À 120 milles de la très célèbre latitude de séparation des deux hémisphères, François Gabart continue sa belle remontée de l’Atlantique et devrait passer de l’autre côté dans une dizaine d’heures. Derrière, les écarts se stabilisent et tous attendent de savoir à quelle sauce ils seront mangés dans le pot au Noir. Mais en milieu de flotte, l’ordre est bouleversé et quelques changements au classement sont intervenus à la faveur de Mike Golding et Javier Sanso. Plus au sud au bout de la terre de Feu, Bertrand de Broc est de nouveau cap hornier et navigue actuellement au sud de l’île des Etats. Prochain sur la liste, Tanguy de Lamotte qui navigue actuellement à une dizaine de milles du rocher du bout du monde.

Au milieu de l’Atlantique, un marin s’apprête à faire son entrée dans l’hémisphère nord tandis que bien plus au sud deux hommes ont et font leur entrée dans l’Atlantique. Deux passages symboliques pour les solitaires qui viennent de passer 64 jours en mer.
Encore en Atlantique pour une dizaine d’heures, François Gabart navigue actuellement à 120 milles de cette belle latitude, mais si ce passage est important, la prochaine grande échéance, le pot au noir est très certainement en ligne de mire pour Macif qui mène toujours la flotte avec 248 milles d’avance sur Banque Populaire et 695 sur Virbac Paprec 3. 3600 milles plus au sud, Bertrand de Broc a fait son entrée dans l’Atlantique. C’est hier en fin d’après-midi, après 65 jours 5 heures et 58 minutes de mer et encore porté par la lumière du jour, que le skipper de VNADM a célébré l’événement. « Le Horn, c’est un peu une porte de sortie après une trentaine de jours dans des conditions un peu sauvages, dans l’humidité, dans la flotte, dans les cirés, dans les bottes. C’est la fin d’une mer difficile qui ne fait pas de cadeau. Même si on vient pour elle, on est content d’en finir et de retrouver l’Atlantique, synonyme de retour à la maison. C’est un passage mythique qui garde le souvenir de grandes époques des conquêtes maritimes et de la course au large, même si aujourd’hui on se permet de le franchir à des vitesses folles à bord de nos bateaux. Je suis fier de le franchir, d’avoir accompli deux tiers du parcours sans m’arrêter, il se mérite ce cap Horn ! » Confiait Bertrand après son passage.
Si ce n’est pas son premier passage, le moment reste unique et c’est ce que Tanguy de Lamotte s’apprête à vivre à son tour mais pour la première fois. Positionné à 10 milles du cap Horn au moment où nous écrivons ces lignes, le skipper d’Initiatives Cœur sera cap hornier à la lecture de cet article. Bravo Tanguy pour ce parcours. (Plus d’informations à suivre dans le courant de la matinée)

Valse des positions en milieu de flotte

Implosion en milieu de flotte pour les deux groupes. Mike Golding qui ne cessait de revenir sur Jean Le Cam a réussi son coup en gagnant une place au classement général. Gamesa est désormais 5e et dispose de 12 milles d’avance mais ce changement intervient suite à la séparation des deux hommes, SynerCiel préférant opter pour une route vers l’ouest, Gamesa choisissant l’est. Au milieu des deux marins, une bulle sans vent qui sera très certainement le juge arbitre de cette lutte en Atlantique sud. Qui aura fait le bon choix ? il faudra attendre encore quelques jours pour faire les comptes.
174 milles derrière Jean Le Cam, Javier Sanso qui navigue sur une route quasi identique à celle de Mike Golding, remonte de deux places au classement. La meilleure place en ce mardi matin est bel et bien à l’est, mais le skipper d’Acciona sait que la suite des événements ne sera pas aussi simple. Sur une route un peu plus ouest, Mirabaud et Akéna Vérandas viennent d’empanner et font désormais route parallèle à celle d’Acciona avec 74 milles de retard.
Sur la route de ces 5 solitaires, une deuxième bulle anticyclonique est à négocier et la remontée va très certainement réserver encore quelques surprises.

Chiffres et faits

  • Macif à 120 milles de l’équateur
  • Initiatives Cœur à 10 milles du cap Horn
  • Alessandro Di Benedetto bientôt seul dans le Pacifique à 830 milles de la pointe sud-américaine.
  • Javier Sanso plus poche de Mike Golding (186 milles) que d’Arnaud Boissières (308 milles) et Dominique Wavre (240 milles) en distance latérale.
  • Meilleure progression sur 24h pour Jean-Pierre Dick avec 383,1 milles.
  • Vitesse la plus faible pour Arnaud Boisisères qui depuis 1h navigue à 2,8 nœuds.
  • Alex Thomson à 210 milles des côtes brésiliennes.
  • Armel Le Cleac’h à 186 milles de Fernando de Noronha.

Classement au 15/01 – 04h00 UTC

  1. François Gabart
    [ MACIF ]
    à 3 307,5 milles de l’arrivée
  2. Armel Le Cléac’h
    [ Banque Populaire ]
    à 248 milles du leader
  3. Jean Pierre Dick
    [ Virbac-Paprec 3 ]
    à 695,1 milles du leader
  4. Alex Thomson
    [ Hugo Boss ]
    à 882,8 milles du leader
  5. Jean Le Cam
    [ SynerCiel ]
    à 1 990,7 milles du leader

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