L’étape hyéroise de la Coupe du Monde a changé de nom – elle s’appelle maintenant Sailing World Cup – Hyères – mais l’essentiel est intact, qu’il s’agisse du plan d’eau magnifique ou de l’organisation millimétrée, et l’élite internationale ne s’y trompe pas. Pour cette 45ème édition, plus de 800 concurrents sont engagés – un beau chiffre en année post-olympique – et au moins quinze d’entre eux sont déjà grimpés sur un podium olympique.

Côté Français, ils sont deux, qu’il s’agisse de Jonathan Lobert, médaillé de bronze à Londres ou de Julien Bontemps qui s’est offert l’argent à Pékin en planche à voile. Le véliplanchiste sera confronté à l’un de ses concurrents à Londres, le Polonais Piotr Miarczynski qui s’est emparé du Bronze à Weymouth. Mais le plus grand médaillé présent à Hyères est sans conteste le Brésilien Robert Scheidt, 5 breloques olympiques dont 2 d’or, qui fait son retour en Laser après deux olympiades passées à bord d’un Star. Il retrouvera notamment le médaillé d’argent à Londres, Pavlo Kontides (Chypre) alors que chez les filles, Marit Bouwmester (NED), médaillé d’argent et Lijia Xu (CHN), médaillée d’or sont toutes deux inscrites et prêtes à en découdre. Autre cador à Hyères, l’Espagnol Iker Martinez, champion olympique à Athènes et médaillé d’argent à Pékin qui s’engage, en 49er, avec un nouvel équipier. Mais le meilleur moyen de rencontrer un médaillé est encore de rendre visite aux 470 puisque tout le podium des Jeux de Londres est engagé, à commencer par l’Australien Matthew Belcher, lui aussi avec un nouvel équipier au même titre que le Britannique Luke Patience (argent) alors que les Argentins Lucas Calabrese et Juan de la Fuente (Bronze) ont fait le choix de poursuivre leur association. Enfin, en voile paralympique, on note bien sûr la présence de Damien Seguin, champion paralympique à Athènes et médaillé d’argent à Pékin qui va retrouver l’Allemand Heiko Kroeger, deuxième à Londres et l’Anglaise Helena Lucas, médaillée en or l’année dernière. En Sonar, quillard paralympique, le champion paralympique Udo Essels est engagé avec son équipage.

Le casse tête des formats de course

Si tout le monde s’accorde à dire qu’une régate olympique se dispute entre trois bouées avec un départ et une arrivée, la question des formats de course est souvent au cœur des discussions.
A l’issue des Jeux Olympiques de Londres, la Fédération Internationale (ISAF) s’est engagée à proposer de nouveaux formats au Comité International Olympique (CIO) afin d’accroitre la lisibilité et la médiatisation de la voile. Trouver la bonne formule est une question aussi essentielle que délicate puisqu’ « il faut que les coureurs s’y retrouvent et que les gens comprennent » résume Jean-Pierre Champion, Président de la FFVoile qui parle de « quadrature du cercle ». Car tout l’enjeu des nouveaux formats tourne autour de la dernière journée qui doit devenir le moment le plus crucial pour le public et les médias. Sur les Jeux Olympiques, difficile pour une chaîne de télé de programmer un direct le dernier jour alors que la médaille d’or a déjà été attribuée la veille comme c’est déjà arrivé. Pour éviter ce cas de figure a été inventée la medal race à l’issue des Jeux d’Athènes. Cette dernière course, qui compte double et n’est ouverte qu’aux dix premiers, a permis de rajouter de l’enjeu sur la fin du championnat mais l’ISAF souhaite aller encore plus loin et met à profit la période actuelle pour lancer des expérimentations.
Sur la première étape de l’année, à Miami, ce sont trois formats différents qui ont été testés. « C’était difficile à comprendre » reconnait Antonio Gonzales de la Madrid, de la Fédération Internationale avant de rappeler que cette étape était nécessaire pour y voir plus clair aujourd’hui. Dans un souci de concertation, chaque essai fait en effet l’objet d’une enquête auprès des coureurs, des organisateurs, des officiels pour avoir les retours de chacun. A Hyères, l’hypothèse retenue est de terminer l’épreuve par deux medal races comme c’était le cas à Palma.
D’une manière générale, deux courants de pensée subsistent entre les tenants d’une course « à l’ancienne », souvent leaders dans leur discipline et ceux qui estiment que les choix actuels ne vont pas assez loin. « Dans l’absolu, pour que le public comprenne, il faudrait que le vainqueur de l’épreuve soit celui qui passe en premier la dernière ligne d’arrivée » estime Yan Bouverne, entraîneur du Dispositif France Jeune planche à voile et partisan d’un système plus proche de l’athlétisme. Aujourd’hui, c’est peut-être le 49er, toujours innovant, qui s’en est le plus approché. Sur le dernier championnat d’Europe un système de quarts, de demi et de finales a été mis en place avec un certain succès. Les skiffs en avaient aussi profité pour tester, sur l’eau, un nouveau parcours ultra-balisé faisant la part belle aux manœuvres. Samedi prochain, ils retenteront l’expérience de leur « course en stade ». A quelques mètres de la jetée et sur des parcours très réduits, ils promettent d’assurer le spectacle.

Le programme de la semaine
Une fois n’est pas coutume, le programme de l’étape hyéroise est décalé d’une journée et c’est lundi que sera disputée la première course, après une manche d’entraînement, demain. Les deux premières journées sont consacrées aux phases qualificatives avant un passage en finales, de mercredi à vendredi. Les dix premiers de chaque série participeront samedi aux medal races.

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