Un tour de l’île extraordinaire
Les yeux brillent et les commentaires fusent, « magnifique », « sublime », « ahurissant » . « Une eau turquoise à faire « péter » la rétine. », lâche Emmanuel Dodé, barreur sur la Saint Barth Cata Cup et ophtalmo à la ville.
Le tour de l’île a une nouvelle fois fait l’unanimité. Les seuls petits désaccords concernent le lieu qui remporte la palme entre les baies de Gouverneur et Saline ou Public pour la couleur de ses eaux.
Pour Erik Maris, habitué du circuit planétaire des Extrem 40, la Saint Barth Cata Cup est simplement la « plus belle course du monde ». Rien à rajouter.
Erik Maris parle en connaisseur. Avec son équipier Kinou Mourniac, ils ont mené la course de bout en bout, avant de trébucher sur le dernier tiers du parcours.
Le meilleur départ, toujours dans 15 nœuds d’alizé, revient à Manu Dodé et Fred Moreau.
En début de course, à la bouée de dégagement, puis plus tard à la marque sous le vent, les Italiens Simone Cartolari et Maurizio Stella et les Hollandais Mischa Heemskerk et Eduard Zanen s’échangent tour à tour les commandes de la régate.
C’est aux Grenadins, au Nord-Est de l’île, qu’Erik Maris et Kinou Mourniac s’imposent en tête de course. Le Cirrus noir aux couleurs de « Zoé » creuse l’écart dans le back wash de Toiny.
En abordant les eaux turquoises de Saline et Gouverneur, Maris et Mourniac accentuent encore leur avance. Le suspense semble tué dans la descente sous spi vers Gustavia.
Pourtant, en enroulant la bouée de la capitale de l’île, même si Maris et Mourniac gardent la tête et le fil de la régate, l’écart s’est largement réduit.
Deuxième tour de l’île pour Figueroa
C’est sans compter sur le duo Kiké et Kéki Figueroa. Les deux Enrique Figueroa – ils portent les mêmes noms et prénoms sans avoir de lien de parenté, profitent des mistoufles de Colombier pour passer en tête. Lucide, obstiné et surtout doué d’un véritable don pour décrypter et analyser le plan d’eau, c’est au tour de Kiké de creuser l’écart avec ses poursuivants et de remporter pour la deuxième année consécutive le tour de l’île.
« La fin de la régate a été purement tactique, explique Kiké. Nous nous sommes concentrés uniquement sur le contrôle de la flotte. Cela n’a pas été simple avec un vent très capricieux en force comme en direction. »
Pour Erik Maris, finalement quatrième, la déception est amplement compensée par le parcours. « Cette course est géniale, le plan d’eau est sublime, je ne connais pas d’équivalent et je ne la raterai pour rien au monde, confie Maris . Le Formule 18 est un bateau fantastique. C’est évident que je serai présent l’année prochaine. »
« La Cata Cup est un gros défi personnel »
Discours similaire pour les amateurs Patrick Carro et Michel Mamzer, vingt-neuvième sur ce tour de l’île. C’est la quatrième Saint Barth Cata Cup de Patrick Carro et la troisième de Michel Mamzer. Voisins de vacances en Bretagne, ils se sont associés pour le plaisir de naviguer ensemble, au soleil, mais aussi avec une envie commune de se dépasser et de participer à la course reine de l’épreuve : le tour de l’île.
« Patrick a participé à de nombreux raids en catamarans et vient plus avec un esprit « raid », explique Michel. Pour ma part, c’est un défi personnel. Je m’entraîne et participe à quelques épreuves en métropole avec pour objectif de progresser pour ne pas être ridicule à Saint Barth. Le tour de l’île est la cerise sur le gâteau. Les paysages, les couleurs de l’eau, les passages tactiques, les longs bords de spi, c’est fabuleux. »
Et d’une même voix d’affirmer, « on signe maintenant pour l’année prochaine ! »