Joli coup stratégique du skipper de Banque Populaire. Cavalier seul depuis trois jours sur une route radicalement différente, Armel Le Cléac’h repart au galop. Le vent d’ouest, nord-ouest devrait le pousser vers la prochaine porte rapidement. Pendant ce temps là, la troupe composée de François Gabart, Jean-Pierre Dick, Bernard Stamm, et Alex Thomson a bien du mal à se sortir de l’anticyclone.

Il pourrait bien les semer. Le cow boy solitaire navigue désormais par 15 nœuds de vent, tout droit vers la troisième porte des glaces à 1 200 milles. L’option de ne pas partir au sud avant la porte Crozet était risquée mais s’avère aujourd’hui payante. Armel Le Cléac’h (Banque Populaire), classé quatrième ce matin, devrait dans quelques heures passer en tête. Le groupe d’indiens à ses trousses se trouve en ce moment ralenti. François Gabart (Macif), Jean-Pierre Dick (Virbac Paprec 3) et Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) ont passé la porte dans milieu de la nuit par un vent capricieux et mollasson. Dur, dur nerveusement… Alex Thomson (Hugo Boss) recolle diablement au tableau arrière des leaders. Incroyable : les cinq premiers du classement se tiennent ce matin en 50 milles. Un Vendée Globe façon régate en baie de Quiberon…

Ruse de sioux

Le deuxième groupe part à l’attaque. Mike Golding (Gamesa), Jean Le Cam (Synerciel) et Dominique Wavre (Mirabaud) réduisent leur écart avec le peloton de tête, avec 100 milles de gagnés. Et ce n’est pas fini. Car ils ont du vent, les autres pas. Leur route sous l’anticyclone pour gagner en vitesse est parfaite. Mike Golding (Gamesa), grand chef du trio, cavale à 17 nœuds ce matin et affiche la meilleure distance parcourue en 24 heures : 375,6 milles. L’anticyclone met les voiles vers le nord-est, libérant ainsi la porte Crozet à 350 milles devant leur étrave. Mike, Jean et Dominique n’ont plus qu’à savourer leur belle cavalcade.

Portés par le vent

Arnaud Boissières (Akena Vérandas) à la longitude du cap de Bonne Espérance garde espoir de recoller au tableau arrière de l’Espagnol Javier Sanso (Acciona 100% EcoPowered). Ce dernier semble avoir été freiné par une dorsale anticyclonique et a parcouru 100 milles de moins que notre ami Cali sur sa véranda volante. Ils sont à 200 milles l’un de l’autre. La chasse peut commencer ! Bertrand de Broc (Votre nom autour du monde avec EDM Projets) devrait passer la porte des Aiguilles aujourd’hui par le côté est. Il lui reste 100 milles avant de rentrer dans l’Indien. Bertrand, avec sa route sud pour toucher du vent, récolte aujourd’hui le fruit de son option : il ne reste que 200 milles entre lui et Cali. Un chasseur lui aussi… Tanguy de Lamotte (Initiatives Cœur) situé très au nord de la porte reste toujours dans le rythme malgré des manœuvres nocturnes fatigantes. A 700 milles derrière, c’est le calme avant la tempête pour Alessandro di Benedetto (Team Plastique). Alors qu’il navigue en ce moment à 5 nœuds, d’ici quelques heures une dépression risque de croiser sa route. Mer creusée, 40 nœuds de vent, le skipper italien va être servi pour son entrée dans les quarantièmes rugissants.