Les premiers mots du tiercé gagnant
Yann, Morgan et Fabien ont animé toute cette première étape en tête. Un trio indéfectible où chacun à son tour a servi de lièvre. Cet après-midi sur les pontons espagnols, chacun rendait hommage aux deux autres. Pendant ce temps, le reste de la flotte passait la ligne d’arrivée sous les orages.
Yann Eliès (Groupe Queguiner – Le Journal des Entreprises), vainqueur de la première étape
Chance, travail, vitesse
« Si je me l’étais faite souffler sur la fin, ça aurait été raide ! Ça faisait partie des scénarios possibles, je ne savais pas où était Thierry Chabagny, le vent a complètement tourné quand j’ai passé la ligne d’arrivée. Il fallait avoir un peu de chance pour gagner une étape, mais aussi beaucoup de travail, une bonne vitesse. Ce sont les trois réunis qui m’ont permis de gagner. Pourtant, au départ, c’était un peu la catastrophe, je me suis demandé ce qui m’arrivait, j’ai fait plein de fautes, rien n’allait, et puis je me suis un peu énervé, je me suis dit : il faut aller la chercher ! J’ai eu une opportunité à Perros Guirec et je l’ai saisie tout de suite.
A propos du ménage à trois
« Oui, ça aide à être à fond tout le temps. Mais il faut continuer à bien réfléchir, à aller au bon endroit, à faire la bonne analyse et ne pas se fier qu’aux deux copains à côté. Il faut essayer de bien doser l’effort. Ça aurait pu être une étape qui créé des écarts mais finalement pas. C’est un peu mon problème : je gagne toujours des étapes où il n’y a pas d’écarts. »
A propos de sa 6e victoire d’étape.
« C’est surtout dans la manière qu’elle est importante. Prendre la tête 4 heures après le départ et ne jamais la lâcher, pas d’un centimètre. Je suis content de moi là-dessus, j’ai vraiment donné beaucoup pour arriver à rester tout le temps devant. Ce n’était pas évident car les deux jeunes derrière, Morgan et Fabien, ce sont des clients. Ils vont être durs à battre. »
Morgan Lagravière (Vendée), 2e à 8 minutes et 57 secondes du vainqueur
« Je suis content même si j’ai du mal à réaliser, car l’objectif était de rester concentré jusqu’à la ligne d’arrivée. En même temps, cette place de 2, c’est un peu une suite logique de ma progression. Ça me conforte un peu. On va essayer de continuer sur cette lancée.
Mais ce n’était pas évident, avec toutes les transitions qu’il y a eues. Je me suis dit, il y en a un de nous trois qui va s’éliminer. Nous avons eu beaucoup de conditions aléatoires, avec des passages à niveau sans vent, et dans ces moments là, on pouvait être soumis à tout et n’importe quoi… Il faut savoir prendre sur soi dans ces moments-là, ça fait partie de la régate, de traverser des anticyclones. Ce sont des moments où il faut être solide, il faut cravacher pour essayer de garder de l’avance sur les copains…
J’ai fait le maximum pour essayer de battre Yann, mais je n’ai pas réussi. Je ne suis pas encore aussi précis que lui sur les trajectoires, et je n’ai pas encore ses qualités de marin. C’était pour lui une victoire bien méritée…C’est un bon modèle à suivre ».
Fabien Delahaye (Skipper Macif 2012), 3e à 20 minutes et 19 secondes du leader
« Il fallait que ce soit un de nous trois qui la gagne celle-là ! Je suis fatigué mais j’ai quand même réussi à dormir toutes le nuits. Là-dessus, je suis content car ce n’était pas évident de trouver des moments pour se reposer sur cette étape. Et ça m’a permis de tenir jusqu’à l’arrivée. Ce trio ? C’était bien, on était trois à s’être détachés et à chaque fois, l’un de nous menait les autres. On a eu chacun nos moments forts. La clé de cette étape ? C’est Yann qui l’a trouvée. Il a été très fort dans la molle (du Golfe de Gascogne). Et avec Morvan, ce matin, ils ont été super bons ce matin dans la brise. J’étais au vent, je pensais que je pourrais écraser mais ils sont ressortis devant avec un wagon d’avance. C’est top, avec mes quatre podiums de l’année dernière plus celle-là, ça fait quatre podiums d’étape sur cinq. Et puis écarts ne sont pas trop importants… »