Indispensable, court ou parfois très long, le convoyage est un exercice de style à ne pas prendre à la légère. Avant le 19 octobre (19h), les vingt solitaires doivent amarrer leur monture le long du ponton officiel du Vendée Globe aux Sables d’Olonne mais devront avant s’acquitter de cette formalité à risque.

Hormis Arnaud Boissière (AKENA Vérandas) et Alessandro Di Benedetto (Team Plastique) déjà amarrés aux Sables d’Olonne, ainsi que Kito de Pavant (Groupe Bel), fraîchement arrivé, les 17 autres marins engagés dans cette 7eme édition du Vendée Globe vont tous devoir prendre la mer une dernière fois cette semaine avant le grand tour. Que ce soit de Lorient, d’Angleterre, de Port-la-Forêt ou de la côte méditerranéenne la route est parfois longue et semée d’embûches.

Premier à toucher terre aux Sables samedi dernier, Kito de Pavant vient de boucler sans encombre un parcours de 1700 milles, digne d’une belle course au large. Parti de Port-Camargue, le monocoque rouge et blanc est passé par les Baléares puis le redoutable détroit de Gibraltar avant une remontée le long de la péninsule ibérique et le terrible Golfe de Gascogne. Première réaction de Kito : « Ça y’est, Groupe Bel est amarré au ponton dans le sens du départ ! Pour nous, cela a commencé par un tour de l’Espagne avec ce convoyage. Un exercice qui nous est propre puisque Groupe Bel est le seul concurrent à venir de si loin. Nous avons navigué dans des conditions légères avant de finir par un bord sympa dans 25 nœuds de Sud-Ouest dans le Golfe de Gascogne. Il y a un peu de stress sur un tel voyage car prendre la mer représente toujours une prise de risque mais c’est aussi une chance pour nous car cela offre la possibilité de tester le matériel sur une longue période de navigation. Tout ce qui est neuf est utilisé pendant neuf jours d’affilée, ce qui est un excellent rodage et tout fonctionne parfaitement à bord de Groupe Bel qui n’a jamais été aussi abouti. J’adore mon bateau. Je ne changerais pour rien au monde. C’est important avant un tel tour du monde ! »

Alex Thomson heurte un bateau de pêche… à 2 milles des Sables

Autant de milles et de dangers qui jalonnent cette longue route et qui parfois causent de gros dégâts. Pour preuve lors de la dernière édition en 2008, Alex Thomson sur Hugo Boss était entré en collision avec un bateau de pêche à seulement 2 milles des Sables. Une course contre la montre s’était alors engagée pour réparer le bateau. L’équipe technique et la mobilisation des Sablais avaient permis au navigateur britannique de prendre le départ mais malheureusement les conditions météorologiques et certainement la fragilisation de la coque avaient rapidement eu raison des espoirs de l’Anglais.

Autre fortune, Bernard Stamm lors d’un convoyage avait découvert une voie d’eau qui finalement était un trou au niveau de l’embase du moteur. Une déconvenue rapidement colmatée mais qui aurait bien pu être beaucoup plus grave. Espérons juste que la migration des IMOCA cette semaine se déroulera sans problèmes alors que les conditions météorologiques ne semblent pas vouloir épargner les skippers.

Source

Articles connexes