Liz Wardley relance son projet de traversée de l’Atlantique en pirogue
Plus de deux mois après la rupture du contrat la liant à un pseudo-sponsor et malgré le lancement d’un nouveau projet Vendée Globe 2012, ayant permis de nouer quelques contacts, Liz Wardley est mise devant le fait accompli. De sponsor prêt à l’accompagner dans ce tour du monde, à boucler les 500 000 € de budget nécessaire, il n’y aura pas. Les délais sont, hélas, devenus beaucoup trop courts pour envisager prendre le départ de cette épreuve mythique. Mais « Chook » n’est pas faite pour rester à terre. La mer est son élément. La mer est sa vie. Toujours pleine d’énergie et d’envie, elle relance donc aujourd’hui son projet de traversée de l’Atlantique en pirogue et en solitaire, mis entre parenthèses depuis décembre 2011. Cette fois, ce rêve, elle l’assure, personne ne lui enlèvera. Pour le réaliser, elle recherche aujourd’hui 200 000 € de budget. Le prix d’une inestimable et inédite aventure sportive et surtout humaine…
La déception de ne pas participer au Vendée Globe digérée, Liz Wardley est déjà tournée vers un nouvel horizon avec cette traversée de l’Atlantique. « Je suis à nouveau à fond sur ce projet, lance-t-elle. Je m’entraîne dur tous les jours, je fais des compétitions, je cherche des partenaires. Je vis maintenant sept jours sur sept avec l’ambition de réussir ce défi. » Un défi encore jamais tenté, chose qui a le don de décupler sa motivation, car pour elle, elle l’affirme, « rien n’est impossible ! »
4600 km entre les îles Canaries et les Antilles
Dès la mi-novembre 2012 et jusqu’à fin février 2013 au plus tard, Liz Wardley et toute son équipe technique se mettront en « standby » aux îles Canaries, dans l’attente d’une fenêtre météo favorable pour la traversée. La navigatrice originaire de Papouasie-Nouvelle-Guinée rejoindra les Antilles, environ 4600 kilomètres plus loin, au terme d’une traversée dont la durée est estimée entre 35 et 45 jours. Tout au long du parcours, un bateau accompagnateur sera à ses côtés, pour la ravitailler, assurer sa sécurité, ainsi que le routage et la communication à terre (avec son équipe, les médias, le public).
Une pirogue de sept mètres de long
Inspiré des pirogues polynésiennes, le prototype mesure sept mètres de long. Il est construit en carbone, afin d’allier légèreté, rigidité et robustesse. Conçue en étroite collaboration avec Liz et son équipe, afin d’être adaptée à ses besoins spécifiques, cette pirogue se veut innovante et multi-fonctions. En effet, Liz ne quittera jamais son embarcation durant toute la traversée, elle doit donc pouvoir s’y asseoir, s’y tenir debout afin de ramer et s’y allonger pour dormir. Le chantier, déjà lancé fin 2011 puis momentanément suspendu, a repris. Désormais, le moule est prêt, la pirogue prend forme. Mi-juillet, la coque centrale et les appendices seront terminées. Restera alors à finaliser les bras de liaison, avant que Liz s’exerce aux premiers tests grandeur nature. « Je pense que la pirogue devrait être en configuration de course d’ici début août », précise la navigatrice papoue.
Une préparation à la hauteur du défi…
Certains qualifieront le défi que se lance Liz Wardley comme « un peu fou »… Qu’importe. Liz revendique ce besoin d’adrénaline. Et c’est dans l’élément liquide, là où elle se sent la plus à l’aise, qu’elle va la chercher. Plus vite, plus loin, plus longtemps, telle est sa devise. Pour y parvenir, « la fille de l’océan » se donne les moyens. En attendant la fin du chantier, c’est à bord d’une pirogue plus petite que Liz prépare son corps à l’effort qu’il devra « encaisser » durant la traversée de l’Atlantique. Elle participe également à plusieurs compétitions en Stand-Up Paddle. Sa préparation l’a ainsi menée en Charentes ce week-end, où elle a participé à la seconde édition de l’Oléron Stand Up Paddle Challenge. Les 18 et 19 juillet prochains, Liz Wardley se rendra à Brest, pour un 50 kilomètres en pirogue, entre Douarnenez et la cité du Ponant, organisé à l’occasion de l’événement Tonnerres de Brest. « Je ne commencerai les entraînements longues distances qu’une fois le chantier de ma pirogue terminé », indique Liz. Le projet Tusitala*, nom de code de la première mission « Impossible is not Liz », est bel et bien (re)lancé.
* « conteur d’histoire » en samoan