Comme un coup de pied aux fesses
Ils seront vingt-huit sur la ligne de départ, demain mardi à 18h18 (heure locale, soit 20h18 en France). Tolga Pamir (Kaya) a abandonné à Terceira en proie à des problèmes d’énergie, quand Geoff Duniam (Mad Spaniel) renonce pour raisons médicales. Les rescapés de cette première étape usante devraient rejoindre le port vendéen, poussés par des vents puissants. Et certains lorgnent déjà sur les records de Bertrand Delesne et Xavier Macaire, en prototype comme en série.
Un record est fait pour être battu. C’est ce que doivent se dire les participants de cette édition 2012 en constatant que les conditions météorologiques pourraient être plus favorables encore que deux ans auparavant pour cette étape retour. En 2010, avant d’accrocher le train des dépressions qui avait propulsé les Minis sur des rails vers le golfe de Gascogne, la flotte avait dû accepter de monter vers le nord dans des petits airs. Cette année, c’est dès la sortie de l’abri des îles que les coureurs devraient commencer à enclencher la surmultipliée. Et il se pourrait bien que les leaders puissent bénéficier de ces vents portants jusqu’à l’arrivée puisque certains logiciels de routage, donnent les premiers en vue des Sables d’Olonne dès dimanche après-midi, soit cinq jours de course au plus… Si les 5 jours 13 heures 27 minutes de Bertrand Delesne peuvent être croqués à belle dents, il sera en revanche plus difficile d’aller chercher le record des 24 heures, soit 304,9 milles. Autre facteur : ces navigations sur le fil du rasoir à vouloir jouer les équilibristes sur les crêtes de vague demandent une concentration importante sous peine de partir en vrac et de casser du matériel, voire de démâter. L’édition 2010 est là pour le rappeler qui avait vu nombre d’outriggers cassés et plusieurs démâtages.
Savoir gérer machine et bonhomme
Les données de cette deuxième étape sont relativement simples. Pas ou peu de stratégie, la route pour les Sables d’Olonne se résume à un seul mot d’ordre : droit devant et fonce. En revanche, il va falloir gérer avec beaucoup d’intelligence les limites que l’on impose au matériel comme au pilote. En clair, il va falloir cerner les priorités : faire de la vitesse en s’imposant des heures de barre, alterner temps forts et temps faibles pour ménager le bonhomme et ne jamais se mettre dans le rouge, manœuvrer sans compter pour toujours avoir la toile du temps, sans oublier qu’aux allures portantes, la surface de toile que l’on supporte n’est pas la même que l’on soit ou non à la barre. Loin d’être une étape de gros bras, de peur – moi jamais, de même pas mal, il va falloir être futé, trouver le bon rythme. D’autant que l’arrivée sur les Sables d’Olonne pourrait se révéler déterminante. A l’approche de la côte vendéenne le vent devrait mollir sensiblement, ce qui veut dire que les milles gagnés pourraient se convertir en temps rapidement. Un écart de dix milles à cinq nœuds de moyenne, c’est deux heures de temps. A trois nœuds de moyenne on a passé la barre des trois heures. Les challengers de Justine Mettraux en série et d’Aymeric Chappellier en proto ont donc une bonne part des cartes en main, sauf une seule : la détermination des leaders provisoire à conserver leur bien.