Navigation et médecine pour Armel Le Cléac’h
Depuis la remise à l’eau du Mono 60’ Banque Populaire le 30 août dernier, les opérations ont repris pour Armel Le Cléac’h, sur l’eau comme à terre. Le skipper suit actuellement un programme intensif de navigations et de stages théoriques qui perdurera jusqu’à la mi-octobre, au moment de convoyer le bateau aux Sables d’Olonne.
Les premières sorties en mer de Banque Populaire ont été orchestrées via le stage de rentrée programmé cette semaine par le Centre d’Entraînement de Port La Forêt. Le but, pour Armel et son équipe : reprendre le bateau en main, régler le gréement et le mât, tester le nouveau jeu de voile du Vendée Globe et bien sûr, évaluer le niveau de préparation de la concurrence. L’intensité des navigations est montée crescendo, jusqu’au dernier parcours de 24 heures (mercredi et jeudi) disputé dans la brise et une mer formée. Premier constat : tout va bien à bord. « Le programme est intense, confie Armel. Depuis la reprise, je n’ai pas arrêté, mais c’est bien. Il n’y a pas eu de mauvaise surprise à bord. L’équipe a bien travaillé cet été, presque toutes les cases de la job list sont cochées. Nous en sommes à peaufiner des détails. Mais les journées passent vite et il faut rester concentré ». Pas seulement sur l’eau…
Allo Docteur ?
Entre deux navigations, Armel et ses camarades ont retrouvé les bancs de l’école à Port La Forêt. En attendant les ultimes stages météo, ils ont tous studieusement suivi une formation médicale, comprenant cours pratiques et théoriques, avec comme temps fort, le fameux TP « points de suture » réalisé sur des … pieds de cochon!
Deux brevets sont indispensables pour s’engager dans le Vendée Globe, le PSP (Premiers Secours en Mer), valable 5 ans, et le FMH (Formation Médicale Hauturière). Ces deux stages de 2 jours ne prétendent pas faire de nos marins des Docteur « House » en puissance. L’objectif est de leur permettre de devenir aussi autonomes que possible à bord des bateaux, de communiquer des informations pertinentes au médecin de la course ou aux secours, en cas de problème médical pendant leur périple autour du monde. L’idée est de savoir faire face à des situations d’urgence, d’en évaluer la gravité, d’apprendre à bien décrire les symptômes, d’être en mesure de se diagnostiquer, savoir utiliser à bon escient la pharmacie du bord (obligatoire et dont la liste est délivrée par la Direction de Course du Vendée Globe). Toutes les pathologies ont été passées en revue : cardio-respiratoire, digestive, uro-génitale, ORL, ophtalmologique, traumatologie. En théorie, les marins sont capables (entre autres), de réaliser un massage cardiaque, une injection, de recoudre une plaie. Un Mémento médical (papier et fichier) leur sera délivré et leur servira de « pense-bête » pendant la course.
Faire attention à sa peau…
Ce vendredi matin, le chapitre « dermatologie » était abordé, et c’est celui que préfère Armel : « médicalement, je n’ai pas vraiment rencontré de problème sur mon précédent Vendée Globe. J’ai dû envoyer un ou deux mails à Jean-Yves Chauve (le médecin de la course) et c’était à chaque fois sur des questions dermatologiques. Sur nos bateaux, nous vivons dans un milieu humide, salé, nous subissons la chaleur et le froid: les irritations, les boutons, les brûlures, sur les pieds, les mains, c’est 90% des problèmes que l’on peut rencontrer. Il faut donc savoir comment prévenir et guérir. ». La formation médicale prend fin ce vendredi avec une revue de détail de la pharmacie du bord. La semaine prochaine, place à la météo…
La suite du programme pour Armel et Banque Populaire
- Semaine du 10 septembre : briefing organisation aux Sable d’Olonne et stage météo
- Semaine du 17 septembre : stage navigation
- Semaine du 24 septembre : stage météo et participation au Trophée Azimut