A un mois du premier coup de canon
Le 2 juin prochain, 42 marins prendront le départ de la 44e Solitaire du Figaro – Eric Bompard cachemire. Il leur reste 4 semaines pour se mettre en condition physique et préparer leur monotype avant un mois de juin ultra rythmé entre Bordeaux, Porto, Gijón, Roscoff et Dieppe. Bien négocier cette dernière ligne droite est essentiel pour aborder cet été le marathon nautique de 1938 milles, dans un contexte de compétition rarement égalé.
30 jours, c’est long et c’est court. A peine le temps pour quelques entrainements, essais de matériel, un brin de logistique, participer à une dernière épreuve de préparation, avant le convoyage des bateaux, autour du 20 mai, vers l’estuaire de la Gironde. Selon leur programme sportif d’avant-saison, leur niveau de préparation ou d’expérience, tous les marins n’ont pas les mêmes priorités d’ici le départ de Bordeaux.
Les 10 solitaires revenus de la Transat Bretagne-Martinique sont en train de récupérer leur bateau à Brest. Dans la foulée, ils devront procéder à une vérification générale et au cas échéant remettre en état leur Figaro Bénéteau 2, des opérations indispensables après une transatlantique musclée. Après leur périple hivernal, l’enjeu pour ces marins-là est moins d’aligner les milles que de recharger les accus et se remettre en forme avant d’attaquer le gros morceau de l’été.
Pour les autres, la Solo Concarneau (4-9 mai) fera office de répétition générale. L’idée est de s’y présenter à bord d’un bateau en configuration Solitaire, arborant sa déco et ses voiles définitives, plus un matériel en parfait état de marche. Ces trois jours de course sont une aubaine pour se confronter une dernière fois et au passage, marquer des points psychologiques sur ses adversaires. Mi-avril aux Sables d’Olonne, Morgan Lagravière avait raflé la Solo Arrimer devant Thierry Chabagny et Yann Eliès. On devrait retrouver ces trois hommes plus une vingtaine de concurrents – dont tous les anciens vainqueurs de la Solitaire – sur la ligne de départ à Concarneau.
Parallèlement à cette épreuve, les pensionnaires de Port La Forêt, les Lorientais et les Méditerranéens du CEM ont tous quelques journées de stage inscrites sur leur planning, que ce soit sur l’eau ou en salle de cours avec les météorologues. Ensuite, il faudra convoyer les bateaux vers Bordeaux : présence obligatoire le 24 mai.
Pour les coureurs qui ont la chance d’être prêts techniquement, il est temps, enfin, de se conditionner physiquement et mentalement. Bien se nourrir, éviter les écarts, enchaîner les siestes, faire du sport, bref, se décontracter pour arriver plein de fraîcheur le jour J.
J-1 un mois, leur programme, leurs priorités
Fabien Delahaye (Skipper Macif 2012) :
« Nous avons eu une transat difficile, mais cela fait déjà trois semaines que nous avons terminé et que je me suis réconcilié avec mon lit. Je pense qu’après cette course, tout nous paraitra facile sur La Solitaire et qu’on n’aura plus peur de prendre des grains à 35 nœuds. J’ai la forme et je suis à bloc question motivation. Mon programme : remise en état et vérification complète du bateau, puis stage à Port-La-Forêt avant le convoyage vers Bordeaux »
Morgan Lagravière (Vendée) :
« Maintenant que j’ai un peu d’expérience en Figaro Bénéteau, je mise davantage sur la fraicheur que sur les heures de navigation. Mais je suis content de ma préparation cet hiver, je m’en tiens à ma philosophie de départ et j’ai progressé sur les points techniques que je voulais développer. Maintenant, à un mois de la course, l’essentiel est de ne pas avoir de souci technique, de ne pas se blesser. J’essaie de faire attention à moi et de rester dans les rails jusqu’au bout ».
Adrien Hardy (Agir Recouvrement) :
« Une fois que mon bateau sera arrivé à Brest, j’ai une petite semaine de boulot à bord. Ça le fait, mais je me rends compte que je suis un peu fatigué après la Transat. L’enjeu pour moi, c’est de bien récupérer. Tous les jours, je fais une sieste en début d’après-midi. J’essaie de bien m’alimenter, de ne pas faire d’excès. Ça fait partie des choses importantes pour bien marcher cet été. »
Jean Pierre Nicol (Bernard Controls) :
« Je travaille beaucoup avec mon préparateur pour planifier ces 30 derniers jours, on fait de nombreux check lists pour être sûrs de ne rien oublier. L’idée est d’être totalement prêt le 24 mai en arrivant à Bordeaux. Que l’outil de travail soit impeccable et que je sois bien physiquement. Je prépare mon organisme pour faire en sorte qu’il y ait le moins d’écart possible entre ma vie de maintenant et ce que je vais vivre pendant un mois. Et j’essaie de mettre en place un maximum de routines pour diminuer l’aspect émotionnel lié à la course ».
Yoann Richomme (DLBC) :
« J’étais crevé en rentrant de la Transat, alors je me suis mis au repos forcé la semaine dernière. Mon bateau n’est pas encore arrivé de Martinique, il y a peu de bricole mais il est prêt, donc je souhaite renouer au plus vite avec la compétition. Si je ne peux pas être au départ de la Solo Concarneau comme je le souhaiterais, j’irai faire d’autres courses, parce que j’estime qu’il faut reprendre la confrontation au plus vite ».
Julien Villion (Seixo Habitat) :
« Tout commence à être prêt, le bateau, le skipper. Reste la Solo Concarneau pour valider tout ça. Ensuite, on va faire une petite pause. Ma priorité est d’arriver à mettre le curseur au bon endroit entre les préparatifs techniques et la partie personnelle. Ne pas être la tête dans le guidon dans la préparation du bateau, arriver reposé et frais pour le départ. Parce que l’année dernière, ça avait été un peu « freestyle » à ce niveau-là. »
Frédéric Duthil (Sepalumic) :
« Cette Solo Concarneau, ce sera un peu le prologue de la Solitaire avant l’heure. L’idée est d’arriver avec un bateau prêt comme il doit l’être au départ de La Solitaire. De mon côté, je veille à me préparer physiquement pour retrouver la forme que j’avais avant la Transat (après une avarie de grand-voile, Fred avait été contraint à l’abandon), me reposer, me ressourcer, rester cool pour retrouver la niaque et le jus. Au final, j’ai décidé de ne pas trop naviguer pour retrouver l’envie de monter sur mon bateau. »
Xavier Macaire (Skipper Hérault) :
« Avec le CEM, nous sommes en Atlantique depuis fin mars où nous avons enchaîné les stages (on en aura un dernier à Royan), et pour participer aux courses d’avant-saison. Mon bateau est prêt mais il y a toujours des détails à peaufiner, la déco des voiles, de l’administratif, les relations avec les sponsors. Il faut finir tous ces dossiers pour être bien calé, pour être en mesure de prendre un peu de temps pour soi, pour bien décompresser avant le grand bain. »
L’essentiel de La Solitaire du Figaro – Eric Bompard cachemire 2013
Les marins
42 inscrits dont 6 anciens vainqueurs, 6 étrangers, 7 bizuths, une femme
Le programme
24 mai : Présence des bateaux à Bordeaux (estuaire de la Gironde)
25-31 mai : runs exhibition sur la Gironde / Bordeaux
1er juin : Prologue Bordeaux – Pauillac – Eric Bompard cachemire
- Etape 1 Bordeaux/Porto (Portugal) 536 milles
Départ le 2 juin à 13h00 (ligne de départ Pauillac
Arrivées prévues le 5 juin
- Etape 2 Porto/Gijón (Espagne) : 452 milles
Départ le 8 juin à 12h00
Arrivées prévues le 11 juin
- Etape 3 Gijón/Roscoff : 436 milles
Départ le 13 juin à 12h00
Arrivées prévues le 16 juin
- Etape 4 – Roscoff/Dieppe : 514 milles
Départ le 20 juin à 13h00
Arrivées prévues le 23 juin.