Ils sont à cent cinquante milles des Sables d’Olonne pour les premiers et vont devoir encore patienter avant de larguer des écoutes et d’ouvrir les voiles. Le soleil sur les pontons, au départ des Sables d’Olonne, avait peut-être masqué une réalité. Les premiers jours de course n’auraient rien d’une sinécure. Du près, encore du près, toujours du près, tel devrait être le menu des solitaires pour les prochains jours.

Le bord de près jusqu’à la bouée de dégagement en rade des Sables d’Olonne n’était pas qu’une parenthèse. Il ne faisait qu’annoncer ce qui allait être le quotidien des concurrents des Sables – Les Açores – Les Sables durant les premiers jours de course. Pas d’entrée en matière en douceur, cette course commence avec une prime aux durs au mal, aux solides sans états d’âme…

Cueillis à froid

La première nuit s’est révélée plus sportive que prévue avec un vent assez instable, des grains parfois puissants qui ont rappelé aux solitaires que l’été n’est pas toujours synonyme de glissades en tee-shirt et short sous un grand soleil. Pour l’heure, c’est ciré complet de rigueur, gite en permanence et amarinage des navigateurs. Qu’on ne s’y trompe pas : personne ou presque n’échappe à l’estomac barbouillé, à la tentation du repli sur soi et du laisser faire. Mais les plus motivés ou les plus expérimentés savent que c’est aussi maintenant que l’on peut faire la différence. Il faut prendre sur soi, s’imposer des règles de vie strictes, se forcer à rester en état de vigilance… Bien manger, bien dormir, être attentif aux variations du vent, aux nuages, sont quelques uns des impératifs qui permettent de rester aux avant-postes. A ce petit jeu, deux groupes mènent la danse. Un premier ensemble, calé quasiment sur l’orthodromie, a profité d’une première bascule pour se recaler dans la nuit. Le deuxième groupe, trente milles plus au nord, a lui aussi exploité la bascule de la nuit, mais s’est repositionné très rapidement vers le nord-ouest. Difficile de dire qui tient la corde : les hommes du sud pointent en tête, mais c’est aussi à la faveur de leur position proche de la route directe. Ceux du nord devraient, à l’inverse, les premiers à pouvoir exploiter les variations du vent à venir. C’est peut-être l’ampleur de la rotation qui dira lesquels avaient raison. Au passage du front, les hommes du nord ont bénéficié de quelques heures avec un vent franchement adonnant. Aymeric Chappellier (La Tortue de l’Aquarium La Rochelle) en a profité pour faire un recentrage en jouant sur la vitesse de son bateau et mène du même coup la danse des hommes du nord. C’est aussi ce qu’on fait les leaders en bateaux de série où cinq concurrents naviguent à vue : Aymeric Belloir (Tout le Monde Chante contre le Cancer), Renaud Mary (www.runo.fr), Ian Lipinski (Althing), Justine Mettraux (Team Work) et Simon Koster (Go 4 It) naviguent à vue… une situation idéale pour faire marcher son bateau au maximum de son potentiel. Plus au sud, seul Jean-Marie Oger (Acebi) parvient à faire de la résistance.

Trois abandons et un pit stop

Dans ces conditions, hommes et matériel souffrent. Rien d’étonnant donc que quelques concurrents connaissent des avaries. Gageons que certains se sont bien gardés d’ébruiter sur les ondes leurs petites misères. Malheureusement, pour trois d’entre eux, la course s’arrête prématurément. C’est tout d’abord Hugo Plantet (FT Marine) qui démâtait en début de soirée, dimanche. Antoine Rioux (Festival des Pains) jetait lui aussi l’éponge après avoir connu des problèmes de court-circuit électrique, qu’il n’est pas parvenu à résoudre. Enfin Becky Scott (Artemis) devait renoncer dans la journée de lundi, privée de pilote automatique. Julien Marcelet (Hissons les Voiles en Nord Pas-de-Calais) ne s’est pas posé de question. Victime d’une rupture de sa cadène d’étai, il faisait route sur Les Sables d’Olonne où l’attendait un comité d’accueil dévoué à sa cause. Après deux heures d’arrêt à jouer du poste à soudure, le Nordiste reprenait la mer avec près de 80 milles de retard sur la tête de flotte. Mais la route est encore longue jusqu’à l’archipel portugais.

Classement au 30 juillet à 16h (TU+2)

Prototypes :

  1. Prysmian – Giancarlo Pedote, à 1116,1 milles de l’arrivée
  2.  Chasseur de Primes – Etienne Bertrand, à 7,2 milles
  3. La Tortue de l’Aquarium La Rochelle – Aymeric Chappellier à 7,9 milles
  4. Fondation terrevent.org – Nicolas Boidevezi, à 8,1 milles
  5. Follow Me – Milan Kolacek, à 9,2 milles

Série :

  1. Tout le Monde Chante contre le Cancer – Aymeric Belloir à 1138,9 milles de l’arrivée
  2. www.runo.fr – Renaud Mary à 0,2 milles
  3. Acebi – Jean-Marie Oger, à 1,6 milles
  4. Althing – Ian Lipinski, à 1,6 milles
  5. Team Work – Justine Mettraux, à 2,1 milles

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