Avec un Golfe avalé à vitesse grand V et une descente le long de la côte ibérique toute aussi rapide, c’est une deuxième matinée complexe qui attend certains skippers. Cette nuit, le trafic maritime a été au cœur des débats mais l’arrivée de la dorsale et de ses vents faibles favorise un groupe de 5 solitaires, Gabart, Riou, Le Cleac’h, Stamm et Dick qui s’échappent inexorablement vers le sud, tandis qu’au Cap Finisterre les retardataires sont déjà dans une autre course. 
Comme à l’accoutumé, les meilleurs places sont celles de devant et cet adage se vérifie une nouvelle fois. Ce ne sont pas Gabart toujours premier, Riou, Le Cleac’h, Stamm et Dick qui diront le contraire. Avec 3 ou 4 nœuds de vitesse en plus que le gros de la flotte, qui se fait déjà rattrapé par la dorsale, les écarts devraient encore se creuser. « Le vent mollit par le nord et les premiers vont inexorablement s’échapper. Les 30 miles de ce matin se sont transformés en 60 et demain, il y en aura 100. » Nous confiait Kito de Pavant sur Groupe Bel dans son message de la nuit.

Si Groupe Bel continue d’évoluer à des vitesses à deux chiffres (14 nœuds), trois bateaux, toujours aux prises avec le Cap Finisterre sont déjà dans le cœur de la dorsale et vont payer encore plus cher ce retard. Tanguy de Lamotte (Initiatives Cœur), Zbigniew Gutowski (Energa), Alessandro di Benedetto (Team Plastique) et Bertrand de Broc (Votre nom autour du Monde avec EDM Projets) sont à plus de 145 milles du leader mais à des vitesses oscillants entre 3,7 et 9,1 nœuds. Les prochaines heures vont être compliquées pour ces solitaires. Une dizaine de concurrents commence d’ailleurs à ralentir à l’image de Samantha Davies en 15e position qui navigue à 10 nœuds à 123,7 milles du leader.

Cargos à gogo

L’autre fait marquant de la nuit est la navigation périlleuse dans l’une des zones les plus fréquentée de l’Atlantique nord en terme de route maritime. Point de convergence du trafic marchand, cette côte nord occidentale de la péninsule Ibérique rassemble tout ce qui peut naviguer sur l’eau, du pétrolier de 350 mètres de long aux nombreux pécheurs, aux immenses portes conteneurs en passant par les bateaux de passagers et autres vraquiers. Sur cette autoroute de la mer, les 60 pieds ont leur place mais à distance. Si certains ont navigué sur une route rectiligne, d’autres marins comme Arnaud Boissières sur Akéna Vérandas, Alex Thomson sur Hugo Boss ont dû traverser ce champ de mines. Avec le système AIS qui permet de visualiser et d’être visualisé par tous, la navigation semble plus simple mais nécessite toujours la plus grande prudence.

L’avenir

Si les premiers concurrents vont encore bénéficier du flux de nord est d’une vingtaine de nœuds, un net ralentissement va s’opérer par l’arrière avec l’arrivée d’une bulle anticyclonique au large du Portugal dès demain mardi.
Descendre le plus vite possible vers le sud est le seul échappatoire possible pour ne pas se laisser engluer et perdre des dizaines de milles au compteur.

Classement au 11/11 – 16h06

  1. François Gabart
    (Macif)
  2. Vincent Riou
    (PRB)
    à 7,5 milles du leader
  3. Armel Le Cléac’h
    (Banque Populaire)
    à 8,1 milles du leader
  4. Bernard Stamm
    (Cheminées Poujoulat)
    à 22,7 milles du leader
  5. Jean Pierre Dick
    (Virbac paprec 3)
    à 31,4 milles du leader

Ils ont dit …

Nous voila déjà au Portugal, j’en profite pour souhaiter une bonne semaine a toute l’équipe Bel Portugal…(et vous tous aussi bien sur) la fatigue se fait sentir mais heureusement, les conditions de navigation sont plus douces que lors de la traversée du golfe de Gascogne. J’ai enfin pu m’offrir 2 siestes d’une demi-heure. Le luxe… d’ailleurs ces conditions de vent sont presque trop douces. Le vent mollit par le nord et les premiers vont inexorablement s’échapper. Les 30 miles de ce matin se sont transformés en 60 et demain, il y en aura 100. Bah! la route est longue, semée d’embûches et de passages à niveau….

Je n’ai pas eu le temps d’écouter de la Zik mais je vous livre les premiers morceaux de ma play list 

Kito de Pavant, Groupe Bel

Savéol glisse au portant à 30 milles des côtes portugaises sous un magnifique ciel étoilé.
J’ai eu de la chance car j’ai pu apercevoir des étoiles filantes et, bien entendu, j’ai fait des vœux.
C’est agréable de ne plus avoir ce ciel noir menaçant avec des grains à plus de 35 nœuds et la pluie que nous avons eu hier soir. La mer s’est calmée aussi.
Le magnifique ciel dégagé signifie une nuit froide et j’ai donc dormi sous la couverture en laine avec l’alarme en veille pour les navires et les changements de vent. J’ai également réussi à dormir un petit peu, ce qui était nécessaire.
Maintenant je suis devant l’ordinateur en essayant de trouver la meilleure route vers l’Atlantique Sud en fonction des dernières prévisions météo.
Tous mes meilleurs voeux à Marco (Safran) avec qui j’ai couru au contact le dernier Vendée Globe. Je suis vraiment désolée pour son abandon et tu vas nous manquer beaucoup cette fois.

Samantha Davies, Savéol

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