Bonne pression
Les treize concurrents du Vendée Globe affichent ce matin de bonnes vitesses moyennes leur permettant d’allonger la foulée… Tandis qu’en tête de flotte, les frères d’armes, François Gabart (Macif) et Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) continuent de régater serré, Jean-Pierre Dick (Virbac Paprec 3) a encore réduit son écart cette nuit. Sur son Cheminées Poujoulat, Bernard Stamm a remis du bois : il semble paré à ne faire qu’une bouchée d’Arnaud Boissières (Akena Vérandas).
Vingt jours. Deux océans quasiment. Depuis le 10 décembre dernier, François Gabart (Macif) et Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) régatent à couteaux tirés sur la même trajectoire. Et ce n’est pas fini ! Moins de 8 milles les séparaient cette nuit dans un bon flux d’ouest de 15-16 nœuds. La route jusqu’au cap Horn n’est plus si longue (1000 milles) d’autant que le vent devrait rester de la partie. Devant leurs étraves, la dorsale anticyclonique se fait la malle vers le nord-est, les IMOCA sont désormais poussés par une dépression donnant un vent de nord-ouest bien établi (jusqu’à 20 nœuds). Des conditions idéales pour faire glisser les machines… Théoriquement, le cap Horn sera doublé le 1er janvier pour les leaders. Cependant, le cap « dur » réservera aux marins une navigation difficile, car la glace menace sérieusement.
L’art de prendre la porte
Situé au nord de la porte « Pacifique Est », Jean-Pierre Dick (Virbac Paprec 3) est un homme heureux. Il a parcouru la plus grande distance ces dernières 24 heures avec 431 milles au compteur. Pointé à 19 nœuds tôt ce matin, le marin niçois fait route au sud-est pour se rapprocher de la latitude du Cap Horn. A force de cravacher, Jean-Pierre a encore réduit de 20 milles l’écart qui le sépare des premiers. L’Anglais Alex Thomson (Hugo Boss), en quatrième position et à 600 milles de Virbac Paprec 3 navigue dans un bon flux d’ouest, cap sur la porte « Pacifique Est ». A 1000 milles dans son tableau arrière, Jean Le Cam s’apprête à prendre la porte. Celle dite « Pacifique Ouest ». Elle n’est plus qu’à 160 milles de son étrave. Deux autres compères se livrent un duel : Mike Golding (Gamesa) et Dominique Wavre (Mirabaud) ne sont qu’à 30 milles l’un de l’autre. Ils naviguent tous les deux bâbord amures dans un vent régulier. Réglages fins pour obtenir la vitesse maximale du bateau, voilà leur programme du jour ! Dans leur sillage, l’Espagnol Javier Sanso (Acciona 100% EcoPowered) ne lâche rien. Après avoir perdu un peu de distance suite à son souci de chariot de grand-voile, le voilà reparti pour attaquer et réduire jour après jour l’écart avec ses petits camarades devant son étrave.
Bernard Stamm revient
Son plan Kouyoumdjian de dernière génération démontre un joli potentiel. Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) regagne du terrain malgré son arrêt forcé. Il grappille d’heure en heure des milles sur Arnaud Boissières (Akena Vérandas) et file ce matin à plus de 18 nœuds après avoir parcouru 411 milles ces dernières 24 heures. Bernard n’est plus qu’à 80 milles de Cali. La course reprend ses droits ! A l’arrière de la flotte, Bertrand de Broc (Votre Nom autour du Monde avec EDM Projets) et Tanguy de Lamotte (Initiatives Cœur) naviguent encore sous la Nouvelle-Zélande. Il leur reste 600 milles à parcourir avant d’aborder le point le plus ouest de la porte « Nouvelle Zélande ». 200 milles les séparent, de quoi vouloir jouer une place. Quant à Alessandro Di Benedetto, il devrait passer la porte d’Australie dans la journée. Une autre course pour le marin franco-italien. Une belle aventure dans la course autour du monde sans escale et sans assistance… à 4 900 milles du leader.
Classement au 30/12 – 04h00
- François Gabart
[ MACIF ]
à 8066,4 milles de l’arrivée - Armel Le Cléac’h
[Banque Populaire]
à 6,3 milles du leader - Jean Pierre Dick
[ Virbac-Paprec 3 ]
à 351,8 milles du leader - Alex Thomson
[ Hugo Boss ]
à 932,5 milles du leader - Jean Le Cam
[ SynerCiel ]
à 1 941,8 milles du leader