C’est donc finalement à 9h 31min 42s (heure de Paris) ce matin que les quatorze marins du Maxi Banque Populaire V ont franchi la ligne de départ du Trophée Jules Verne entre Ouessant et le Cap Lizard, après une nuit passée à attendre que des conditions favorables s’établissent au large du Finistère. A la faveur d’un flux de secteur Nord, Loïck Peyron et ses hommes ont fait une entrée fracassante sur la scène océanique, entamant leur tour du monde à la vitesse moyenne de 30 nœuds. Si les prochaines heures s’annoncent à l’accalmie, la première nuit de cette tentative de record promet quant à elle, un bizutage en règle au large du Cap Finisterre. Autant dire qu’aucune phase de mise en route ne leur sera accordée !

Partis du port de Brest hier à 17h 03min, les marins de la Banque de la Voile avaient en ligne de mire Ouessant et un départ sur le Trophée Jules Verne entre minuit et six heures du matin. Mais les conditions tardant à s’établir, Loïck Peyron et ses acolytes préféraient attendre la fenêtre de tir optimale pour répondre présents à leur rendez-vous avec le Tour du Monde. Contacté ce midi à la vacation depuis le PC Course parisien installé dans les locaux de la Fédération Française de Voile, le skipper baulois revenait sur cette attente avant le grand saut :  » Nous avons eu des conditions de départ quasi idéales, avec un joli coucher de soleil en quittant Brest. L’équipe technique nous a remorqués jusqu’à minuit dans le Four car il n’y avait pas d’air et nous n’étions donc pas manœuvrant. Nous avons attendu pour avoir de bonnes conditions. Il y avait très peu de vent jusqu’à 3 heures ce matin et doucement, comme prévu, le flux de Nord est arrivé. Nous avons attendu qu’il atteigne une vingtaine de nœuds pour passer la ligne au ras des cailloux de Ouessant. Au moment de passer la ligne, nous nous sommes tous regardés et souhaité un bon voyage. C’était un beau moment, symbolique, et puis nous avons attaqué le vif du sujet d’entrée de jeu « .

Littéralement cueilli à froid par les conditions météo, l’équipage du Maxi Banque Populaire V ne tardait alors pas à vérifier sur le terrain le scénario humide et chahuté prédit avant de quitter la terre ferme. Ainsi, si le vent s’établissait au petit matin au secteur Nord, permettant une descente vers la péninsule ibérique au portant, la houle résiduelle de Sud venait jouer la contradiction, imposant au marins une conduite sensible sur un champ de bosses. Tableau que Loïck Peyron confirmait bien volontiers ce midi :  » On est un peu secoué depuis le départ, on se fait des gros sauts de vagues. On se fait déjà une petite moyenne au dessus des 30 nœuds depuis ce matin. Il faut aller vite, parce que ce record n’est pas facile à battre ! « .

Première nuit sportive

Si la situation devrait s’améliorer dans la journée, la mer et le vent jouant la concordance des temps, la première nuit s’annonce quant à elle relativement musclée, un flux très soutenu étant annoncé au large des côtes portugaises.  » Nous allons avoir une première nuit difficile, avec beaucoup d’empannages dont certains au ras des côtes portugaises et dans du vent fort. C’est une nuit qui va nécessiter que tout l’équipage soit sur le pont. Nous allons alterner les quarts de deux heures. Avec un vent de secteur Nord, on s’attend à avoir pas mal de houle au large du Cap Finisterre, ajoutée à du trafic et des grains, ça s’annonce sportif. »

Source

Articles connexes