Huit jours après le passage du Cap Horn, Maserati glisse le long de l’anticyclone des Galápagos au portant dans des vents d’une vingtaine de noeuds. L’Equateur se rapproche, le soleil du Pacifique commence à cogner sur le pont, et les duvets sont utilisés uniquement la nuit qui reste fraîche.

Apres 30 jours de mer et deux records battus l’équipage commence à bien se connaître et les six nationalités différentes réussissent à communiquer à moitié en anglais, à moitié en français et le reste en italien et en espagnol. C’est assez rigolo et quelque fois cocasse, souvent le bazar, mais on s’en sort toujours.

Mais qui sont ses marins embarqués sur cette gondole Italienne qu’est Maserati ?

  • Giovanni Soldini n’est plus à présenter! Vainqueur du BOC Challenge en 1999 puis de plusieurs courses dont l’Ostar. Il est Le coureur au large italien, animateur des circuits Imoca orma et plus récemment class 40. En 2009 il rachète le Volvo 70 pour courir la Volvo Océan Race en 2012 mais la crise arrive et empêche le projet de voir le jour.

L’année dernière, Giovanni réussit à convaincre Maserati d’affréter le volvo pour une campagne de Record Océaniques. Les navigations s’enchaînent autour de l’atlantique puis cet hiver nous tentons de battre le record de la route de l’ Or New-York/San Francisco.

  • Guido Broggi est le second de Giovanni depuis des années, il a été de toutes les navigations ou constructions. Spécialiste du gréement et des câbles chez Mafioli, il a travaillé sur la coupe de l’America sur les plus gros bateaux du monde. A bord, Guido est notre spécialiste du système de quille et du moteur.
  • Corrado Rossignoli est l’équipier d’avant modèle. Sportif, organisé, il a l’expérience de la Coupe de L’America et des régates inshore en maxi avec des équipages internationaux.
  • Carlos Hernandez est Espagnol, natif de l’archipel des Canaries. C’est le plus jeune, 24 ans, et probablement un futur équipier des projets espagnols de la Volvo Océan Race, toujours prêt, de bonne humeur, et très bien préparé physiquement. Il est permanent sur Maserati et connait bien le bateau.
  • Boris Herrmann est un marin accompli, avec déjà deux tours du monde à son actif en Class 40 et en Imoca 60 pour la Barcelona World Race. Il navigue depuis le début du projet sur Maserati et officie en tant que navigateur.
  • Ryan Breymaier vient des USA mais habite en France depuis 5 ans, il travail au sein de l’écurie de la course de Roland Jourdain et a fait la dernière Barcelona World Race avec Boris. Solide et bon marin, Ryan est spécialiste du gréement. Il rêve de mener son propre bateau pour le Vendée Globe.
  • Tiger est notre chinois du bord. Toujours souriant et ultra motivé, Tiger a participé à la dernière Volvo avec la team Sanya. Chef d’entreprise pendant 20 ans, il a choisi de se reconvertir en navigateur professionnel. Depuis 3 ans, il multiplie les expériences nautiques en tout genre dans le but de mener son projet, soit en Imoca pour une Barcelona, soit pour la prochaine Volvo. Ce qui est certain c’est que l’on entendra parler de lui dans les prochaines années.
  • Michèle Sighel, Italien et voyageur invétéré aux expériences de vie multiples. Il s’occupe de la lourde tâche de préparer à manger pour tout le monde deux fois par jour, si possible à heure fixe. Il sélectionne les prises de vue, vidéo et autres petits reportages. Il est permanent de Maserati et a aussi en charge le petit entretien d’accastillage et autres bricoles du bateau.
  • Sébastien, déjà présent sur Maserati l’an passé, pour la tentative de record de l’Atlantique, je suis l’un des deux chefs de quart avec Giovanni. Je m’occupe avec trois autres équipiers de faire marcher le bateau le plus vite possible. A l’heure de réception des fichiers météo Gio, Boris, Ryan et moi-même étudions ensemble les meilleures routes à suivre en fonction des conditions de vent, puis au fil des heures nous adaptons la voilure de Maserati afin d’aller le plus vite possible vers San Francisco.

A 4 000 milles de San Francisco, les routages prévoient 15 jours de mer mais il nous faudra sans doute un peu de patience au passage de l’équateur où le vent devrait mollir. Notre temps dépendra aussi de la dépression positionnée à l’ouest de San Francisco.

Quelques heures d’attention, de réglage, de manœuvres, et de matossage nous séparent de l’arrivée que l’on espère très proche du temps de référence des multicoques, le record des monocoques étant maintenant quasiment acquis, mais tant que la ligne d’arrivée n’est pas franchie….

Record New-York/Equateur : 8 jours monocoques
Record New-York/Cap Horn : 22 jours mono/multi

Seb Audigane

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