Nouveaux temps de référence à Leeuwin pour Gabart
La carte postale en ce premier jour de week-end est assez simple sur l’océan Indien. Comme à l’accoutumé, les deux premiers continuent de s’échapper en ayant coupé la longitude du cap Leeuwin la nuit dernière alors qu’en milieu de peloton, la météo est au centre des préoccupations pour gagner dans l’est. De son côté, Dominique Wavre doit toujours composer avec ces calmes beaucoup trop présents à son goût et Jean Pierre Dick devrait passer la pire journée depuis le départ des Sables, il y a plus d’un mois. En revanche, pour l’arrière de la flotte, le vent ne fait pas défaut et les moyennes sont plus que raisonnables, Javier Sanso sur Acciona en profitant même pour se rapprocher de la 8e place de Mirabaud.
Inutile de chercher à arrêter les deux leaders dans leur folle cavalcade. Preuve en est, les deux nouveaux de temps de référence que vient d’établir François Gabart sur Macif. En franchissant la longitude du Cap Leeuwin en Australie à 22h25 TU (23h25 Heure française), hier soir, François Gabart établi un nouveau temps de référence entre Les Sables d’Olonne et Leeuwin en 34j 10h et 23 minutes. En 2004, le temps de référence, celui de Vincent Riou sur PRB était de 36j 12h et 48 minutes soit 2j 2h et 25 min de mieux. Il établit également un nouveau temps de référence entre le cap de Bonne-Espérance et Leeuwin en 11j 6h et 40 min. Ce temps de référence appartenait alors à Michel Desjoyeaux sur Foncia avec 11j 6h et 49 min, soit un gain de 9 minutes pour le poulain de l’ancien vainqueur.
Un peu moins de deux heures après le passage de Macif, Armel Le Cleac’h franchissait à son tour la longitude de ce deuxième grand cap de la course. Son temps entre les Sables et Leeuwin est de 34j 12h et 13min. Toujours dans un front de sud ouest de 25 nœuds, les deux hommes accumulent les milles mais le charbon de Macif semble avoir un meilleur rendement que celui de Banque Populaire car au pointage de ce matin, 40 milles séparent désormais les deux hommes.
Les pénitents Wavre et Dick
Si Dominique Wavre se sentait un peu seul dans sa traversée du désert aquatique, il devrait rapidement être rejoint par Jean Pierre Dick sur Virbac Paprec 3. En effet, le méditerranéen va très certainement connaître l’épisode le plus difficile depuis le départ avec la traversée de la bulle anticyclonique. Décroché des leaders depuis quelques jours, Dick est rattrapé par la pétole et sa progression va chuter d’une façon vertigineuse. À 330 milles de la longitude de Leeuwin, il est fort probable qu’Alex Thomson sur Hugo Boss et Bernard Stamm sur Cheminées Poujoulat coupent la longitude du cap avant lui. Les deux skippers ayant opté pour une route très au nord bénéficient d’un flux de nord ouest d’une vingtaine de nœuds qui devrait passer nord est dans la journée. Un flux qui va les accompagner pas mal de temps alors que Jean Pierre Dick peinera à trouver la sortie de la bulle. Les comptes dans une trentaine d’heure devraient êtres encore plus salés pour l’actuel troisième au classement. De son côté, Dominique Wavre affiche la progression la plus lente depuis 24h avec en guise de deuxième effet une moyenne de 2,4 nœuds depuis un peu plus d’une heure.
Carte postale indienne
Les malheurs des uns faisant le bonheur des autres, Javier Sanso sur Acciona 100% EcoPowered qui navigue vite et dans un bon flux de nord ouest de 30 nœuds, fond sur Mirabaud. En 24 heures, le skipper espagnol a comblé son retard qui ne se porte désormais plus qu’à 162,9 milles. Javier Sanso pointe ce matin à 167,9 milles de Dominique Wavre. Mais le skipper de Mirabaud qui est passé la nuit dernière entre les îles Amsterdam et Saint-Paul, va avoir le droit d’accélérer dans les prochaines heures grâce à un très bon flux de nord ouest de 25-30 nœuds passant sud ouest dans la journée. Pour Jean Le Cam (SynerCiel) et Mike Golding (Gamesa) les moyennes ne sont pas aussi élevées qu’à l’avant, mais ils maintiennent tout de même de bonnes vitesses dans une zone de transition météo.
Pour Arnaud Boissières (Akéna Vérandas), la nuit a été plutôt musclée et son message de ce matin, parle de lui-même : « Ambiance du bord, rafales à plus de 50 nœuds, vagues de 5 a 7 mètres. C’est gros mais c’est beau et magique. À l’intérieur, on se traîne à quatre pattes, le soleil est là pour nous faire apprécier les éléments qui s’expriment. Dehors c’est le karsher, mais le modèle pro. J’ai du mal à me faire un café dans le shaker. Je patiente, mais il fera du bien le premier ». Dans ces conditions, le marin des Sables d’Olonne affiche tout de même une belle progression.
Un peu plus en retrait, Bertrand de Broc sur Votre Nom Autour du Monde avec EDM Projets, navigue dans un flux puissant de sud ouest comme Arnaud Boissières mais une zone de calme devrait le toucher dans la journée. À l’inverse de Cali, Bertrand n’a pas de pluie, une information qui change la donne question vie à bord mais les deux hommes naviguent sur une mer de plus 6 mètres de haut.
Après avoir validé la porte de Crozet, Tanguy de Lamotte sur Initiatives Cœur avance à plus de 15 nœuds dans un vent de 20 à 25 nœuds tout comme Alessandro di Benedetto sur Team Plastique.