Il y a eu la sardine qui a bouché le port, il y a eu le bateau de Monsieur Brun, mais à Marseille aujourd’hui, il y a Alcyon : « le bateau qui exagère ». Reconstitution à l’identique d’un Houari marseillais, une classe de bateaux de course disparus depuis plus de 140 ans, Alcyon fait à nouveau frissonner le Vieux Port. 9 mètres au pont, 21 mètres hors tout, 150 m2 de toile et aucun winch : voilà pourquoi tout le monde espérait que le vaisseau, baptisé le 27 avril, pourrait se montrer sous voile. Et le miracle a eu lieu en ce dimanche, où le jeune pur-sang de Marc et Edith Frilet est sorti en rade pour accueillir la flotte de la Calanques Classique. Une rencontre rendue possible grâce à la très belle initiative des Charpentiers Réunis Méditerranée, qui proposaient du renfort d’équipiers pour tous les bateaux de l’événement. Noblesse oblige, c’est Bernard Tarres, le boss du chantier et ancien capitaine de Moonbeam IV et Mariska, et Pierre Bertrand, l’un de ses adjoints, qui se sont collé à la tâche et ont relevé le défi.

La course : le bilan de Raymond Lamberti, le Président de la Société Nautique de Marseille

Trois manches validées au compteur pour les quatre classes : la Calanques Classique s’achève sur un honorable score, ayant balayé tout le registre de la météo de la jolie brise sous le soleil de vendredi, au petit temps humide de dimanche. Il fallait donc faire preuve d’une excellente polyvalence pour espérer graver son nom au palmarès de cette cinquième édition, ce qu’on indéniablement réussi Nan, Sonda, Jour de fête et Windrush, les premiers vainqueurs de la saison. En cette journée dans les tons de gris, l’ensemble de la flotte s’offrait le luxe d’envoyer la toile pour le plaisir des belles images avant de retrouver leur poste d’amarrage au Pôle de Tradition de la Société Nautique. Le Président Raymond Lamberti dresse le bilan de la 5e Calanques Classique. “C’était une réussite avec une belle météo pendant deux jours, une participation de qualité, une ambiance excellente sur les quais et un bel accueil de La Ciotat, sur un site extraordinaire. Il existe tous les ingrédients pour pérenniser la manifestation dans le temps, voire en augmenter sa portée…“

Le portrait – Sonda, Si beau et si rapide !

Eric Leprince, le propriétaire de Sonda est fier de son bateau. En toute humilité, le Lyonnais répond aux questions sur son 8mcr Bermudien de 11,98m, construit en 1951. “Je suis tombé amoureux de ses lignes, en regardant une photo, et je l’ai acheté en 2003 en Ecosse. Il a été restauré en dix-huit mois à Bénaudet, dans son esprit d’origine.“
La fierté d’Eric Leprince ? Sonda a reçu le PYTA (Prix du Yacht de Tradition de l’Année) en 2012, dans la catégorie Classique Marconi et a terminé la saison à la 2e place au classement général de l’AFYT. “C’est l’aboutissement de dix ans de travail“, explique-t-il. En attendant, Sonda, avec la présence à bord d’une certaine Florence Arthaud, a remporté toutes les courses dans sa catégorie. “Il est de plus en rapide, explique son propriétaire. Au début, on faisait les fonds de classement, et avec les années, on a beaucoup travaillé dessus. Là, on a mis un mât plus fin… C’est un beau bateau à faire naviguer…“

Palynodie II, monument historique !

Même s’il n’a pas « l’allure » des bateaux classiques et qu’il est de taille relativement réduite (une douzaine de mètres), Palynodie II n’est pas un sloop marconi sur plan Stephens de 1962 : c’est une légende. Celle des yachts de course de Gaston Defferre, à la hauteur immense de l’homme passionné de yachting qui fut maire de Marseille de 1953 à sa mort, en 1986. Grâce à son nouveau propriétaire, Patrick Teyssier, le class 2 du RORC à la coque en bois et au gréement en alu construit dans l’anse du Pharo a effectué un retour remarqué en 2012 – l’année de ses 50 ans – dans la cité phocéenne. Il est actuellement basé à Toulon.
L’année 2013 marque un tournant dans son parcours exceptionnel puisque, au terme d’une procédure de près de deux ans, il a décroché un titre de monument historique.

Les classements provisoires après la deuxième journée de régate (3 courses)

Aurique

1/ Nan of Fife (Laurent Saint-Jean)
2/ Partridge (Jonathan Dalrymple Smith)
3/ Diowo (Jean-Louis Boudart)

Epoque Marconi A

1/ Jour de Fête (Pascal Oddo)
2/ Irene VIII (Thomas Roche)
3/ Rainbow III (Jean-Pierre Coulet)

Epoque Marconi B

1/ Sonda (Pascal Borel)
2/ Windhover (Olivier Poullain)
3/ Lak (Roger Vanni)

Marconi Classique

1/ Windrush (Jean Magnan)
2/ Aigue Blu (Fabrice Garau)
3/ Kertios (Franck Bourriot)

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