En début d’après-midi, à Saint-Philibert, l’équipe de Marc Guillemot a démâté Safran et l’a mis au sec dans le chantier du team. L’enquête sur les causes de la rupture de la quille, intervenue quatre heures après le départ du Vendée Globe, peut commencer. Parallèlement, toute l’équipe travaille déjà sur le programme sportif 2013.

Samedi 10 novembre, à 17h45, Marc Guillemot avait appelé son équipe à terre pour l’informer d’un choc et d’un bruit, aussitôt suivis d’une gîte brutale. Après avoir sécurisé le bateau, le skipper de Safran était rentré aux Sables d’Olonne dans la nuit, où l’on avait constaté la perte de la quille. Dès dimanche, le bateau avait été remorqué vers La Trinité-sur-Mer. Trois jours plus tard, ce mercredi 14 novembre, Safran vient d’être sorti de l’eau. Les investigations vont pouvoir commencer.

« Les résultats seront communiqués »

Jean-Marie de la Porte, chef de projet pour le groupe Safran, explique : « Nous ne connaissons pas, à l’heure actuelle, les causes de la rupture de la quille de Safran, qui nous avait d’ailleurs donné entière satisfaction pendant plus de 20 000 milles. Nous n’écartons aucune hypothèse : problème de conception, souci de fabrication ou cause extérieure (choc) ? Nous mettons en place en ce moment une commission d’enquête constituée d’experts du groupe Safran, qui va tenter de déterminer l’origine de la rupture. Dans un souci de transparence, les résultats seront communiqués. Comme nous l’avons toujours fait à chaque problème technique rencontré sur le bateau, les conclusions de cette expertise seront transmises à la classe IMOCA et aux autres équipes, dans le but d’améliorer la sécurité et la fiabilité des bateaux. »

« Comprendre ce qui s’est passé »

Marc Guillemot confirme, point par point. « La phase de déception, de digestion, risque de durer quelque temps. Mais il nous faut déjà penser à assurer la suite. Et pour cela, il nous faut comprendre ce qui s’est passé. Ce que je sais, c’est qu’à la suite des analyses, les causes ayant entrainé la perte de la quille seront dévoilées. Une fois que nous saurons, nous prendrons la décision qui s’imposera pour une nouvelle quille. »
La suite sportive? « Le bateau est prêt, il ne lui manque qu’une quille. Nous allons donc le remettre à l’eau assez rapidement et bâtir un programme 2013. Il faut avant cela prendre quelques jours pour digérer cet événement qui fait forcément mal. Je me dis qu’il n’y a pas eu de dégâts humains, pas de catastrophe, mais c’est évidemment très déstabilisant pour tous ceux qui se sont investis dans le projet. »

Un programme sportif en 2013

Sur ce point de l’avenir sportif, Gérard Le Page, responsable du Safran Sailing Team, précise : « L’avarie ne remet pas en cause le partenariat entre Safran et Marc Guillemot, mais cela va avoir évidemment un impact sur le calendrier de course dans la mesure où le bateau ‑ qui devait entrer en chantier au retour du Vendée Globe – l’est déjà. Le bateau est en parfait état, à part la quille. Notre objectif est de le faire naviguer le plus tôt possible, en entraînement puis en course. Nous avons une quille de secours en carbone, que nous allons utiliser pour cela, mais celle-ci est déjà bien fatiguée et n’était pas utilisable pour un Vendée Globe. Le partenariat avec Marc Guillemot court jusqu’en 2013. La Transat Jacques Vabre était déjà inscrite à notre programme et nous y participerons, évidemment. Nous pourrons aussi nous aligner sur des courses d’avant-saison en solitaire ou en équipage et sur des tentatives de records. Nous travaillons sur ce programme en ce moment même. Nous avons un bateau disponible, un skipper disponible… pour naviguer et porter les couleurs de Safran. »

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