gentil sourire et son allure de jeune premier, Tam cache une sacrée volonté et sa capacité à s’adapter très vite n’a pas tardé à se manifester. Dès la première course du jour, il jouait dans le groupe de tête, souvent bord à bord avec Christian Guyader (FRA 365), le partenaire de l’épreuve, également concurrent.
Pour la deuxième course, se sont ces deux bateaux qui ont pris le meilleur départ et mené la flotte jusqu’à la première bouée, remplacé à la bouée au vent par Markus Wiezer (UKR 7) et Gérard Blanc (FRA 409) tandis que le vent était tombé et avait pris 30° de gauche. Au final, c’est Markus Wiezer qui a remporté cette dernière course de la journée, suivi de Rémy Arnaud (FRA 396) et de Henrik Witzmann (UAE 20).
Et Christian Guyader est un homme doublement heureux ce soir, en temps qu’organisateur de ce bel événement bien-sûr, mais en qualité de régatier aussi, puisqu’il se classe quatrième de cette course à la barre du mythique Ar Youleg (FRA 365). Ce matin, son équipier, Erwan Dubois, laissait entendre qu’ils aimeraient bien finir dans les 20… Quant à Tan Nguyen (HKG 55), lui aussi, il dépasse ses objectifs en se classant 16ème et 14ème des courses du jour. « Inouï », disait-il en quittant les pontons ce matin…
La Barquera à bons ports…
Les premiers ont franchi la ligne virtuelle au large de Penmac’h ce matin, la direction de course doit attendre maintenant qu’ils aient rejoint un port de leur choix avant de connaître leur classement, ceux-ci devant photographier leur point GPS au moment du franchissement de ligne et le remettre ensuite au Comité de course.