Plus que les coups de vent, les marins redoutent surtout les zones de calme, lorsque le bateau est balloté d’un bord sur l’autre, les voiles pendantes et le barreur impuissant. Alors qu’ils se trouvent confrontés à ce type de condition, avec une bulle bien installée, les concurrents de la Panerai Transat Classique 2012, loin de se croiser les bras en attendant le retour du vent, font preuve d’une formidable combativité. Avec une bonne lecture des prévisions météo, les navigateurs font jouer leur sens tactique en fonction des performances de leurs voiliers. Gweneven et Artaius, en choisissant une option ouest, peu évidente a priori, arrivent à se maintenir en bordure de cette redoutable bulle et piquent vers le sud à bonne vitesse. De l’autre côté de la flotte, The Blue Peter et White Dolphin, leaders de l’option est, continuent de mener la danse, mais les prochaines heures peuvent créer la différence, le deuxième contournant les Canaries par le sud, alors que le premier tente de se faufiler au milieu de l’archipel. Un peu derrière, Corto et Persephone continuent de se marquer à la culotte, chacun semblant surveiller les choix tactiques de son adversaire pour y riposter aussitôt. Entre les deux groupes, Cipango, Gimcrack et Croix des Gardes conservent un bon rythme et se livrent à un match dans le match. Pour Valteam, Marie des Isles et Red Hackle, la situation se complique, mais ils s’emploient à rester au maximum dans la course, même si les écarts risquent de rapidement augmenter à la fin du week-end. Dans 48h, l’avant-garde devrait s’approcher de l’autoroute des alizés qui commence à s’installer de façon plus durable. Mais attention, une nouvelle bulle en formation pourrait une fois de plus redistribuer les cartes. Rien n’est acquis et cela reste passionnant.