Veillée d’armes à Caen
Demain, à 17h00, 20 voiliers, 40 skippers prendront le départ de la quatrième édition de la Normandy Channel Race. La flotte partira de Caen entre 11h30 et 12h00 et descendra ensuite le canal jusqu’à Ouistreham. Elle sera accompagnée du Vulcain, bateau de la Marine Nationale et du Marité. Trois questions à David Lanier, 43 ans, conseiller météorologique de l’organisation de la course, résidant à Ranville, et les impressions des coureurs…
David Lanier à Caen
Pouvez-vous nous présenter le parcours de la Normandy Channel Race ?
C’est un parcours jamais facile et toujours différent car il y a beaucoup de perturbations du vent et du courant en permanence. C’est un alliage d’effets de site près de la terre et de large avec notamment deux traversées de la Manche.
Quelle sera la météo rencontrée par les marins ?
Sur les deux tiers de la compétition, le plateau de la Normandy Channel Race va connaître un vent orienté au Sud- Sud – Ouest qui va souffler entre 15 et 25 nœuds. Un vent donc modéré avec ni du petit temps ni de la brise… Cela va mettre en avant les capacités des coureurs à aller vite et à analyser la météo, tactique et stratégique ! Le fait de ne pas avoir de conditions légères et de vent fort homogénéise le niveau. Les premières heures de course vont être agréables. C’est à partir de Saint-Marcouf que les concurrents vont devoir choisir entre se positionner au large contre le courant mais avec un vent plus fort ou aller à la côte avec moins de courant – contre et du vent certainement plus léger en intensité.
Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis père de deux garçons. Je suis conseiller technique à la Fédération Française de Voile. 50% de mon temps, j’entraîne des régatiers au sein de la ligue de voile de Basse-Normandie, les 50 autres, j’ai une mission météo auprès des équipes de France de voile olympique. J’étais en équipe de France de 470 en 1988.
Ils ont dit :
Jean-Charles Monnet, co-skipper du Class 40 « Partouche » :
« Pour le début de la Normandy Channel Race, cela reste assez simple en termes de vent notamment puisqu’il n’y aura pas plus de 15 nœuds entre 17 et 18h00 notamment pour le parcours de dégagement. Il y aura ensuite une première zone de transition à Saint-Marcouf et Barfleur car le courant est assez fort. La traversée de la Manche se fera au portant, vent de travers, il faudra surveiller un premier vrai front. Lors de notre approche du Solent, à priori, on sera aidé par le courant mais il ne faudra pas traîner ».
Aymeric Chappelier, co-skipper du Class 40 « Groupe Picoty » :
« Cette course est vraiment intéressante car il y a un obstacle tous les 100 milles. En ce qui concerne la météo, il y a un premier coup à jouer dès Saint-Marcouf. Pour le reste, avec un vent continuellement orienté au Sud-Sud-Ouest, nous allons aller assez vite avec une approche de Land’s End en 48 heures. C’est à partir de cette pointe sud anglaise que la situation va se compliquer avec certainement un vent puissant (35 à 40 nœuds) pour descendre au portant jusqu’à Tuskar Rock ».
Thomas Ruyant, co-skipper du Class 40 «Lord Jiminy » :
« Des conditions tranquilles les deux premiers jours… Puis cela va se corser car on aura plus de vent. Tranquille ne veut pas dire facile. Nous composerons avec nos fichiers météos reçus à bord, la force du courant, élément prépondérant dans ce genre de parcours souvent « côtier ». C’est après le Fastnet, pour la deuxième traversée de l’atlantique, que la situation n’est pas encore claire avec un anticyclone qui se profile et donc moins de pression sur le plan d’eau ».
Ludovic Aglaor, co-skipper du Class 40 « GDF SUEZ » :
« J’ai peur que ce qui est annoncé pour le départ à savoir 13 nœuds soit un peu plus léger. Si c’est le cas, on aura assez rapidement le courant contre nous pour le passage de Barfleur et certainement lors de notre arrivée lundi matin au Solent. La course devrait être assez rapide au début. Entre le Fastnet et la Normandie, pour la fin du parcours, il est possible que nous naviguions dans le petit temps car un anticyclone semble arriver ».
Boris Herrmann, co-skipper du Class 40 « Red » :
« Je viens ici pour le fun. C’est quasiment les vacances. Je navigue avec mon copain Mathias. C’est une course difficile, un véritable challenge. La situation météo n’est pas très claire avec une influence de haute pression sur le golfe de Gascogne. Il n’y a pas de réelle dépression mais plutôt une succession de petits fronts ».