Triple A dans la froidure de l’Atlantique
Si Aquarelle.com et Actual s’installent et persistent au classement général dans leur classe, malheureusement Akena Vérandas s’immobilise sur l’Atlantique, suite à son démâtage. Dans la catégorie IMOCA, Macif prend les commandes mais un petit groupe mené par Groupe Bel semble en mesure de chambouler le classement.
Après les 3 abandons d’hier, Monopticien.com, Lecoq Cuisine et Comiris Pôle Santé Elior, la nuit n’a pas été favorable à Arnaud Boissières et Gérald Veinard sur Akéna Vérandas. En effet, les deux hommes sont contraints à l’abandon suite au démâtage de leur bateau. Tout va bien à bord, la coque n’est pas endommagée, mais le moral a pris un sérieux coup.
L’aventure continue cependant pour les 32 équipages encore en course et cette deuxième nuit a été marquée par l’arrivée du froid. Si les conditions se sont calmées, 5 à 20 nœuds de vent, la mer reste menaçante et désordonnée.
Class40
Toujours bien accrochés à la première place, Yannick Bestaven et Eric Drouglazet sur Aquarelle.com savourent pleinement cette entame de course. C’est au milieu de la nuit que le tandem a enfin viré pour gagner le sud. Toujours assez étirée, la flotte évolue dans l’ouest de la pointe bretonne dans un flux d’ouest nord-ouest sur une mer hachée mais dans un froid glacial. Deux groupes se distinguent dans cette classe, à l’ouest, Aquarelle.com et à l’est, ERDF et des Pieds et des mains et 11th Hour Racing.
Multi50
Positionné à la latitude de Saint-Nazaire, Actual, leader de la classe des Multi50 continue de dérouler sur une route au 211°. Crêpes Whaou ! navigue un peu moins de 7 milles derrière mais une sérieuse bagarre se profile pour Prince de Bretagne de Lionel Lemonchois et Maître Jacques des deux Loïc. De son côté, FenetreA Cardinal, ferme la marche à 140 milles de la tête de course.
IMOCA
C’est un jeu de chaises musicales que sont en train d’entamer les trois premiers de la flotte des IMOCA. Après Virbac Paprec 3, c’est au tour de Macif de prendre les commandes. PRB, toujours dans ce trio, joue quant à lui, au jeu du chat et de la souris avec Jean Pierre Dick s ur Virbac Paprec 3. Les deux concurrents naviguent à vue. Malheureusement, la nuit a été fatale à Arnaud Boissières et Gérald Veinard sur Akena Vérandas. Ce démâtage vient mettre un terme à leur aventure. Si la coque n’a pas trop souffert de cet accident, le moral des deux hommes est au plus bas. L’arrivée des premières lueurs du jour vont permettre de mettre de l’ordre sur le pont et d’établir, ou non, un gréement de fortune avant de mettre le cap à l’est.
De son côté, Groupe Bel et Banque Populaire, les deux IMOCA les plus à l’est de la flotte pourraient bien venir chambouler l’ordre établi. Affaire à suivre.
Ils ont dit
Yannick Bestaven, Aquarelle.com :
« On a viré de bord en milieu de nuit. C’est un peu plus confortable, mais ce flux de nord apporte de l’air très froid. L’avantage c’est que l’humidité a disparu. Nous sommes en forme, nous dormons bien et la descente est pour le moment paisible. Je pense que nous sommes bien positionnés par rapport à nos petits camarades. Nous naviguons à vue avec Concise 2, nous avons même aperçu ses feux dans la nuit. »
Yves Le Blevec, Actual :
« C’est vraiment ce que nous attendions. Je crois que nous sommes le plus sud des Multi50 mais ici ça bouge encore beaucoup et il fait super froid. La nuit a été plus calme que prévue avec un vent variable de 5 à 20 nœuds, mais nous restons très prudents. »
Vincent Riou, PRB :
« Ce n’est pas la gloire ici, il n’y a pas de vent, ce n’est pas marrant. L’équipage est en forme, nous n’avons pas encore tiré sur les réserves mais les prochains jours ça devrait se compliquer un petit peu. Nous naviguons collés serrés avec Jean-Pierre mais la stratégie pour le moment n’est pas encore tr&egra ve;s claire. Il faut travailler, nous n’avons pas le temps d’avoir froid. »
Arnaud Boissières, Akena Vérandas :
« Nous avons perdu le mât et les voiles, il ne reste plus que la bôme, un deckspreader, et un bout de 1 mètre de tube. C ‘est dommage le début de course était sympa. Aucun de nous n’est blessé à part dans notre amour propre. Nous pensons que le bout de bastaque a cassé en sortie de winch, ou le tirant inferieur du deckspreader. Puis il y a eu des très gros crack, comme si nous étions rentrés à dix nœuds dans une falaise. Mais c’est bien le mât qui s’est cassé en plusieurs morceaux. Ensuite nous avons bataillé une heure pour tout dégager…mais vous connaisser la suite.»