Année après année, le Grand Prix Guyader monte en puissance mais ne perd rien de sa spécificité. Durant 10 jours, l’événement demeure le théâtre de rencontres insolites où se côtoient stars et anonymes, professionnels, amateurs et bénévoles.

Incognitos

Au hasard du village du Grand Prix situé sur le port de Tréboul, on peut croiser le chemin d’éminentes personnalités du monde de la voile. Ils s’appellent François Gabard, Franck Cammas, Armel Le Cléac’h, Lionel Lemonchois et bien d’autres encore pendant le Défi Nautic et Bruno Peyron, Luc Pillot ou Jimmy Pahun quand les Dragon entrent en scène. D’autres, sont beaucoup moins connus du grand public, mais tout aussi brillants. Ainsi, David Howlett a pris ses quartiers à Tréboul pour coacher l’équipage de Marcus Brennecke qui navigue du Billy Boy (GER 11) et fait déjà des étincelles sur ce début de Grand Prix. David Howlett, son coach donc, est aussi celui de Ben Ainslie, l’homme aux quatre titres olympiques (2000, 2004, 2008 et 2012) et une médaille d’argent décrochée en 1996. Le marin le plus médaillé de l’histoire de la voile qu’on avait pour habitude de voir tous les quatre ans sur la plus haute marche aux JO, régate désormais lors des America’s Cup Wold Series (ACWS), l’étape préliminaire à la Coupe Louis Vuitton, puis à celle de l’America. Rien que ça ! Et son coach, David Howlett, n’est pas la seule éminence grise sur ce Grand Prix Guyader, ils sont au moins quatre pour le team russe et un pour les Ukrainiens. Avec, parmi ces personnalités discrètes et prestigieuses, la présence de l’Ukrainienne Ruslana Taran, Championne du monde de 470 en 1997, 1998 et 1999, championne d’Europe en 1996, 1997, 1998 et 1999, vice-championne olympique en Yingling en 2004 et victorieuse de la Gold Cup 2009. C’est auprès de l’équipage russe de ‘Just for fun’ (RUS 32) qu’elle exerce son office.
Evidemment, compte tenu du niveau de préparation de ces équipages, aujourd’hui, entrer dans les 15 sur le Grand Prix est une sacrée prouesse !
«Le niveau est énorme» confirme Thomas Bacchini qui navigue sur Ar Prim (FRA 395). «Ça vient de partout, du dériveur, de l’habitable… et c’est ça qui fait la richesse du Grand Prix. Cette mixité d’horizons et de cultures. Après, chacun a bien sa petite idée pour mieux faire que les autres et c’est à la fin du bal qu’on comptera les valses… » Pour cet équipage emmené par Cyrille Vernes l’objectif est simple : progresser tous les jours et tenter d’entrer dans les 30 premiers. Attendons la fin du bal, mais après trois danses ils sont 41èmes au général provisoire. «aujourd’hui on a fait quelques figures inédites», poursuit Thomas.

Yves Léglise, le président du jury international du Grand Prix Guyader et de bien d’autres courses, explique qu’il ne connaît rien de comparable à cet événement : «Outre le plateau sportif exceptionnel, ce qui se passe ici est unique également par sa configuration. Géographiquement, nous sommes tous à proximité. Alors, sous le chapiteau du village qui est le centre de vie du Grand Prix, on se voit, on se croise, marins, jury, organisateurs, bénévoles. Je ne connais rien d’équivalent, ni d’aussi convivial ! ».

Musclé !

Pour les concurrents, avant de pouvoir goûter à cette ambiance festive et sympathique propre au Grand Prix, il leur faut naturellement régater. Ils sont les acteurs de l’événement. Et aujourd’hui, les 180 Dragonistes ont été bien ‘rincés’ par la course du jour. Entre les grains, le vent qui tournait et soufflait fort (plus de 20 nœuds) et la mer mal rangée, la bataille a été rude en baie de Douarnenez ! Gérard Le Goff qui court avec Bruno Peyron (FRA 36) est même tombé à l’eau et ils ont dû interrompre leur course. Philippe Faure a d’ailleurs décidé de faire rentrer toutes ses ouailles au bercail après une seule course. Celle-ci a été remportée par Anatoly Loginov (RUS 27) suivi de Yevgen Braslavets (UKR 1178) et de Marcus Brennecke (GER 11). Et au classement général provisoire, c’est justement cet équipage allemand, entraîné par le fameux David Howlett, qui garde la tête après les trois premières courses du Grand Prix Guyader Dragon.

Sage décision sur la Barquera

La flotte de la Barquera, qui a quitté l’Espagne hier, ne franchira pas la ligne d’arrivée à Douarnenez mais dans le sud ouest du Raz de Sein. En effet, la direction de course a décidé de réduire le parcours à cause de conditions météo trop mauvaises. «A partir de la nuit prochaine, une dépression venue d’Angleterre, va arriver sur nos côtes et la mer va être forte à très forte en Iroise et dans le Raz de Sein qui, avec une grosse houle et une mer croisée vont se transformer en un champ de mines » explique François Séruzier. «Et c’est justement quand les premiers devraient atteindre cette zone, donc, nous avons réduit et créé une ligne virtuelle plus au sud pour leur éviter d’y aller. Après, ils rejoindront un port de Bretagne sud de leur choix ».

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