Comme chaque année, les inscriptions aux 5 Jours du Léman ont été bouclées en quelques jours. Le nombre de 40 participants a même été dépassé, pour revenir à 38 partants après les quelques incontournables désistements. Le plateau des 5 jours 2012 compte donc deux équipages entièrement féminins, sur Pschiit (Céline Stutz/Valérie Savoy) et Mirabaud 4 (Gaelle Cevey, Julie Richard), ainsi que deux bateaux mixtes : le Garage de la Blécherette (Jacques Mayor/Caroline Coquelin) et le Code Barre (Olivier et Alexandra Lasserre).

Trois fratries sont également sur la liste des participants. Les frères Mettraux, Nelson et Bryan, dont il faudra se méfier. Les frères Preitner, Loïc et Yannick, ne compte pas non plus faire de la figuration, de même que les frères Maret, Lionel et Blaise sur CUST 2-Ecole de Régate.

Plusieurs anciens vainqueurs sont aussi attendus sur la ligne, à l’image d’Olivier Légeret (3 victoires), qui navigue sur Tcheûstékip avec Cédric Pochelon (1 victoire). Patrick Girod (1 victoire) naviguera cette année avec Jeff Kerléguer sur le voilier lauréat 2011, le Mordicus. La paire Gianola/Dixon (1 victoire), qui s’est illustrée en 2010 revient également sur l’épreuve à bord de Biensur JR.

L’incontournable surprisistes Michel Glaus vient à nouveau se mesurer, avec son fidèle équipier Christophe Ganz sur Teo Jakob. Etienne David, qui a participé à la Transat 6,50 2011 est de la partie avec Julien Monnier sur un voilier du CER.

Denis Girardet, qui détient le record de victoires sur cette course s’était juré de participer à la 20ème, mais ses obligations professionnelles ne lui permettent malheureusement pas d’être présent.

Le plateau 2012 est très prometteur, et la bagarre s’annonce une nouvelle fois acharnée. Quant aux habitués de l’épreuve qui n’ont pas pu se libérer pour la régate, ils ont promis d’être présents pour la grande soirée de gala soirée finale. La fête s’annonce au moins aussi mémorable que la course.

L’interview : Guy Wuilleret, président du Comité d’organisation des 5 jours du Léman – Challenge Implenia

À un mois du départ, comment se passe la préparation de cette 20ème édition ?

On peut dire que ça commence à chauffer. Tout ce que nous avons fait jusque-là était du back-office, mais maintenant on entre dans le vif du sujet, dans la vraie vie. Nous n’avons pas encore complètement bouclé le financement de l’événement et espérons encore trouver des partenaires pour la soirée du 20ème. Un événement dans l’événement. Pour le reste, il faut quand même dire que le terrain est maintenant bien préparé, et nous abordons la course avec une certaine expérience.

Y a-t-il des changements pour cette cuvée 2012 ?

Oui, il y en a quelques-uns. Nous avons d’abord allégé le parcours. Le radiophare de St-Prex n’est plus au programme, ce qui doit ouvrir les choix tactiques. Cette décision est le fruit d’une réflexion commune entre les coureurs et l’organisation. Un nouveau système de gestion des balises a encore été mis en place. Toute l’application a été revue par la SNG, qui nous met le matériel à disposition. Nous allons pouvoir arrêter la diffusion des informations à notre guise. Une période de black-out est donc prévue une partie de la nuit. Le Comité pourra bien évidemment continuer à suivre les bateaux, mais les infos ne seront plus sur le web. Là encore, le jeu sera différent, et les coureurs devront limiter le recours à l’électronique pour leur stratégie. Il faudra regarder le plan d’eau. La réduction de parcours avant l’arrivée a encore été revue pour offrir plus d’opportunités sur la fin de la course.

Vous avez le rôle de président du Comité d’organisation pour la première année. Est ce un grand changement pour vous ?

Ce rôle était inattendu, puisque j’ai repris cette présidence suite au décès subit et tragique de Claude Graf l’hiver dernier. Heureusement, nous avons la chance d’avoir un Comité qui est stable et sur qui je peux compter. Pour ma part, c’est évident que la responsabilité est plus importante, mais les tâches sont bien répertoriées et gérées avec beaucoup d’efficacité. Ma fonction reste par ailleurs ad interim. Je suis là pour garantir une transition, mais le but est que la course retrouve un nouveau président d’ici un an ou deux.

Comment voyez-vous l’avenir de cette régate qui fête ses 20 ans cette année ?

Le CVV va bien sûr continuer à organiser cette course extraordinaire. Elle est importante pour la vie nautique du Léman et pour notre club. Cet événement mérite sa renommée, et mon vœu est qu’il puisse devenir plus international. Nous devons reconnaître que nous ne parvenons pas à capter l’intérêt des navigateurs étrangers. C’est un de nos challenges pour l’avenir.

Préparer sa météo pour les 5 Jours avec Philippe Jeanneret

Les nouvelles technologies disponibles pour faire de la stratégie à bord ne doivent pas faire oublier l’essentiel, l’observation du terrain. Philippe Jeanneret, le présentateur météo de la RTS, rappelle qu’une approche structurée est fondamentale pour bien exploiter l’ensemble des informations disponibles avant et pendant la régate. Il propose en premier lieu de se rafraîchir la mémoire en lisant, ou relisant, un article de son cru sur les vents du Léman, disponible sous : http://www.meteo-lavaux.ch/Climat/Les_vent_du_leman.pdf

Ensuite, la méthode qui peut sembler évidente mérite d’être suivie pas à pas, afin de minimiser les erreurs, particulièrement quand la fatigue se fait sentir. Il s’agit de partir de la base, et d’évaluer à chaque fois si la situation va privilégier le vent synoptique, thermique ou les orages. «Il faut définir le type et l’intensité du vent synoptique, qui souffle des hautes vers les basses pressions. Se pose-t-il dans les basses couches de l’atmosphère ?»

Dans un second temps, il faut analyser les composantes thermiques. « Probablement l’un des compartiments les plus difficiles de du travail, car ce type de vent est souvent en interaction avec le courant d’altitude.» Il faut, pour chaque cas de figure, tenter d’élucider comment les thermiques vont se comporter face aux courants dominants. L’instabilité, qui permet aux brises de se développer, peut aussi être à l’origine de foyers orageux et il faut être attentif à cet aspect. «Le bourgeonnement de cumulus sur les reliefs ou la présence de nuages sombres sont les premiers symptômes que le navigateur peut observer. Les images radar, disponibles sur de nombreuses applications mobiles, sont d’une grande utilité.» Le dernier exercice que recommande Philippe Jeanneret est l’évaluation des effets de site et de côtes, comme les effets de pointe ou les phénomènes de turbulences générés par le vent qui franchit des obstacles. La connaissance du Léman est fondamentale pour cette partie, et ceux qui possèdent le plus d’expérience seront les plus performants, CQFD…

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