L’élite de la course au large de retour aux Sables d’Olonne
26, le compte est bon ! Ils seront donc bien « plus de 25 », comme les organisateurs l’espéraient, à prendre le départ de la 11ème édition de la Solo Arrimer, jeudi, à 12h, au large des Sables d’Olonne. Quelques « malheureux » de la Transat Bretagne – Martinique (Yann Eliès, Frédéric Duthil, Thierry Chabagny) et Michel Desjoyeaux, en personne, viennent ainsi garnir les rangs d’une flotte hétéroclite ayant déjà fière allure. Des skippers de renom, à l’appétit aiguisé, qui devraient goûter à une entrée en matière plutôt corsée, au vu des conditions météo annoncées.
Malheureux sur la Transat, revanchards sur la Solo Arrimer…
Les bulletins d’inscription ont continué d’affluer ces deux dernières semaines sur le bureau du directeur de course, Denis Hugues. Parmi eux, quelques « malheureux » de la Transat Bretagne – Martinique, comme Yann Eliès (Groupe Queguiner – Leucémie Espoir), Frédéric Duthil (Sepalumic), ou encore Thierry Chabagny (Gedimat). Contraints à l’abandon dès les premiers jours de mer, les trois skippers, figures de proue de la classe Figaro Bénéteau, ont dû revoir leur programme de courses, à la dernière minute. « Avec mon partenaire, nous avons vite réfléchi comment mettre à profit ce coup du sort, explique Thierry Chabagny. La Solo Arrimer, comme la Solo Concarneau, sont calquées sur des formats d’étape de La Solitaire du Figaro – Eric Bompard cachemire, avec souvent beaucoup de portions côtières. Il me paraissait donc évident d’y prendre part. Cela me permettra d’arriver prêt et serein à Bordeaux, le 2 juin, après un entraînement grandeur nature. » Peut-être un mal pour un bien donc, en vue de leur prochaine participation à l’épreuve reine du circuit, pour laquelle la Solo Arrimer est qualificative. Car si Thierry Chabagny and co n’ont pu fouler le sable fin de Fort-de-France, fort à parier qu’ils espèrent désormais se refaire une santé au large des Sables d’Olonne…
Une flotte hétéroclite composée d’experts, de jeunes talents et de bizuths
Les « élèves », appliqués et talentueux, sont légion dans cette classe Figaro Bénéteau propice à l’éclosion de jeunes champions, à l’image de Xavier Macaire (skipper Hérault, vainqueur de l’ICOM Cup en mars), Paul Meilhat (skipper MACIF 2011), ou encore Morgan Lagravière (Vendée – deuxième de La Solitaire du Figaro et champion de France de course au large en 2012). Des « élèves » qui n’ont qu’une idée en tête, alors que retentit la sonnerie de début de saison : se mesurer aux maîtres de la discipline, en tête desquels figure Michel Desjoyeaux, le bien nommé « Professeur ». Armé par son partenaire historique, TBS, Michel Desjoyeaux, triple vainqueur de La Solitaire, est conscient qu’il aura besoin de temps pour retrouver son niveau « d’antan » : « Cela fait quatre ans que je n’ai pas navigué en Figaro en mode compétition, la dernière vraie sortie datant de 2009. Je vais donc devoir me réadapter. Et vu le niveau des camarades, il va forcément falloir un peu de temps pour se hisser au même cran… » Des camarades qui se nomment, entre autres, Armel Le Cléac’h (Banque Populaire), Jérémie Beyou (Maître Coq), Yann Eliès (Groupe Queguiner) ou Nicolas Lunven (Generali). Des cadors du circuit tous vainqueurs (et parfois doubles) de La Solitaire du Figaro – Eric Bompard cachemire. N’oublions pas non plus les nombreux bizuths prêts à en découdre, comme Jack Bouttell, Benoit Hochart ou encore Claire Pruvot, seule femme au départ. Ainsi que Gilles Le Baud, de retour à ses chères études, 40 ans après la première de ses deux victoires sur la Course de l’Aurore (ex Solitaire du Figaro). En somme, une « lutte de classe » alléchante en perspective !
Météo : une entrée en matière plutôt musclée
Alors qu’une grosse dépression, accompagnée de vents violents, s’apprête à balayer l’ouest de la France aujourd’hui et demain, les fichiers météo penchent vers un affaiblissement du système dépressionnaire à compter de jeudi, jour où les trois coups de canon seront donnés. « Cela devrait être musclé au départ et tomber un peu en soirée, analysait hier après-midi Guillaume Hauser, membre du comité d’organisation de l’épreuve. Une chose est quasi certaine : la course devrait être rapide ! Dans un régime de grains, avec un vent établi de secteur sud-ouest, nous aurons des conditions propices au reaching et au largue serré. Maintenant, ce sont des prévisions à trois jours. Donc il convient d’employer le conditionnel… »
En bref…
Un 27ème bateau va suivre la course dans son intégralité, sans être classé. Louis-Maurice Tannyères fera équipe, à bord de son Figaro Bénéteau 2, avec Lucas Rual. Ce tout jeune skipper, d’à peine 18 ans, a été détecté par le Pôle Vendée Course au Large de Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Issu de la voile olympique (49er), formé à Brest et licencié aux Sports Nautiques Sablais, il va ainsi pouvoir humer l’air du large, en compagnie d’un skipper expérimenté. Un processus qui s’inscrit pleinement dans la mission du Pôle Vendée, axée sur la sélection et la formation de jeunes talents vendéens.
Armel Le Cléac’h sur les bancs de l’école ! Le skipper du team Banque Populaire rend visite cet après-midi aux élèves de l’école primaire Marguerite Aujard de La Chapelle-Achard, en Vendée. Le dauphin de François Gabart sur le Vendée Globe va pouvoir répondre aux nombreuses questions préparées par les enfants et se prêter au jeu des autographes. Un inoubliable moment en perspective…
Pour suivre la course en direct, rien de plus simple : il vous suffit de vous rendre à l’adresse indiquée ci-après. Grâce aux balises de positionnement Yellow Bricks et au logiciel de cartographie du même nom, il sera possible de suivre l’évolution des positions des concurrents toutes les 10 minutes. Alors rendez-vous dès demain, 12h, à l’adresse suivante : http://yb.tl/sfa2013
VERBATIM des skippers :
Michel Desjoyeaux, TBS :
« Le convoyage s’est bien passé, malgré la fraîcheur ! En tout cas, ça fait du bien de naviguer, car je n’ai pas pu sortir beaucoup en mer cet hiver. Cela fait quatre ans que je n’ai pas pratiqué le Figaro en mode compétition, la dernière vraie sortie datant de 2009. J’ai remarqué que le côté pointu du bateau était toujours vers l’avant, c’est bon signe, les repères sont toujours là ! (Rires.) Plus sérieusement, j’ai pu vérifier pas mal de choses, voir que l’essentiel fonctionnait correctement, même s’il y a quelques bricoles à faire çà et là. Je suis dessus et tout sera opérationnel en temps et en heure. Après, je ne vais pas cacher qu’un temps de réadaptation me sera nécessaire. En même temps, avec la Solo Arrimer, je vais tout de suite entrer dans le vif du sujet ! Je vais donc essayer de régater avec les armes que j’ai aujourd’hui et tenter de reprendre en main le bateau. Je ne viens pas avec une ambition particulière et vu le niveau des camarades il va forcément falloir un peu de temps pour se hisser au même cran… C’est un challenge de plus que j’espère bien relever ! »
Thierry Chabagny, Gedimat :
« Après mon abandon sur la Transat Bretagne – Martinique, nous avons vite réfléchi avec mon partenaire Gedimat afin de voir comment mettre à profit ce coup du sort. Il paraissait évident de participer à ces deux épreuves préparatoires à La Solitaire du Figaro – Eric Bompard cachemire. Ces courses sont calquées sur des formats d’étape du Figaro, avec souvent beaucoup de portions côtières. J’ai participé à de nombreuses reprises à la Solo Concarneau que j’aime beaucoup, mais je serai « bizuth » sur la Solo Arrimer. Cela me permettra de me focaliser sur des objectifs précis de compétition, de valider toute la partie technique du bateau et d’arriver prêt et serein à Bordeaux, après un entraînement grandeur nature ! »
Morgan Lagravière, Vendée :
« La Solo Arrimer, c’est pour moi un souvenir marquant. Ce fut en effet ma toute première course sur le circuit Figaro Bénéteau. Une découverte donc. L’an passé, je suis revenu avec plus de pression au niveau du résultat et ça c’est plutôt pas mal passé (ndr : Morgan s’est classé 5ème en 2012). Là, cette année, j’aborde le rendez-vous avec plus de recul. Je ne me fixe aucun objectif en termes de résultat, mais plutôt des objectifs de travail. Je viens pour valider des aspects techniques et mettre en application ce que j’ai réalisé tout au long de l’hiver. Ça reste une confrontation directe avec mes adversaires, toujours intéressante, surtout que je n’ai pas forcément l’occasion de me mesurer à eux régulièrement, mais je ne veux pas m’emballer. Il y a un beau plateau certes, mais je vais devoir rester concentrer sur moi-même et ma performance. Je pense avoir progressé dans pas mal de domaines. Je connais encore mieux le bateau et je l’ai davantage personnalisé. Cette Solo Arrimer doit me permettre de monter doucement en puissance, car l’objectif numéro 1, pour lequel je m’entraîne dur chaque jour, reste La Solitaire du Figaro – Eric Bompard cachemire. Je ne compte donc pas tout dévoiler dès cette première course… »
Liste des 26 concurrents :
Joan AHRWEILLER / REGION BASSE NORMANDIE ; Jérémie BEYOU / MAITRE COQ ; Henry BOMBY / ZHIK – MADE FOR WATER ; Jack BOUTTELL / ARTEMIS 77 ; Thierry CHABAGNY / GEDIMAT ; Nick CHERRY / ARTEMIS 23 ; Michel DESJOYEAUX / TBS ; Frédéric DUTHIL / SEPALUMIC ; Yann ELIES / GROUPE QUEGUINER LEUCEMIE ESPOIR ; Matthieu GIROLET / LAFONT PRESSE ; Sam GOODCHILD / VASCO DE GAMA ; Edmund HILL / ARTEMIS 37 ; Benoit HOCHART / AQUARIUS ; David KENEFICK / FULL IRISH ; Morgan LAGRAVIERE / VENDEE ; Gilles LE BAUD / CARNAC THALASSO & SPA ; Armel LE CLEAC’H / BANQUE POPULAIRE ; Yannig LIVORY / THERMACOTE France ; Alexis LOISON / Groupe FIVA ; Nicolas LUNVEN / GENERALI ; Xavier MACAIRE / SKIPPER HERAULT ; Paul MEILHAT / SKIPPER MACIF 2011 ; Jean‐Pierre NICOL / BERNARD CONTROLS ; Claire PRUVOT / PORT DE CAEN OUISTREHAM ; Fréderic RIVET / DFDS SEAWAYS ; Julien VILLION / SEIXO HABITAT.