A 24 heures du départ de la dernière et prestigieuse étape de la Panerai Transat Classique 2012 entre Cascais et La Barbade, les concurrents terminent la préparation de leurs bateaux, entre excitation et sérénité, sous un beau soleil, enfin revenu.

Avec le retour du soleil, les concurrents de la Panerai Transat Classique 2012 sont de retour sur les pontons et procèdent à l’embarquement des denrées fraîches. Les caddies se succèdent, les cartons passent de main en main et les bouteilles d’eau s’amoncellent, la plupart de ces vieux voiliers ne possédant pas de dessalinisateur. Sur les plus petites unités, le rangement de toute cette nourriture est ensuite un véritable casse-tête pour ne pas modifier le bon équilibre du bateau. Pendant que certains s’occupent de cette importante logistique, d’autres continuent de travailler sur les performances des coursiers. Sur Marie des Isles – ou plutôt en dessous -, deux plongeurs s’activent à nettoyer la coque. En levant les yeux, on découvre des équipiers en train de travailler sur les mâts de White Dolphin et de Croix des Gardes. Dans le gréement d’Artaius, le joli cotre-pilote avec sa coque grise, flotte un nouveau et étrange pavillon : à côté du dessin d’une vieille caravelle or sur fond azur, se superposent les drapeaux basque, breton et normand. Il s’agit du drapeau de Saint-Pierre-et-Miquelon, petit clin d’œil de Bérangère, skipper du bateau, à cet archipel français perdu au sud de Terre-Neuve, où elle a passé une année étant jeune. Plus loin sur le ponton, deux équipiers de Persephone démontent, nettoient et remontent les winchs du bord pour obtenir un doux cliquetis, signe d’un bon fonctionnement. Et que dire de l’activité intense qui règne sur Gweneven, Cipango et Valteam de retour dans l’élément liquide après 3 jours passés à terre.

De l’avis général, le niveau des concurrents sur cette édition 2012 est monté d’un cran par rapport à 2008, sans faire offense à tous les marins expérimentés qui y avaient participé. On peut rappeler la présence de Jacques Caraës, détenteur de record de vitesse autour du monde et de multiples traversés océaniques sur les plus grands multicoques de course, sur le plan German Frers, Red Hackle, celle de Pierre Follenfant, vainqueur de grande courses océaniques comme La Baule-Dakar et Lorient-Les Bermudes-Lorient, sur le Tina Persephone, vainqueur de l’étape Douarnenez-Cascais, et de Bruno Jourdren, vainqueur de la Transat Ag2r et médaillé olympique, sur Corto. Sur The Blue Peter, l’exceptionnel plan Mylne de 1930, l’expérience est aussi au rendez-vous avec Emmanuel Fontaine. Cet habitué des Tour de France à la Voile, des compétitions en Mini et en Maxi, barre depuis maintenant plus de 15 ans ce qui se fait de mieux en voile classique : Thendara, Altaïr, Agneta, Moonbeam III. Ces cinq dernières saisons, il navigue à bord de Rowdy, redoutable New York 40 dessiné par Nathanaël Herreshoff, et a conduit ce voilier sur la plus haute marche du Panerai Classic Yachts Challenge, établi sur les principales épreuves du circuit méditerranéen.

Hier soir se tenait le dîner des équipages organisé par la Municipalité de Cascais et le Clube Naval de Cascais, l’occasion d’effectuer la remise des prix de la deuxième étape de la Panerai Transat Classique 2012 entre Saint-Tropez et Cascais. Le grand triomphateur de cette manche courue dans des conditions météo très compliquées est le superbe yawl White Dolphin emmené par son capitaine Yann Delplace. Son propriétaire, Pascal Stefani, s’est vu remettre un magnifique sabre offert par la municipalité de Saint-Tropez, un hommage au Bailli de Suffren, surnommé « l’amiral Satan » par ses adversaires anglais au 18e siècle. Il a ensuite reçu le prix Capbiotek, décerné par ce rassemblement d’entreprises scientifiques spécialisées dans les biotechnologies marines et récompensant le premier voilier à avoir franchi le détroit de Gibraltar. Le plan Carter de 1970, Corto, à Hacène Abbar et mené par Louis Duc, a été désigné vainqueur du prix Argos attribué au concurrent le nombre de milles le plus faible sur le parcours.

En fin de journée, François Séruzier, directeur de course, accompagné de Jean-Claude Travers, président du comité de course, et Patrick Celton, président du jury, réunit tous les concurrents pour un dernier briefing où il sera beaucoup question de météo, avec des prévisions agréables pour les premiers jours. La parole sera ensuite aux marins dès le coup de canon du départ, demain à 12h00.

Jacques Caraës, Red Hackle
« Je me suis toujours intéressé aux classiques et j’avais très envie de naviguer sur l’un d’eux. La Panerai Transat Classique 2012 donne l’occasion de rencontrer des gens que l’on sent très passionnés. La préparation des bateaux est différente de celle que je connais sur les bateaux modernes comme Groupama IV où la chasse au poids superflu est impitoyable. Sur un moderne, on est à 10 kg près, ici il y a plus de tolérance. L’objectif est d’emmener le bateau le plus proprement possible de l’autre côté de l’Atlantique. Je ne vais pas mettre la pression sur Guy François, le propriétaire, mais je suis content d’avoir un rôle pédagogique et de transmettre mes connaissances à bord. »

Les concurrents au départ de Cascais (par ordre alphabétique) :

Nom Année Architecte Long. HT Gréement

  • Artaius 1999 Nigel Irens 16,31 m aurique
  • Cipango 1966 Frans Maas 11,00 m sloop
  • Corto 1970 Dick Carter 13,00 m sloop
  • Croix des Gardes 1947 Henri Dervin 15,30 m
  • Gimcrack 1961 David Simmonds 11,58 m yawl
  • Gweneven 1975 Olin Stephens 11,60 m sloop
  • Marie des Isles 1973 Daniel Z. Bombigher 20,00 m goélette aurique
  • Persephone 1969 Dick Carter 11,30 m sloup
  • Red Hackle 1989 German Frers 18,28 m ketch
  • The Blue Peter 1930 Alfred Mylne 19,65 m sloop
  • Valteam 1965 Renato Levi 22,25 m yawl
  • White Dolphin 1967 Vincenzo Beltrami 20,20 m yawl

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