A 17h23, Kito de Pavant, le skipper de Groupe Bel dont le bateau a été percuté par un chalutier ce matin au large du Portugal, a annoncé officiellement son abandon à la Direction de Course du Vendée Globe. Le skipper est indemne mais son bateau a subi de graves dommages. Il est éventré sur le flanc bâbord au niveau de l’outrigger et son bout-dehors à l’étrave a été arraché. Le monocoque progresse vers la marina de Cascais (Portugal) qu’il atteindra dans la soirée. Deux membres de l’équipe technique sont actuellement sur zone afin d’accueillir le skipper et son bateau meurtris.

“Le Vendée Globe s’arrête pour moi, pour Groupe Bel et pour tous les gens qui me suivaient dans cette aventure, » tels sont les mots de Kito envoyés avec une vidéo cet après-midi dans laquelle il montre l’état du bateau.

Peu de temps avant, Kito est revenu sur les faits par téléphone : “Nous avons croisé beaucoup de bateaux toute la nuit. Je n’ai pas arrêté de veiller les cargos. Notre système AIS (positionnement des bateaux en temps réel) marche très bien. L’alarme sonne, ce qui permet de changer la route du bateau en cas de risque de collision. Le problème, c‘est que ceux qui ne sont pas équipés du système, on ne les détecte pas. J’allais entre 15 et 18 nœuds. Après avoir vérifié qu’il n’y avait personne à la ronde, je suis allé me coucher quelques minutes et même si j’avais été debout, c’était à l’heure où on regarde la météo devant l’ordinateur, je n’aurais pas vu le chalutier. Il suffit de cinq minutes. Il n’y a pas eu d’appel à la VHF. Je pense que les pêcheurs n’étaient pas en veille. Avec le choc, je me suis réveillé en sursaut. J’ai bondi sur le pont et fait ce qu’il fallait pour que le mât ne tombe pas. Le bateau est très abîmé. Il n’y a plus de bout-dehors, il y a un trou à l’avant de la coque mais le bateau est sécurisé. Toute cette énergie dépensée depuis des années pour préparer tout ça, c’est terrible. »

Devant l’étendue des dégâts, le skipper a rapidement su que la course s’arrêtait pour lui : ‘’Pour réparer une telle avarie, il faut être dans un port, au sec et avoir du temps. Il est impossible pour moi de remonter Groupe Bel dans cet état aux Sables d’Olonne et le règlement du Vendée Globe est très clair. S’arrêter dans un autre port est synonyme d’abandon.”

Il y a quatre ans, la violence du Golfe de Gascogne avait déjà eu raison du Vendée Globe de Kito qui était rentré aux Sables d’Olonne avec son Groupe Bel démâté. Cette année, le skipper se relançait dans la course avec toute sa motivation. ‘’Depuis le départ, je m’étais mis dans la position d’un coureur qui voulait bien faire, j’ai vraiment fait en sorte de naviguer très précautionneusement, déterminé à faire le mieux possible avec l’objectif de terminer ce tour du monde, pour moi, mais aussi pour Bel avec qui j’ai passé huit années formidables. Je suis effondré car j’avais vraiment envie de leur offrir un beau Vendée Globe. »

Les équipes de Bel qui suivent son aventure dans les 30 filiales du Groupe dans le monde, partagent la frustration de Kito et apportent tout leur soutien à cet homme qu’elles apprécient pour sa générosité, son courage et son engagement.

Le monocoque devrait rallier Cascais vers 20h00 (heure de Paris). Kito va ensuite travailler avec son équipe technique pour établir le plan d’action des prochains jours.

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