A 13h02 ce samedi, un compte à rebours O combien symbolique s’est naturellement lancé sur les pontons du Vendée Globe.

Ainsi, dans une semaine tout juste, ils seront vingt solitaires poussés par une foule dense et chaleureuse, à couper la ligne de départ au large des Sables d’Olonne. Vingt marins en quête du Graal qui s’attaqueront, au coeur de l’automne, à ce tour du monde unique. Parmi eux, le Suisse Bernard Stamm, goûtera à son exercice de prédilection, celui rythmé par les grands espaces, les horizons dégagés, le dépassement de soi à chaque minute, l’harmonie totale avec son bateau. Alors d’ici à ce rendez-vous avec le large, le skipper de Cheminées Poujoulat aspire à profiter de tous les instants à terre, pour se couler dans son ciré de mangeur d’écume invétéré.

Après quelques jours au vert, enveloppé de la douceur de son cocon familial, c’est frais et totalement disponible que Bernard Stamm a fait son retour sur les terres vendéennes. Sourire aux lèvres, un mot gentil pour chacun de ses nombreux supporters, l’homme est serein, le marin d’attaque pour le grand saut.  » Je ne sais pas si les gens attendent qu’on change à une semaine du départ, mais pour le moment ça n’est pas le cas. La pression va forcément monter, mais il y a encore un peu de temps « . A J-8, ce n’est donc pas du côté suisse qu’il faut chercher les signes avant-coureurs de l’ivresse du départ. Hier soir, en compagnie de son partenaire, Cheminées Poujoulat, il a même tenu à placer cette dernière ligne droite sous le signe de la convivialité, accueillant tous les acteurs de la course – marins, équipes techniques, organisateurs, journalistes – le temps d’une soirée teintée de bonne humeur. Pour ne rien perdre du caractère maritime de ce moment, c’est à bord du vieux gréement Etoile de France, que l’entreprise niortaise avait donné rendez-vous aux nombreux invités. Concurrents de cette édition, anciens vainqueurs, figaristes venus encourager leurs aînés, tous avaient bravé la pluie sablaise pour rallier la goélette à hunier et partager une joyeuse parenthèse en ouverture de ce dernier marathon avant le coup d’envoi.

Préparation : les jeux sont faits !

Mais si le marin peut afficher une si belle décontraction, c’est qu’à bord plus rien n’aura à bouger d’ici au 10 novembre. En effet, ne plus toucher à rien en dehors des ultimes vérifications d’usage ; telle semble être la maxime du Team Cheminées Poujoulat depuis quelques jours. Ainsi, sans navigation depuis deux semaines et donc « privé » de moyen de valider d’éventuels changements, Bernard Stamm et son équipe ont naturellement décidé de figer leur préparation, de ne plus rien modifier. Le signe évident que la configuration générale de la monture convient à ces hommes épris de perfection et d’exactitude :  » On a décidé d’arrêter la préparation à ce stade. On ne touche plus à rien. Il faut faire avec ce qu’on a et ce qu’on a n’est pas mal ! « . Reste donc à aborder cette fameuse dernière ligne droite, cette semaine d’avant départ dont les marins aimeraient tour à tour retenir les heures ou les voir s’accélérer. En navigateur d’expérience, Bernard Stamm connait cette ambiance particulière et sait en appréhender les pièges :  » Il y a beaucoup de monde présent ici pour des raisons différentes et toutes les personnes demandent un peu de temps. La difficulté est finalement de réussir à se garder des moments pour soi, pour rentrer dans la course. C’est facile de se laisser gagner. Normalement ça se passe bien, mais c’est un bon exercice de style « . Un exercice qui prendra fin samedi prochain, à 13h02, avant de laisser la place à un autre, celui mettant un homme face à son défi.

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