Le cap Horn se fait désirer. Depuis la dernière porte obligatoire du parcours, les marins en rêvent. Doubler ce cap mythique est synonyme de retour au bercail, d’un rapprochement avec la civilisation, même s’ils le savent bien : la remontée de l’Atlantique est piégeuse, tout peut encore arriver. Jean Le Cam (SynerCiel) va donc connaître la délivrance dans la matinée et le bonheur de mettre le clignotant à gauche.

Il va le savourer ce cap mythique… Depuis une semaine, Jean Le Cam a du batailler ferme avec un Pacifique Sud énervé. Le cap Horn en ligne de mire, le skipper de SynerCiel a mangé son pain noir, secoué par une mer démontée, un vent fort et instable. Après une série d’empannages dans la baston, le voilà à 5 heures ce matin à 60 milles du cap Horn poussé par un vent de sud-ouest de moins de 20 nœuds. Un œil sur le radar, un œil sur le pont, Jean s’apprête à vivre plusieurs heures de veille pour faire sa route entre les glaçons. Les icebergs restent bien présents à l’est du Horn ; il va falloir choisir la bonne trajectoire. Derrière lui, c’est bientôt la délivrance pour le club des cinq emmené par Mike Golding (Gamesa) toujours en tête à 295 milles du cap tant désiré. Les cinq IMOCA naviguent désormais dans des conditions bien plus agréables. Le vent, cependant toujours instable, diminue au fur et à mesure de leur approche du Horn. Dominique Wavre (Mirabaud) et Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) restent au coude au coude à moins de 20 milles l’un de l’autre. Bernard Stamm, dont on sait qu’il est totalement privé d’énergie, navigue sans filet. L’approche du cap Dur risque d’être compliquée pour le skipper franco-suisse. A 200 milles derrière, Arnaud Boissières (Akena Vérandas) et Javier Sanso (Acciona) sont à 20 milles d’écart aux prises avec un système de transition générant des vents d’ouest plus faibles. L’heure n’est plus à la discussion par VHF, mais plutôt à l’analyse météo et aux manoeuvres d’empannage. La tête de groupe verra le caillou dans 20 heures.

De Broc, De Lamotte, Di Benedetto à fond !

Pointé à 16,9 nœuds de vitesse ce matin, le skipper de Team Plastique navigue toujours à l’avant d’une dépression. Le vent de nord-ouest de 25 nœuds, qui ne devrait pas mollir dans les prochaines heures, permet à Alessandro Di Benedetto de cravacher vers la porte Ouest Pacifique pleine balle… En 24 heures, le marin italien a gagné 115 milles ! Tanguy de Lamotte (Initiatives Cœur) et Bertrand de Broc (Votre Nom Autour du Monde avec EDM Projets) sont entrés cette nuit dans une belle dépression de sud-ouest de 35 nœuds. Ils vont devoir empanner pour atteindre la dernière porte du parcours à 480 milles devant l’étrave de Bertrand.

Alex Thomson gagne du terrain

Ca tricote toujours en tête de course. Les deux leaders naviguent au près dans du vent mollissant de nord-ouest (15 noeuds). François Gabart (Macif) et Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) conservent un écart latéral significatif de 110 milles. Dur, dur de grappiller des milles au près pour Armel, quand les conditions sont les mêmes que son camarade de jeu… Jean-Pierre Dick (Virbac Paprec 3), suite à son problème d’estrope d’étai survenu hier dans la matinée, a perdu du terrain et s’est décalé vers l’est. Il n’est plus qu’à 170 milles devant Alex Thomson, lequel doit se frotter les mains. Le skipper d’Hugo Boss a récupéré 180 milles en 24 heures ! D’autant qu’il fait une route plus directe que ses compagnons de tête de flotte. L’Atlantique Sud tient toute ses promesses….

Classement au 08/01 – 04h00

  1. FRANCOIS GABART
    [ Macif ]
    à 5 388,3 milles de l’arrivée
  2. ARMEL LE CLEAC’H
    [ Banque Populaire ]
    à 65.9 milles du leader
  3. JEAN-PIERRE DICK
    [ Virbac Paprec 3 ]
    à 406.7 milles du leader
  4. ALEX THOMSON
    [ Hugo Boss ]
    à 576.3 milles du leader
  5. JEAN LE CAM
    [ SynerCiel ]
    à 1685.7 milles du leader

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