Dernière ligne droite
Flashés à plus de 15 et 16 noeuds cette dernière heure, François Gabart (MACIF) et Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) n’ont pas fini d’accélérer, à mesure que le vent va fraîchir. Les derniers milles qui se profilent vont bientôt mettre un terme à ce duel planétaire d’une intensité inédite. Pendant que Jean-Pierre Dick (Virbac Paprec 3) s’interroge toujours sur les possibilités de continuer, Alex Thomson (Hugo Boss) s’apprête à le doubler. Derrière, Jean Le Cam (SynerCiel) et Mike Golding (Gamesa) sont revenus cette nuit dans l’hémisphère nord.
Le sprint final est lancé ! Ce matin, les deux leaders sont passés sous la barre symbolique des 1000 milles en direction des Sables d’Olonne, point de départ et d’arrivée de cette magnifique course planétaire en solitaire. Entre 15 et 17 noeuds de moyenne depuis cette nuit, dans un vent d’ouest de 20 noeuds, François Gabart mène toujours ce septième Vendée Globe sans faiblir, même si Armel Le Cléac’h est légèrement remonté cette nuit. Il se trouve ce matin à 101 milles du skipper de MACIF. Actuellement babord amure, les deux marins devraient naviguer sur le même bord toute la journée avant d’empanner à la faveur d’une bascule du vent au sud-ouest, qui leur permettra de faire route directe vers leur destination finale. La manoeuvre est prévue aux alentours d’une heure du matin pour Gabart et de 4 h pour Le Cléac’h. L’arrivée du premier a quant à elle été rééstimée au dimanche 27 janvier, à 3 h du matin.
Alex Thomson bientôt troisième
A 732 milles du leader, 450 milles dans le sud-ouest de l’archipel des Açores, Jean-Pierre Dick (Virbac Paprec 3) navigue toujours dans un vent de sud-ouest de 15 noeuds qui pousse son bateau sans quille à un peu moins de 10 noeuds de moyenne ces dernières 24 h, affichant au compteur une honorable distance parcourue de 230 milles. C’est très bien si l’on considère l’avarie majeure subie par le skipper niçois et les difficultés de navigation qui en découlent mais c’est insuffisant pour empêcher le retour d’Alex Thomson (Hugo Boss) qui navigue deux noeuds et demi plus vite sur la route directe depuis hier matin. Le skipper gallois n’est plus qu’à 35 milles dans le sillage de Jean-Pierre Dick, bien plus ouest que celui des deux leaders. Sauf escale et abandon du Français (décision prise dimanche), les deux poursuivants devraient donc contourner l’archipel des Açores par l’ouest. Ils naviguent actuellement dans un flux de sud-ouest de 15-20 noeuds qui devrait basculer au sud en fraichissant ce soir avant de virer ensuite au sud-sud-ouest à 25-30 noeuds. A l’approche des iles, le skipper de Virbac Paprec 3 aura eu le temps de se faire une idée plus précise du comportement de son bateau sous-toilé et fortement balasté, et pourra alors décider de tenter de rallier les Sables d’Olonne ou non, en fonction des conditions météorologiques annoncées.
Retours dans l’hémisphère nord
Depuis hier soir, Jean Le Cam (SynerCiel) en a enfin fini avec l’Atlantique Sud. Et le moins que l’on puisse dire est que celui-ci ne lui a pas vraiment fait de cadeau. De longues journées de progression difficile au près dans une mer casse bateau ont mis a rude épreuve les nerfs du marin et allongé significativement son temps de remontée. Il aura mis 16 jours et 11 h entre le cap Horn et l’équateur (4000 milles), contre 14 jours pour François Gabart. Un peu plus de 4 heures dans le sillage du skipper de SynerCiel (soit 1 h 15 ce matin), Mike Golding (Gamesa) franchissait également la ligne de démarcation des deux hémisphères, une semaine après Alex Thomson. Séparés d’une quarantaine de milles, le Breton et l’Anglais vont naviguer toute la journée dans un paisible vent d’est d’une dizaine de noeuds, qui devrait tourner au nord-est demain.
L’Atlantique Sud au ralenti
Reste que si la progression des deux hommes dans l’Atlantique Sud s’est avérée très difficile, elle leur a permis malgré tout de creuser un peu l’écart sur leurs partenaires encore plus mal chanceux. De ceux-ci, c’est Dominique Wavre (Mirabaud) qui s’en sort le mieux. A 440 milles de Jean Le Cam, le Suisse était le seul marin de l’hémisphère sud à afficher une vitesse à deux chiffres depuis 24 h. Son expérience lui a guidé le choix d’une route médiane, la plus proche possible de la route directe, et c’était visiblement la moins mauvaise considérant les exécrables conditions météorologiques rencontrées…les pires que ce tourdumondiste acharné ait jamais rencontré. Au travers dans un vent d’est de 10-15 noeuds qui va adonner, il devrait passer l’équateur dans une trentaine d’heures…Toujours très à l’ouest, à 80 milles des côtes brésiliennes, Arnaud Boissières (Akena Vérandas) semble accélérer légèrement pendant que Javier Sanso (Acciona 100 % EcoPowered) n’en fini pas de s’extirper de vents erratiques. Après une nuit très difficile, il progressait à 4,2 noeuds ce matin…
Retour des retardataires
Même si elle est moins rapide ce matin, la queue de flotte a au contraire bien profité de cette remontée de l’Atlantique Sud. A commencer par Bertrand de Broc (Votre Nom autour du Monde avec EDM Projets). Celui-ci n’est plus qu’à 120 milles de l’Espagnol pendant que Tanguy de Lamotte (Initiatives-coeur) est parvenu également à ne pas trop se faire décrocher, 300 milles derrière. Si la situation météorologique s’est maintenant compliquée, le gain sur le peloton des poursuivants est vraiment a signaler. A 4323 milles du leader, Alessandro Di Benedetto (Team Plastique), privé de presque toutes ces voiles de portant bénéficie d’une bonne progression au près, dans un vent de nord de 15 noeuds qui devrait basculer progressivement au nord-ouest dans l’après-midi, en fraîchissant. Pour lui la route est encore longue mais il n’y a là pas vraiment de quoi impressionner celui qui a réussi à boucler un tour du monde, en solitaire et sans assistance, sur un bateau trois fois plus petit…en 268 jours !
Classement au 25/01 – 04h00 UTC
- FRANCOIS GABART
[ Macif ]
à 890,3 milles de l’arrivée - ARMEL LE CLEAC’H
[ Banque Populaire ]
à 101.7 milles du leader - JEAN PIERRE DICK
[ Virbac Paprec 3 ]
à 732.2 milles du leader - ALEX THOMSON
[ Hugo Boss ]
à 769 milles du leader - JEAN LE CAM
[ SynerCiel ]
à 2246.3 milles du leader