Finis les grains et les grosses rafales jusqu’à 50-55 noeuds. Cette nuit, le vent s’est progressivement affaibli et ce matin, les 14 solitaires toujours en course dans la Transat Bretagne – Martinique progressent au près serré dans 10 à 15 noeuds en direction du cap Finisterre que les premiers devraient dépasser en début d’après-midi. Le changement d’ambiance est donc radical, pour le plus grand bonheur des marins qui vont ainsi pouvoir recharger les batteries avant un nouveau coup de vent programmé demain soir.

Conformément aux prévisions météo, le vent a molli à l’approche du cap Finisterre. Ainsi, de 30-35 nœuds encore hier soir, il s’est progressivement affaibli au cours de la nuit pour se stabiliser autour de 10-15 nœuds ce mardi matin, avec néanmoins quelques trous d’air comme en témoignait Erwan Tabarly à la vacation de 5 heures. Deuxième au premier pointage du jour, le skipper d’Armor Lux – Comptoir de la Mer annonçait 6 petits nœuds au moment précis où il était en ligne. Il avouait cependant être plutôt content de bénéficier enfin d’un peu de répit après la journée d’hier même si les bateaux continuent de taper un peu, la faute à une mer résiduelle.

On l’aura compris, le confort de vie à bord des Figaro Bénéteau 2 – qui ont désormais renvoyé toute la toile et naviguent sous génois – s’est considérablement amélioré ces dernières heures. Ça ne mouille plus sur le pont et les marins en profitent pour faire sécher leurs affaires et inspecter leur monture afin de s’assurer que tout est en place. Yoann Richomme, troisième au classement, avouait à la vacation avoir quelques petites réparations à effectuer ici et là. Sûr qu’il n’est pas le seul à devoir bricoler un peu aujourd’hui. Le Carnacois, toujours au coude à coude avec Fred Duthil (Sepalumic), le leader de la flotte, se préparait également à affaler sa grand-voile pour un « check » complet avant d’entamer une petite sieste réparatrice et un bon repas chaud. Car c’est bien l’enjeu des prochaines 24-36 heures : réussir à recharger les batteries au maximum avant l’arrivée, mercredi après-midi, d’une nouvelle perturbation. Mais ce n’est pas tout. Dans l’immédiat, les solitaires doivent en effet se concentrer sur le passage du cap Finisterre – que la tête de flotte devrait atteindre en début d’après-midi. La difficulté ? Choisir de passer à l’intérieur ou à l’extérieur du DST (Dispositif de séparation de trafic). Il semble cependant que les navigateurs n’aient finalement pas tellement d’autre choix que de passer au plus près de la côte compte-tenu de la direction actuelle du vent. A suivre.

Ils ont dit :

Erwan Tabarly (Armor Lux – Comptoir de la mer) :

 » Le vent a bien baissé, on n’a plus que 6 nœuds. On passe d’une journée à 30-40 nœuds avec des rafales à plus de 60 nœuds, à presque rien maintenant. Ca a diminué progressivement toute la nuit. Il y a eu des manœuvres, il a fallu renvoyer la toile. J’en ai profité pour manger et pour dormir. Finalement je n’ai pas vu passer la nuit. Les conditions sont très variables, il y a des trous d’air et ça reprend. Ca change énormément. En tous les cas, ça nous fait un petit peu de répit. Ca ne mouille plus sur le pont. On peut rentrer tranquillement dans le bateau. Il reste encore une mer résiduelle alors le bateau tape un peu. Il faut faire attention aux réglages, ce n’est pas encore la glisse. Le cap Finisterre, ce sera dans la soirée d’aujourd’hui. On va avoir une journée ou deux de répit et ça va être rebelote : du vent fort, mais au près cette fois. On va essayer d’en profiter un peu avant d’aller au front. Ce n’est pas facile de choisir de quel côté passer au cap Finisterre parce qu’on n’a pas le droit d’aller dans le rail des cargos et qu’il est sur notre route. Je vais essayer de bien me reposer aujourd’hui et demain, de bien m’alimenter. J’ai fait mon premier repas chaud cette nuit. Je vais bien ranger le bateau en recharger les batteries au maximum ».

Yoann Richomme (DLBC Module Création) :

« Ça a commencé à mollir en début de nuit et on a pu renvoyer le génois. Là, c’est calme, il y a entre 12 et 15 nœuds, au près serré et on se dirige vers un passage entre le DST et la côte espagnole. Ma préférence était de passer au dessus du DST mais là, le vent ne le permet pas. On ne se quitte pas trop avec Fred (Duthil), il est à 200 mètres à mon vent. J’ai fait mon premier repas en début de soirée et là j’essayais de me reposer. Je pense pouvoir dormir une petite heure. Nous allons recommencer à toucher du vent fort en début de journée mercredi jusqu’à jeudi, fin d’après midi. Il y a quasiment 36 heures un peu inconfortables. Ce sera le même topo qu’hier, mais peut-être un peu moins désagréable. Il faut que les voiles tiennent. J’ai des petites réparations à faire. Je vais descendre la grand-voile pour vérifier. Je me suis fait une petite job-list des trucs à faire. En haut de celle-ci, il y a « faire sécher mes affaires et le bateau ». Fred (Duhtil), ça fait un bon lièvre, les autres que j’ai à vue dans la journée m’aident aussi. C’est encore assez groupé pour les suivre sur l’AIS. Normalement, je serai au cap Finisterre vers 13 heures TU. On est déjà à contre courant de tous les cargos. On sera un peu coincé au niveau de la trajectoire au cap Finisterre, parce qu’on ne peut pas rentrer dedans. Mais ça ne va pas durer trop longtemps : une vingtaine de milles seulement. »

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