A Saint Barth, les jours passent et se ressemblent. Enfin, pas pour tout le monde. Le plan d’eau comme les conditions sont toujours exceptionnelles. Alizé, eau transparente, paysages fabuleux.

C’est sur l’eau et surtout pour Mischa Heemskerk, le vainqueur de l’an passé, que les choses évoluent. Et surtout dans le bon sens. Hier, victime d’une avarie de safran, Mischa a dû se contenter de la dix-septième place.

Sur la manche de ce matin, c’est son spinnaker qui lui a fait défaut. Au moment de l’affaler impossible. Pour régler le problème, une seule solution radicale. Le Formule 18 est volontairement dessalé, et pendant que le vice-champion du monde patauge et bricole, c’est les deux tiers de la flotte qui le passent. Heemskerk l’a mauvaise, mais le champion possède un moral d’acier. Il empoche une place de trente-sixième mais revient sur l’eau l’après-midi boosté comme jamais.

Dans des conditions compliquées, d’abord de la brise au près, puis un fabuleux bord de spi de 45 minutes Mischa Heemskerk et son équipier Eduard Zanen, se positionnent dans le peloton de tête. « Cette manche était très intéressante, explique Mischa. B eaucoup de vent, pas de vent. C’est en fin de régate, qu’Eduard a eu un coup de génie. A Bœuf, la marque sous le vent, nous étions septièmes. Sur le dernier bord qui nous ramenait sur la ligne d’arrivée, Eduard a vu un grain et nous avons choisi le bord à terre. A la fin du grain, dans du tout petit temps, nous étions en tête. » Une position en tête de course que Mischa et Eduard ont consolidé puis transformé en victoire durant un match racing d’anthologie avec Carolijn Brouwer et Jeroen Van Leeuwen.

En revanche pas de mauvaise surprise pour Carolijn et Jeroen toujours devant et deuxième au classement de ce vendredi. Idem pour les équipages John Casey et Dalton Tebo, en tête, ou les frères Figueroa, troisièmes.

Match autour de l’île

La bonne surprise vient des frères Boulogne. Premier équipage français et quatrième au classement du jour. « A Fourche, au moment d’affaler le spi nous étions en tête, explique Manu Boulogne. Nous avions choisi de raser l’îlet marque de parcours. Un choix qui nous a permis de prendre pas mal d’avance C’est le dernier bord de près, dans du tout petit temps, nous a été fatal. »

Derrière eux au classement Erik Maris et Kinou Mourniac, deuxième équipage français. « Ce matin, nous avons eu des conditions de folie, même si c’était souvent instable en force comme en direction s’enthousiasme Erik. A Saint Barth, c’est à chaque fois la même chose et on ne s’en lasse pas. »

Demain les cinquante sept équipages attendent avec impatience le tour de l’île, d’autant que la météo prévoit un alizé bien installé annoncé à 15 nœuds. « Demain, c’est notre jour ! », annonce Mischa. Même projet pour Manu et Vincent Boulogne. « Ce serait pas mal de gagner le tour de l’île, dans des conditions qui nous conviennent. » Mais pour les deux équipages européens il va falloir compter avec Jeff Ledée et Vincent Jordil, dixièmes et premier équipage antillais amateur. Les deux Saint Barth écoutent et sourient. A domicile, sur un parcours compliqué, eux aussi briguent la victoire… réponse demain.

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