Les coups de vents d’hier soir ont eu raison de deux participants de cette vingtième édition des 5 Jours du Léman — Challenge Implenia. Les voiliers Code Barre et Licorne 2 ont en effet été contraints à l’abandon la nuit dernière. « La situation devait être assez impressionnante sur l’eau » explique Claude Peny, le président du comité d’organisation. « Certains voiliers ont dû mettre à la cap pendant un moment, vu les observations que nous pouvions faire sur la cartographie. Nous nous sommes un peu inquiétés au plus fort du coup de vent. Surtout quand nous avons appris que le sauvetage intervenait. Mais heureusement tout le monde est sain et sauf. Certains accuseront peut-être un peu de fatigue ces prochaines heures. »

Olivier Lasserre, qui naviguait avec sa fille Alexandra sur Code Barre, s’est blessé à l’épaule en glissant lors d’une manœuvre. Il a préféré en rester là, compte tenu des douleurs qu’il ressentait. « Faire 5 jours avec trois bras, ce n’est pas idéal » explique le navigateur, qui a regagné la terre pendant la nuit. « Le vent moyen n’était pas exceptionnellement fort, mais il y a eu des rafales vraiment violentes. Nous sommes partis deux fois au tapis, et le cockpit était sous l’eau. Nous avons finalement décidé de faire appel au sauvetage pour nous assister afin d’assurer. Si la situation n’était pas vraiment critique, elle aurait vite pu le devenir. » Dominique et Charles Constantini ont quant à eux renoncé suite à une panne de leur système électrique. Le voilier n’était plus en mesure d’allumer ses feux de routes, ce qui pose un problème de règlement, puisque les bateaux doivent pouvoir être éclairés la nuit.

La course continue donc a un rythme effréné pour les 32 concurrents encore en lice. La flotte s’est resserrée lors du second passage du Bouveret cette après-midi, et le groupe de tête est constitué d’une bonne dizaine de voiliers. Parmi eux, Tcheûstékip mené par Olivier Légeret et Cédric Pochelon, tous deux anciens vainqueurs. « Nous nous sommes un peu fait surprendre par la soudaineté du coup de vent hier soir » raconte Cédric Pochelon. « Ça n’a pas duré très longtemps, mais c’était vraiment violent ». Biensur Jr. qui a franchi le Bouveret en tête cet après-midi a pour sa part traversé l’orage avec un ris dans la grand-voile : « Nous avons assez bien étalé en réduisant la voile. Ensuite, nous avons rapidement pu renvoyer de la toile et poursuivre notre route » explique Michael Dixon.

Le gros de la flotte naviguait au large d’Évian vers 17 heures est étalé sur une seule ligne nord-sud. « Nous sommes au près, dans des airs faiblissants, avec un ciel qui se dégage » décrit encore Cédric Pochelon. « C’est la bataille tactique. Il s’agit d’avoir la meilleure position pour entrer dans le petit lac, et envisager le prochain système. » La plupart des équipages sont trempés, et n’ont pas encore eu l’occasion de faire sécher leurs affaires. Une amélioration du temps est heureusement attendue pour demain. Les régatiers vont enfin naviguer dans des conditions plus clémentes.

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