Eclaboussures en haut douce
Depuis le lancement du premier Farr 40 en 1997, cette classe haute gamme s’est agrandie pour compter désormais 160 bateaux naviguant dans 20 pays différents. Cette classe très bien organisée est gérée comme une entreprise, et les compétition internationales ont mené la flotte à concourir dans plusieurs des lieux les plus iconiques du monde de la voile : San Francisco, Miami, Porto Cervo, Newport et Sydney. Du 17 au 20 septembre 2012, ces voiliers monotypes de haute performance s’affronteront lors du Rolex Farr 40 World Championship à Chicago, connue pour être un centre international de la finance, du commerce, de l’industrie, des télécommunications et des transports. Au total 20 voiliers représentant huit pays (Australie, Canada, Allemagne, Italie, Mexique, Monaco, Turquie et Etats-Unis) prendront part à des courses rapides et exigeantes techniquement, dont le départ sera donné chaque jour à 11h (heure locale).
Le mariage du monde des affaires et du sport ne s’étend pas seulement à l’organisation de la classe, mais également à la collaboration entre les propriétaires amateurs et les équipages semi-professionnels qui, le plus souvent, incluent un tacticien de renommée mondiale qui apporte une expertise particulière à l’épreuve. Les tacticiens en compétition à Chicago affichent d’impressionnantes références : pas moins de sept d’entre eux ont participé aux Jeux Olympiques, et au moins autant sont des champions du monde dans d’autres classes.
Bill Hardesty (San Diego, Californie), champion du monde Etchells 2011 et vainqueur du trophée Rolex Yachtsman of the Year 2011 est le tacticien à bord de Flash Gordon 6. Son propriétaire, l’architecte Helmut Jahn, de Chicago, fut une force motrice derrière le soutien à la tenue de la 15ème édition du Championnat du Monde pour la première fois sur le Lac Michigan.
« La classe Farr 40 est une des meilleures classes de monotypes au monde », estime Hardesty, qui explique que naviguer sur le Lac Michigan sera sensiblement différent. « Sur l’eau douce, croyez-le ou non, le bateau réagit différemment et nous avons fait quelques petits changements avec les instruments. Mais, plus important encore, de nombreuses conditions météorologiques entrent en compte, et la pénétration du vent dépend entièrement de ces dernières à ce moment-là. Ici, chaque jour, tout peut arriver et nous devons dès lors être préparé à rencontrer toutes les situations. »
Hardesty détaille également la dynamique entre un barreur amateur et un équipage essentiellement amateur qui crée une situation dans laquelle les courses doivent rester un plaisir pour tout le monde. « Il est de notre devoir, en tant que tacticiens professionnels, d’anticiper l’issue de chaque situation. Il faut du temps pour s’habituer à un barreur en particulier… tout le monde a ses habitudes, et en tant que professionnels sur ces bateaux, c’est notre travail de connaître les mouvements, d’anticiper ce qui va se passer et d’en tirer le meilleur. »
« Une des meilleures stratégies à adopter dans ces régates est de montrer de l’agressivité en début de la course et de la diminuer au fil de l’épreuve. Les équipes sont moins orientées à prendre un départ de haut risque. Par conséquent, alors que l’épreuve avance, les équipes à l’arrière de la flotte vont tout donner, à n’importe quel prix. Et parfois tu ne veux pas prendre ce risque ; tu ne veux pas laisser le sort décider pour toi de l’issue de la course. »