Eric Peron passe à l’Olympisme
Après quelques années de course au large, le navigateur Eric Péron revient à ses premières amours : la voile olympique. Eric caresse le rêve d’une médaille aux Jeux Olympiques de Rio, à bord des nouveaux petits catamarans à foils qui seront menés par un équipage mixte.
Eric Péron n’est pas seulement connu pour le sympathique « buzz » médiatique qu’il avait créé sur Internet avec son amusant petit film parodique : « Bref, je cherche un sponsor ». Il est avant tout un marin de haut niveau, comme il l’a prouvé au large ces dernières années. Avec notamment cette année une deuxième place sur la Transat AG2R et la victoire dans le Tour de France à la Voile, à bord de TPM. Des résultats qui ne faisaient que confirmer sa 4e place sur la Solitaire du Figaro 2010 ou encore cet autre podium (3e) sur la Transat AG2R 2008. « Un client », comme on dit sur les pontons. Mais il ne faut pas oublier non plus qu’Eric Péron, avant ce passage au large « par soif d’aventure », était déjà un spécialiste de voile olympique : en 4.70 et en 49er notamment. C’est donc en quelque sorte un retour aux sources qu’Eric opère en décidant de se lancer dans une préparation olympique dont l’objectif est de représenter la France aux Jeux Olympiques de Rio. « Et l’objectif n’est pas seulement de figurer, mais de gagner » dit-il sans faux-semblants.
Double mixte sur foils
L’occasion se présente aujourd’hui avec le retour du catamaran aux JO, dont les multicoques étaient absents depuis 2008. Le support choisi est le Nacra 17, un petit multicoque à foils léger, rapide, spectaculaire et qui sera mené par un double mixte : un garçon/une fille. Après avoir navigué à l’invitation de Franck Citeau à l’ENV de Quiberon sur les bateaux d’entrainement choisis par l’équipe de France – des Viper 16 – Eric a été séduit. Il explique : « Je me suis pris au jeu. Et je me suis posé les vraies questions, notamment celle de savoir ce que je voulais vraiment. J’ai 32 ans et je me dis que c’est l’occasion ou jamais de caresser ce rêve olympique. J’ai la sensation d’avoir toutes les cartes en main, dans le bon ordre, pour cela. Je me sens prêt à aller au bout. Et puis, les JO n’ont lieu que tous les quatre ans, alors que je pourrai toujours refaire La Solitaire du Figaro en 2017 ! Je me sens mature pour mener à bien ce projet sur quatre années. »
Concrètement, les deux premiers Nacra 17 arriveront en France dans les jours qui viennent. En attendant, une demi-douzaine de marins, garçons et filles donc, s’entraînent avec Franck Citeau à l’école Nationale de Voile de Quiberon. Les Viper 16 leur permettent de naviguer à armes égales et de travailler les bases de la régate inshore en multi et en double. Le choix de l’équipière ou barreuse qui accompagnera Eric vers ce rêve olympique est en cours – « nous faisons des essais, des tests, il faut que cela fonctionne sur l’eau mais aussi au regard des autres projets de chacun, car il y a 300 jours de navigation par an au programme. C’est très exigeant une prépa olympique et pas seulement au niveau calendrier. Il y a beaucoup de facteurs à mettre en adéquation entre eux. Et il faut aussi bien s’entendre, car de ce point de vue ce sera un fonctionnement proche, par exemple, des couples qui font du patinage artistique de haut niveau. »
La jeune femme qui sera à bord avec Eric Péron – encore une fois comme équipière ou comme barreuse – devrait être connue dès le mois de février. La préparation, elle, a déjà commencé. Une notion d’importance : puisque cette série et ce fonctionnement mixte sont inédits, personne n’a réellement d’expérience dans le monde. « Il y a bien sûr des régatiers expérimentés, mais sur ce support et en double mixte, nous partons tous au même niveau », confirme Eric.
Autrement dit : il y a un joli, un très joli coup à jouer pour représenter la France aux JO de Rio, avec de réelles chances de se mettre au niveau nécessaire pour prétendre à une médaille… et pourquoi pas à LA médaille.