A 24 heures du départ, la tension monte
Rappel « coup de poing » d’un départ imminent : Le Directeur de Course a rappelé vigoureusement les principes à respecter pour garantir la sécurité individuelle et collective de tous. La prudence d’abord, sur le pont et dans les opérations dans le mât, et la veille obligatoire et permanente sur VHF et irridium. Après cette intervention réaliste, Mico Bolo a soufflé une bouffée d’oxygène sur l’assemblée en annonçant une Météo clémente et une route au portant ! Les alizés remontent, plus besoin de piquer au Sud et rallonger sa route pour les attraper. La nébuleuse créée par un front froid autour de Madère se résorbe doucement, les fichiers s’éclaircissent et la visibilité semble assurée pour les 48 voire 72 h, qui suivront le départ.
« Je suis un peu stressée. C’est ma première transatlantique en course mais la qualité du plateau est rassurante ! »
Catherine Adam qui vient d’avoir 40 ans et Jean Louis Goblet, cagnard 219 sur le A35 « Galatée » , sentent aujourd’hui, la veille du départ, le tension monter d’un cran. Le brief météo assorti des consignes de sécurité a été vécu dans le silence. Signe pour elle qu’on entre dans le dur.
«Je suis un peu stressée c’est la première fois qu’en course je traverse l’Atlantique et pour Jean Louis c’est aussi une première. Heureusement l’ambiance ici est incroyable, j’aime beaucoup. Les concurrents échangent et partagent. On se sent donc un peu moins seule à quelques heures du départ. Et puis je trouve que le niveau est très bon, on est bien entouré, j’ai vu de belles manœuvres.»
Si comme le dit Catherine Adam (photo) le niveau est très bon, elle et Jean Louis n’ont pas à rougir de leur première étape. Deuxième des A35 à l’arrivée à Madère grâce à une option de route qui les a fait raser le cap Finisterre, les deux bizuths ne seraient pas mécontents de rééditer la performance.
«On va tenter une place entre les dix et vingt premiers. On a un fort rating il ne faut être trop gourmand! Bien gérer les temps de repos mais avec toujours l’obligation de manœuvrer à deux. Quant à notre stratégie, elle peut évoluer en course ? on part tous avec les mêmes fichiers météo alors la chance sourira peut être aux audacieux.»
Les Vieux loups de mer sont encore là. Toujours en forme, compétitifs et un peu plus sages que par le passé, avec une fois de plus l’envie de bien faire et d’attraper les étoiles.
Antoine Croyère et son frère Jérôme (photo) visent le podium en temps réel. «On va essayer d ‘effectuer un bon départ. Avec 15 noeuds de vent et du portant, les choses sont simplifiées. Pas énormément d’options à prendre, vent arrière pour aller virer une bouée de dégagement devant Machico et ensuite route libre, on aurait préféré un départ au près mais c’est comme ça! On y va pour savourer les 2700 milles de la traversée et pour prendre du plaisir car on est avant tout des hommes chanceux. On peut se permettre cette parenthèse d’autant plus qu’elle est acceptée sans réticence par la famille toute entière. Alors une performance est toujours la bienvenue comme un remerciement de notre part.»
Ils aimeraient bien boucler la traversée en 13 jours, pas loin du record, sans prendre trop de risques non plus. «Nous sommes très attentifs la nuit et les manoeuvres délicates se font à deux, pas d’excentricités de ce côté là.»
Heureux d’être de nouveau dans la course les Croyère n’en suivent pas moins avec perspicacité l’évolution de l’épreuve «Pour les 8 premiers en solitaire et les 15 premiers en double le niveau a beaucoup progressé. Heureusement il y a aussi les concurrents qui la font en course croisière c’est aussi le charme de la bonne vieille Transquadra.»
Pronostic d’Antoine Croyère pour les solos : Vicariot, Lollivier et il espère Jean-François Hamon sur son Sun Fast 3200.