Morgan Lagravière impérial
La Vendée exemplaire à Marseille chez les Figaro
Qu’il s’agisse de baston, de pétole, de grandes traversées ou de côtiers, Morgan Lagravière semble bien imbattable sur cette Eiffage TP Med Race. Le jeune marin, formé à Marseille mais portant les couleurs de la Vendée, s’est une nouvelle fois imposé aujourd’hui sous le regard presque surpris de Notre Dame de la Garde.
Car ce parcours côtier de 18 milles est sans doute le plus spectaculaire de cette Med Race. Sous le soleil, souvent en t-shirt, les marins ont déboulé à près de 20 nœuds, sous spi, en rade de Marseille. A l’arrivée au port, ils ont le regard qui brille comme des gamins sortant du Space Mountain. « J’ai officiellement battu mon record personnel au portant, avec 20,42 nœuds (38 km/h) ! » siffle Morgan, au moins aussi fier de cette pointe que de sa quatrième victoire consécutive. « Il ne fait pas beaucoup de bêtises » constate son rival Erwan Tabarly qui calcule qu’un titre de champion de France est de plus en plus improbable. Sur le papier, tout reste possible mais la domination de Morgan Lagravière sur cette Med Race devrait le mettre à l’abri d’un retour de bâton sur la dernière course, prévue demain dans la pétole. L’autre belle opération du jour en Figaro est signée Paul Meilhat qui termine deuxième, lui aussi avec des étoiles pleins les mirettes. « C’était superbe ! Quand on est à ces vitesses, on n’a pas la possibilité de lâcher la barre, il faut donc bien anticiper avant d’être au vent arrière » explique le Skipper MACIF 2011.
Les jeunes qui grimpent en M34
Chez les M34, le podium de l’épreuve commence à prendre forme mais tout reste encore possible avec deux jours de course au programme. Bretagne Crédit Mutuel, peu percutant dans les petits airs corses ne cesse de progresser. Superbe vainqueur du ralliement d’hier, il enchaîne deux belles courses (2 ; 3) et vient titiller Fabien Henry à bord de Toulon Provence Méditerranée. Mais les cadors que sont Fabien Henry, Nicolas Troussel, Cédric Pouligny (BAE Systems) ou même Daniel Souben (Courrier Dunkerque) peuvent se faire quelques cheveux blancs avec les performances de Josselin Le Moine qui a remporté aujourd’hui sa deuxième victoire de manche. « L’année dernière, sur la Med Race, nous avions gagné deux manches. Nous allons bien voir si on explose ces statistiques ! » annonce le jeune patron – 22 ans – de Côtes d’Armor Bretagne.
Pietro D’Ali en toute sécurité
Le skipper de TX Active i.nova, Pietro D’Ali, a abandonné la course après avoir talonné en Corse. Il a annoncé ce matin à la direction de course qu’il était bien arrivé à Gênes, en Italie.
INTERVIEWS
Interview de Morgan Lagravière, skipper de Vendée :
« C’était super sympa ! Le retour en baie de Marseille était superbe. Les conditions étaient idéales. J’ai battu mon record personnel au portant, avec 20,42 nds. Je n’avais jamais fait ça en deux ans de Figaro ! J’ai pris un bon départ, un peu risqué et fait un très beau bord de près. C’était assez confortable mais je me suis fait rattraper au passage de la dernière marque. J’ai ensuite réussi à revenir au largue, notamment parce que j’ai bien choisi mon spi. »
Interview de Paul Meilhat, Skipper MACIF 2012 :
« On ne s’attendait pas à ça. On est sortis du port et c’était blanc avec 25 nœuds de vent et 30 nœuds à Tiboulen (au sud de Marseille, ndlr). C’était superbe ! Quand on est à ces vitesses, on n’a pas la possibilité de lâcher la barre, il faut donc bien anticiper avant d’être au vent arrière. C’est tendu car on est toujours dans les limites. J’ai fait une pointe à 19 nœuds ! Je suis super content de mon résultat et de cette Med Race. »
Interview de Gildas Morvan, Cercle Vert :
« C’est un beau côtier, une belle étape. Le Comité m’a, soit disant, vu voler le départ. J’ai réparé et je suis parti dernier. J’arrive tout de même à finir huitième mais ça reste une mauvaise manche qui me fait perdre une place au classement général. »
Interview de Yoann Richomme, DLBC :
« C’était très venté ! On a eu 35 à 40 nœuds près de Tiboulen. J’ai fait le départ le plus pitoyable du monde mais j’ai réussi à revenir deuxième à la bouée au vent ! Je suis content de cette quatrième place. Elle me permet de ne plus être rattrapé. Dans ces conditions, l’objectif n°1 est de préserver le bateau et le bonhomme. Il ne fallait pas casser. Il faut être méticuleux et ça paie. »
Interview d’Erwan Tabarly, Nacarat :
« C’est un parcours de brise, ça passe en Figaro. On n’avait pas prévu ça mais c’est comme ça en Med. Ça accélère dans la baie. Je fais une bonne manche. J’ai pris un très bon départ. J’aurais pu finir deuxième mais en allant matosser, le bateau s’est mis bout au vent. J’ai perdu pas mal de terrain. Assis à la barre, j’avais des vagues qui passaient 50 cm au dessus du pont. J’ai déjà rencontré ce genre de conditions, par exemple au Cap Finisterre sur des Transats Solo. Ça aide à être confiant dans le bateau. »
Daniel Souben, skipper de Courrier Dunkerque 3 :
« Nous avons moins bien navigué que d’habitude. Les conditions étaient difficiles, avec un vent instable et fort, accompagné de temps en temps de grosses bouffes. D’ailleurs, quasiment tout le monde est parti au tas. Nous avons moins d’aisance qu’habituellement, mais cela est compréhensible : nous avons deux nouveaux à bord. Cela dit, nous sommes dans le match. Nous sommes seconds sur la seconde manche, ce qui est plutôt satisfaisant. Globalement, on va dire que l’on paye un peu cher les points du ralliement. »
Nicolas Troussel, skipper de Bretagne Crédit Mutuel Elite :
« Nous avons deux points de retard sur TPM au classement général provisoire de l’épreuve. Rien n’est joué et nous sommes plus que jamais à fond. La journée d’aujourd’hui n’était pas évidente : il a fallu composer avec des choix tactiques et du vent fort. Nous sommes contents, même si nous aurions pu faire mieux. En revanche, Côtes d’Armor Bretagne a fait une belle journée ! Ils auraient pu gagner la première manche. En plus de cela, ils ont fait un très beau ralliement. Ce n’est pas évident de tenir le rythme… »
Josselin Le Moine, skipper de Côtes d’Armor Bretagne :
« Nous sommes bien partis sur la première manche, mais les autres s’en sortent mieux et nous passent devant en récupérant encore plus d’air que nous. Nous finissons cinquième, ce qui n’est pas trop mal. Sur la seconde, on n’a rien lâché ! Nous étions hyper motivés ! L’année dernière, sur la Med Race nous avions gagné deux manches. Nous allons bien voir si on explose ces statistiques ! »