Allez les filles !
L’Association France Laser regrette le choix de la Fédération Française de Voile de ne pas créer de titre de Championne de France de 4.7.
Ce support de transition entre l’Optimist et le Laser Radial (support olympique féminin) est idéal pour les futures championnes d’autant qu’il a rencontré un franc succès dans le monde depuis sa création il y a 15 ans. Mais en France, la Fédération traîne des pieds à vouloir reconnaître la spécificité d’une pratique féminine chez ces jeunes laseristes.
L’Association France Laser s’insurge une nouvelle fois encore face au refus de Jean-Pierre Churet, vice-président de la Fédération Française de Voile en charge de la voile légère, de créer un titre de Championne de France de 4.7. Les autres séries, moins bien représentées, offrent toutes un titre féminin et masculin séparé. C’est le cas également pour l’Optimist et le 420, pouvant être considérés comme séries de transition, tout comme le 4.7. Cependant, c’est justement le fait d’être une série de transition qui justifierait le refus Jean-Pierre Churet. « Pour la FFV, les séries de transition permettent aux jeunes de repousser le moment de choisir définitivement leur support » explique Christelle Marsault, présidente de l’AFL. « Soit. Mais si les jeunes ne sont pas certains de leur choix de support, hésitent-ils aussi sur leur identité sexuelle ? ». L’AFL prône la mixité sur les épreuves de Laser. Cela constitue même sa force. La mixité permet la confrontation entre filles et garçons qui contribue à une éducation du vivre ensemble. Pour autant, naviguer ensemble ne signifie pas ignorer les différences. Au contraire, l’égalité passe par la reconnaissance de ces différences, c’est-à-dire par l’attribution de titres séparés. L’AFL ne comprend donc pas cette obstination qui va à l’encontre même de la pratique sportive en général qui reconnaît les différences sexuelles.
Série de transition ou de réduction ?
La Fédération Française refuse de mettre les jeunes dans des formats de régates identiques aux autres supports. Elle interdit une confrontation des coureurs à l’international. Pourtant, les garçons et les filles qui sortent de l’Optimist ont déjà l’habitude de ces épreuves. Les priver d’emprunter cette voie, créée justement pour faciliter le passage vers le Radial (puis le Standard pour les garçons), met un frein parfois fatal à leur progression. Pour les filles, régater sur le circuit international de 4.7 est particulièrement important si elles souhaitent ensuite performer sur un support où se retrouvent les meilleurs athlètes mondiales. « Le décalage de niveau en Laser 4.7 entraîne une décalage par la suite », précise Jean-Luc Michon, président de la Classe Laser au niveau européen. Pour l’heure, les trois années 4.7 constituent plus des années de réduction de la pratique que de transition ! Comment peut-on envisager d’améliorer nos résultats lors des confrontations internationales avec un tel programme minimaliste et nombriliste?
4.7 : Une vraie série vers le plus haut niveau.
« Nous avons lancé le 4.7 il y a 15 ans car il y avait une vraie demande, poursuit Jean-Luc Michon. Le Radial ayant une voile assez puissante, celle du 4.7 a été inspirée du Standard. Plutôt plate, elle permet de naviguer en toute sécurité dans la brise et assure ainsi une parfaite liaison entre l’Optimist et le dériveur olympique. Cela nous a permis de proposer un support intermédiaire adapté à la morphologie et à la croissance des jeunes ». Nier le niveau international en 4.7, c’est s’amputer d’expériences importantes dans la formation de nos coureurs. Nos champions actuels ont souvent performé en 4.7. C’est encore le cas récemment avec Pernelle Michon, 3ème des derniers championnats d’Europe Radial -21 ans. Elle est issue du circuit 4.7 où elle y a notamment décroché le titre mondial en -16 ans (2008). « L’Association France Laser souhaite que la FFV écoute enfin ses propositions et octroie dés la saison prochaine un titre de Championne de France 4.7 » conclut Jean- Christophe Leydet, en charge pour l’AFL des relations avec la FFV. La pratique féminine serait ainsi grandement encouragée au sein des clubs, ce qui est, parait-il, la volonté fédérale.
Appel.
« Nous regrettons que la FFV reste sourde à nos demandes qui s’inscrivent pourtant pleinement dans les objectifs de la politique sportive actuelle, poursuit la présidente. Donc allez les filles, il faut se faire reconnaître en tant que fille !! L’AFL n’est pas féministe pour autant, nous revendiquons aussi un titre masculin pour les 4.7! » Du 1er au 4 Novembre, 4.7, Radial et Standard se retrouvent à Hourtin pour le Grand Prix de l’Armistice afin de célébrer la fête du Laser. L’AFL y tiendra son Assemblée Générale annuelle à laquelle tous les 728 membres de l’association, qui organise des régates au niveau local (Ligues), régional (5 championnats annuels), national (4 événements) ou international depuis bientôt 40 ans, sont invités à prendre part. Les membres sont encouragés à venir réagir aux incohérences des instances fédérales en matière de politique sportive du Laser et à son absence d’écoute des membres agissant directement sur le terrain.